La JSK s'incline avec les honneurs après avoir dominé, à dix, le champion d'Afrique de la saison passée. Elle n'a pas à avoir des regrets. Stade Olympique de Sousse (Tunisie) Affluence : nombreuse Arbitres : Djamel Mbia, Fouad Maghribi et Nasreddine Trei (Libye) Avertissements : Abdennour (25'), Fethi (36') (ESS) ; Meftah (12', 90'+2), Dehouche (17'), Boukria (30') (JSK) Expulsions : Maroci (53'), Meftah (90' +2) (JSK) Buts : Jemmal (11'), Nafkha (90'+3 sp) (ESS) ES sahel Mathlouthi, Bikari, Fethi, Jemmal, Bejaoui, Gharbi (Bennacer 70'), Ben Rathia, Opara (Jdid 89'), Nafkha, Mosrati (Mida 75'), Abdennour Entraîneur : Decastel JSK Chaouchi, Meftah, Boukria (Douicher 60'), Demba, Coulibaly, Abdeslam, Maroci, Dehouche, Berramla (Bensaïd 52'), Oussalah, Amaouche (Boudjellid 70') Entraîneur : Ifticen La première mi-temps a débuté dans la configuration attendue, à savoir la JSK qui défend et l'ES Sahel qui essaye d'emblée de faire la différence. Alors que les Kabyles donnent l'impression de maîtriser leur adversaire, ils se font surprendre presque bêtement à la 11'. Sur une balle prévisible (un coup franc venu de la gauche), Ben Rathia, étrangement démarqué, reprend le ballon de la tête et Chaouchi, au prix d'un réflexe, repousse le danger, mais Jemmal, à l'affût, reprend le ballon dans les filets. La JSK se doit dès lors de marquer. Sans complexe, elle se porte résolument vers l'attaque. Elle arrive souvent aux abords de la surface adverse, mais pèche par manque d'efficacité, en raison de l'absence d'un avant de pointe de métier, si bien que l'occasion la plus "nette" de la JSK se situe à la 40' avec un retourné acrobatique qui passe largement au-dessus de la transversale. Entre-temps, les Tunisiens ratent une occasion de faire le break. Suite à un mauvais renvoi de la défense kabyle, Gharbui reprend de plein fouet et le ballon, dévié au passage, se dirige vers les filets, mais Chaouchi, d'un réflexe inouï du pied, détourne le cuir sur la barre transversale (23'). La deuxième mi-temps commence comme s'est terminée la première, c'est-à -dire avec une domination de la JSK. Alors que des perspectives intéressantes se présentent avec l'incorporation de Bensaïd à la 52', les Kabyles sont refroidis une minute plus tard avec l'expulsion de Maroci, auteur d'une obstruction sur Opara alors, qu'il était le dernier défenseur. Cependant, ils digèrent vite ce handicap numérique et repartent à l'assaut du but de l'ESS. La dernière demi-heure est débridée avec des attaques de part et d'autre. Sousse rate plusieurs occasions d'aggraver le score, soit par maladresse, soit en se heurtant à un Chaouchi des grands jours. De leur côté, les Kabyles se montrent de plus en plus dangereux face à une équipe de l'ESS qui se révèle bien plus faible qu'elle ne l'avait été durant le match aller. Bensaïd rate deux occasions aux 76' et 82' qui auraient pu faire la différence. Suite à la sortie de Demba, blessé à l'épaule, cela devanait encore plsu difficile à neuf. Une contre-attaque de l'ESS débouche sur une faute commise à l'intérieur de la surface de réparation et l'arbitre siffle un penalty. En dépit des protestations des Algériens, Nafkha transforme la sentence (90'+3). La JSK s'incline avec les honneurs après avoir dominé, à dix, le champion d'Afrique de la saison passée. Elle n'a pas à avoir des regrets. A. A. A. Khalef : «Avec de tels arbitres, il vaut mieux se retirer de la Coupe d'Afrique» Joint hier au téléphone, Khalef était très déçu par l'élimination de la JSK. «C'est normal que je sois déçu, parce que l'équipe a tout donné avec une excellente deuxième mi-temps. Le seul reproche que je fais aux joueurs, c'est qu'ils savaient que les Tunisiens étaient dangereux sur les balles arrêtées et ils ont quand même concédé un but sur balle arrêtée. Je crois qu'en première mi-temps, nos joueurs manquaient d'agressivité. Cela ne m'empêchera pas de les féliciter pour leur bon parcours car tout compte fait, ils étaient à un point de la finale. Un point qu'ils auraient pu arracher sans l'arbitre libyen, car à mon avis, ils auraient pu mettre un arbitre plus expérimenté. Les deux cartons rouges et le penalty, on ne les méritait pas, et si ça continue comme ça, il vaut mieux se retirer de la Coupe d'Afrique et se contenter de jouer le championnat et la Coupe d'Algérie. On dépense trop d'argent en Coupe d'Afrique et à la fin, l'arbitre vient effacer des mois de travail.» Hannachi : «Apparemment, l'arbitre voulait qu'on termine à six» «Sur le plan purement sportif, la JSK a fait une bonne partie, surtout en deuxième mi-temps où elle a dominé son adversaire, même en étant réduite à dix. L'ES Sahel n'a rien montré d'extraordinaire. C'est une équipe moyenne qui n'a rien montré de spécial. Moi, j'incrimine l'arbitrage-maison qui a manuvré pour que la JSK ne passe pas. Il a fait preuve de vice pour contrecarrer notre équipe. En voyant que la JSK était bien revenue en deuxième mi-temps, il a voulu casser son rythme en distribuant des cartons gratuitement, allant jusqu'à nous expulser un joueur et siffler contre nous un penalty pas du tout évident et nous expulser un deuxième joueur en fin de match. Ce que nous redoutions est arrivé : les arbitres ont joué comme s'ils étaient chez eux, se permettant tout. Ce n'est pas tant l'élimination qui me fait mal, mais cet arbitrage scandaleux qui ne fait pas honneur à l'Afrique et à ses compétitions.» Jemmal : «Nous avons vraiment sué» «ça ne m'arrive pas souvent de marquer, mais sur l'action, j'avais le pressentiment que je pouvais le faire. Cette victoire nous permet de disputer notre 6e finale continentale consécutive. Après avoir remporté la Ligue des champions la saison dernière, nous aspirons à enchaîner avec une victoire en Coupe de la CAF. Je tiens à féliciter la JSK qui, très franchement, nous a poussés à nous surpasser. Nous avons vraiment sué pour nous qualifier.» Ifticen : «Ça fait mal de se faire éliminer de la sorte» «C'est une défaite amère qui fait mal. Nous étions venus pour nous qualifier, car nous savions que nous pouvions le faire. Mais ça fait mal de se faire éliminer de la sorte, après avoir dominé notre adversaire alors que nous étions en infériorité numérique. Nous avons montré de belles choses, enchaînant de belles facettes de jeu, mais il manquait l'efficacité. Nous repartons toutefois avec des satisfactions, dont celle d'avoir une équipe qui s'est battue jusqu'au bout.» Decastel : «La JSK nous a vraiment malmenés» «Je savoure cette victoire car, contrairement à ce que le score pourrait laisser croire, elle a été vraiment arrachée. Depuis le début de cette compétition, jamais un adversaire ne nous a dominés sur notre terrain comme l'a fait la JSK ce soir. Elle nous a vraiment malmenés, mais nous nous sommes montrés plus réalistes.» La police tunisienne conciliante Afin de démentir la mauvaise réputation qu'elle traîne auprès des Algériens depuis la CAN-2004 en Tunisie, la police tunisienne a accordé aux supporters de la JSK toutes les facilités pour accéder au stade en priorité. Même à la fin de la partie, elle a fait en sorte de ne pas se montrer agressive, ayant certainement reçu des instructions en ce sens. Des banderoles de plusieurs clubs algériens dans le stade Les supporters de la JSK n'étaient pas seuls à soutenir le club kabyle. En effet, il était loisible de constater la présence de banderoles de plusieurs clubs algériens : le NAHD, le MCA, la JSMB, le MCEE, l'ESS et l'US Kherrata. Comme quoi, la JSK représentait toute l'Algérie. Hannachi au secours de l'ENTV Avant le coup d'envoi, une équipe de la télévision algérienne avait pénétré sur la main courante afin de filmer le match de la touche, mais elle fut immédiatement rabrouée par les organisateurs. Ayant été informé de l'incident, le président Moh Cherif Hannachi est intervenu énergiquement auprès des organisateurs, exigeant que l'équipe de l'ENTV puisse travailler sur la main courante. Devant l'entêtement des autorités, il est presque allé au clash, criant et vociférant. Après moult palabres, il a eu gain de cause et l'équipe de la télévision a été autorisée à travailler en paix. Ifticen éclate en sanglots dans le vestiaire En se présentant devant les différents médias à la fin du match, Younès Ifticen était calme et sobre, retenant ses émotions. Il a finalement craqué en rejoignant le vestiaire, éclatant en sanglots. Il était tellement chagriné et peiné de cette élimination si près du but qu'il en était inconsolable, malgré les mots gentils des accompagnateurs de la délégation. Demba sérieusement blessé Officiellement, la JSK a terminé le match à 9, suite aux expulsions de Maroci et Meftah. Mais en réalité, elle a terminé à 8. En effet, à la 89', Barry Demba a reçu un coup à l'épaule qui l'a mis dans l'obligation de quitter ses partenaires. Il a été transféré à l'hôpital et sa blessure semble sérieuse (on parle d'un déboîtement d'épaule). On en saura davantage après les examens médicaux qu'il devra passer. 600 supporters de la JSK présents Quelque 600 supporters de la JSK étaient présents hier au stade de Sousse, afin de soutenir leur équipe. ces derniers ont été parqués dans une tribune à part, afin qu'il n'y ait pas de contact avec les supporters de l'ES Sahel. D'ailleurs, les deux galeries étaient séparées par un vide dans les gradins. Aucun avant de pointe au départ Pour la première fois depuis le début de la saison, la JSK a débuté le match sans avant de pointe. En effet, Oussalah et Amaouche étaient les seuls joueurs à vocation offensive alignés. Mais ils ont joué la majorité du temps sur les côtés. Ce qui fait que la JSK a évolué sans véritable attaquant. L'ESS s'est échauffée durant une heure L'équipe de l'ES Sahel a foulé le terrain une heure avant le coup d'envoi de la rencontre pour effectuer son échauffement. Ce dernier a été long et méthodique et les joueurs ne sont retournés à leur vestiaire que quelques minutes avant le coup d'envoi. Couverture médiatique exceptionnelle Le match ESS-JSK a connu une couverture médiatique exceptionnelle. En effet, il y avait 21 représentants de la presse algérienne ainsi que des dizaines de journalistes tunisiens et étrangers, si bien que la tribune de presse était archi-pleine.