"L'hôtel est réquisitionné par la FIFA, mais pas les maisons tout autour." Des supporters algériens interdits d'accès hier Le projet du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et du sélectionneur national, Rabah Saadane, consistant à soustraire la sélection nationale de toute présence importune de journalistes ou de supporters autour du camp de base des Verts prend déjà des coups de griffes. La présence de quelques journalistes au complexe touristique de San Lameer, dont dépend l'hôtel Mondazur Resort, a fortement surpris les membres de la FAF et de la sécurité algérienne déjà sur place, qui s'attendaient à ce que nulle personne «indésirable» ne puisse s'établir dans les alentours. Les villas du complexe peuvent être louées En fait, le complexe San Lameer est constitué de l'hôtel Mondazur et de maisons, sorte de villas, dispersées tout autour sur une surface de plus de 3 hectares. C'est un peu dans le même style que le complexe touristique du Club-des-Pins, à l'ouest d'Alger : il y a le Palais des nations et de multiples villas tout autour. Or, lorsque les responsables algériens avaient choisi l'hôtel Mondazur, ils avaient cru que l'ensemble du complexe leur serait acquis, alors que ce n'est pas du tout le cas. Etant une entreprise commerciale, le complexe de San Lameer, qui comprend notamment une plage, des parcours de golf et un bowling, est loué à des particuliers en lots séparés, ce qui fait que l'hôtel est indépendant des autres villas. D'ailleurs, il y a des maisons louées à des particuliers à l'année et ces derniers les sous-louent à leur tour à d'autres locataires. Des supporters algériens interdits d'accès hier Ainsi, seul l'hôtel Mondazur a été loué par la FIFA et non pas les maisons touristiques qui se trouvent aux alentours. Du coup, il n'est pas exclu que des Algériens arrivent et s'installent sur place, ce qui compromettrait les desseins d'ostracisme des responsables de la FAF. Déjà hier, une Algérienne, originaire de Koléa et résidant à Shelly Beach, petite bourgade côtière située à une vingtaine de kilomètres de l'hôtel, s'est présentée au centre avec son mari indien, leur fille et sa maman, venue d'Algérie. Ils étaient venus visiter l'hôtel où allaient résider les Algériens. L'accès leur a été interdit, mais la venue des supporters est tout aussi possible et cela ne manque pas d'inquiéter les responsables algériens. Des policiers armés jusqu'aux dents pour éloigner les intrus Ce qui est certain, c'est que même s'il y aura des Algériens autour de l'hôtel, quels que soient leur qualité et leurs objectifs, il leur sera extrêmement difficile, sinon impossible, de s'approcher de l'hôtel, compte tenu des mesures de sécurité strictes qui prévalent dans le site. Etant un hôtel FIFA, le Mondazur est mis sous la protection du gouvernement sud-africain. C'est dire qu'une personne étrangère à la délégation algérienne et au personnel de l'établissement ne sera pas admise, quitte à employer la force. Des policiers armés jusqu'aux dents sont postés aux alentours de l'hôtel depuis samedi passé, en plus des agents de sécurité du complexe. Aujourd'hui à la mi-journée, avec l'arrivée des Verts sur les lieux, l'hôtel deviendra une forteresse. -------------------------------------------------------------- Meriem Benameur, une Algérienne dans la Hibiscus Coast Alors qu'on désespérait de trouver des Algériens dans la région South Coast, la côte sud de la région Kwazulu-Natal, voilà que le hasard nous a mis hier nez à nez avec une compatriote, Meriem Benameur. Originaire de Koléa, elle vit à Shelly Beach, dans la municipalité de Hibiscus Coast, avec un Indien musulman. D'ailleurs, elle porte elle-même le voile. Ayant déjà une fille, elle attend un deuxième enfant. De Londres à Botswana avec son mari Muhammad Son mari, Muhammad, est ophtalmologue de formation. Ayant exercé à Londres, il venait plusieurs fois en Algérie. «Jamais, cependant, je n'avais imaginé épouser une Algérienne», confie-t-il en riant. Après s'être marié, le couple quitte Londres pour s'installer au Botswana, pays limitrophe de l'Afrique du Sud, où il se spécialise dans l'organisation des safaris. Quelques années plus tard, il vient travailler en Afrique du Sud, plus précisément à Shelly Beach, l'une des stations balnéaire phares de Hibiscus Coast. «Je donnerai à mon enfant le prénom du premier buteur des Verts» Pour leur plus grand bonheur, la sélection d'Algérie a son camp de base à seulement 18 kilomètres de leur lieu d'habitation. Cela est de bon augure pour le couple, surtout qu'il attend un deuxième enfant pour bientôt. «Si c'est un garçon, je lui donnerai le prénom du joueur algérien qui sera le premier à marquer dans cette Coupe du monde», promet Muhammad, une lueur dans le regard. Alors, quel sera le prénom de l'enfant ? Abdelkader ? Rafik ? Karim ? Anthar ? Yazid ? Ryad ? Madjid ? Nadir ?... Voilà un nouveau challenge pour les Verts : donner un prénom à un enfant algérien qui naîtra en Afrique du Sud en pleine Coupe du monde… ------------------------------------------------ Le 7 juin, c'était le jour où le rêve a commencé C'est aujourd'hui, 7 juin, que la sélection algérienne de football arrivera en Afrique du Sud pour y disputer la Coupe du monde de football. Il y a un an jour pour jour, le 7 juin 2009 au matin, le rêve de voir l'Algérie se qualifier pour le Mondial était caressé par des millions d'Algériens, sans pour autant qu'il ne prenne réellement forme. Ce n'est que dans la soirée de ce même jour, après la mémorable victoire des Verts contre l'Egypte à Blida (3-1), que le rêve a pris réellement corps. L'Algérie arrive donc en conquérante en Afrique du Sud, une année exactement après avoir commencé à y croire en prenant le leadership de la poule C pour ne plus le lâcher jusqu'au match d'appui de Khartoum. C'est donc tout symbolique que les Verts aient rendez-vous avec l'Histoire en ce jour «anniversaire». Les vols vers les autres villes à partir de l'aéroport de Margate Alors que l'hôtel Mondazur Resort se trouve à deux heures de route du nouvel aéroport international King Shaka de Durban, où la délégation algérienne atterrira ce matin, il serait problématique que les Verts effectuent un si long trajet afin de prendre les vols qui les emmèneraient successivement à Polokwane, au Cap et à Pretoria, afin de disputer leurs trois matchs de poule. Finalement, ce problème ne se posera pas puisque les Algériens, via la FIFA, ont obtenu les autorisations nécessaires de la direction de l'aviation civile sud-africaine afin que les vols en question prennent le départ du petit aérodrome de Margate, situé à une dizaine de kilomètres du camp de base. Comme l'avion qui transportera les joueurs sera de petite envergue (avion d'une quarantaine de places), il pourra se poser sur l'aérodrome de Margate. ------------------------------------------------ Son état de santé pourrait l'empêcher d'assister à la Coupe du monde Mandela : voir le Mondial et mourir ! Hier, le président de la FIFA, Josph Blatter, et le président sud-africain, Jacob Zuma, ont animé une conférence de presse à la résidence présidentielle afin de présenter ce grand événement qu'est la Coupe du monde de football. Si les deux hommes n'ont pas caché leur fierté de piloter ensemble le grand projet de permettre à un pays africain d'organiser une Coupe du monde, ils ont certainement eu une pensée pour le principal artisan de cette œuvre, celui qui, par son aura et son charisme, a permis à cet événement de se concrétiser : Nelson Mandela. L'accord de la FIFA pour le Mondial, c'est lui ! Si le leader historique de l'ANC, qui reste le plus célèbre leader politique emprisonné dans l'Histoire, a réussi, avec abnégation, à mener son peuple vers l'abrogation de l'apartheid, cet infâme régime de discrimination entre blancs et noirs, et à poser les jalons de l'Afrique du Sud moderne, unifiée et égalitaire, il a également été celui grâce à qui l'Afrique a eu sa chance d'organiser, à son tour, le plus grand événement footballistique au monde. Il avait pesé de tout son poids, aidé et soutenu par son ancien ennemi et aujourd'hui concitoyen, l'ancien président blanc Frederik de Klerk, auprès de la commission et du Comité exécutif de la FIFA pour convaincre le monde entier de la capacité de l'Afrique du Sud réunifiée de relever le défi. L'année dernière, il n'avait pas pu assister à la Coupe des Confédérations Aujourd'hui que le rêve est devenu réalité, le souhait de tous les citoyens sud-africains et même de tous les citoyens du monde est que Nelson Mandela puisse assister au moins à la cérémonie d'ouverture de «sa» Coupe du monde. Or, ce n'est pas du tout évident, car l'ancien leader et président sud-africain est très malade. A bientôt 92 ans, il ne se déplace que très rarement. Il reçoit très peu de monde. Déjà, lors de la Coupe des Confédérations organisée l'année dernière en Afrique du Sud, il n'a pu assister à aucun des matchs, car il était souffrant. Son état ne semble pas s'améliorer, à tel point que l'espoir des autorités et de la population est qu'il puisse vivre assez longtemps pour au moins assister à cet événement qu'il avait porté de toute son âme. Il ne faut pas se tromper : cette Coupe du monde est, avant tout, une victoire personnelle de Nelson Mandela. Après avoir réussi à libérer le peuple noir sud-africain du joug de l'apartheid, il a réussi à libérer l'Afrique de la bipolarité footballistique Europe-Amérique.