Hristo Stoïchkov, l'ancienne star du Barça et de la sélection bulgare, est resté une boule de nerfs. Pour avoir trop insisté à l'interviewer, il a failli tout arrêter et nous laisser plantés là. Hristo Stoïchkov, l'ancienne star du Barça et de la sélection bulgare, est resté une boule de nerfs. Pour avoir trop insisté à l'interviewer, il a failli tout arrêter et nous laisser plantés là. «Je vous ai promis de parler avec vous, laissez-moi au moins terminer mon sandwich», nous a-t-il lâché très irrité. C'est finalement lui qui était venu vers nous une fois son travail de consultant pour une radio espagnole et son succulent sandwich au merguez terminé. Et là, le visage fermé de Hristo a laissé place à un sourire jovial pour exprimer sa grande sympathie pour l'Algérie qu'il a déjà eu à visiter sur invitation du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il en garde d'ailleurs de très bons souvenirs. Sacrée surprise aujourd'hui avec la défaite de l'Espagne…(Ndlr, on a rencontré Stoïchkov à la fin de la rencontre Espagne–Suisse à Durban) Oui, c'est le moins que l'on puisse dire. Pour une surprise, c'en fut une. Je crois que l'Afrique du Sud n'est pas le pays indiqué pour les Espagnols qui ont, je crois, perdu leur dernier match ici en Coupe des Confédérations. Non, plus sérieusement, les Espagnols ont payé cash les nombreuses occasions ratées en première mi-temps. Le but un peu chanceux des Suisses les a plongés dans le doute. A partir de là, il n'y avait plus rien à attendre. Il faut féliciter les Suisses pour leur victoire car ils ont réalisé un match sérieux. Avez-vous vu le match Algérie–Slovénie ? Oui et je peux vous dire que j'ai été très agréablement surpris par le jeu des Algériens. Ils ont eu quelques occasions de but en première mi-temps et même en deuxième, ils ont produit du jeu, mais j'ai remarqué qu'il manquait un attaquant percutant capable de la mettre dedans. Finalement, ils ont encaissé un but un peu contre le cours du jeu. Comme les Espagnols, les Algériens n'ont pas pu transformer les occasions qu'ils se sont procurées et cela ne pardonne pas dans le haut niveau. Il leur reste deux matchs face à l'Angleterre et les Etats-Unis. Pensez-vous qu'une qualification au deuxième tour est toujours possible ? Pour moi, tant qu'elle n'est pas officiellement éliminée, l'Algérie doit continuer à jouer à fond. Le fait qu'elle se soit qualifiée en Coupe du monde 24 ans après est déjà une grande victoire pour les Algériens. Vous savez, beaucoup de grandes sélections n'ont pas eu ce privilège et je suis bien placé pour le dire, mon pays, la Bulgarie, n'est pas là. Je peux vous assurer que les Bulgares auraient aimé voir leur sélection en Coupe du monde même si elle devrait sortir au premier tour. Comment voyez-vous le match Angleterre–Algérie de vendredi ? Avant de parler de match, je voudrais dire aux supporters algériens qui aiment beaucoup le football : quel que soit le résultat face aux Anglais, vous devriez être fiers de votre équipe. Les supporters doivent penser à la joie que leur a procurée la qualification en Coupe du monde. Je ne pense pas qu'ils vont oublier tout ça parce que l'équipe n'a pas battu l'Angleterre. Les joueurs doivent savoir qu'on ne perd pas un match avant de l'avoir joué. C'est vrai qu'ils ne sont pas favoris, mais ils auront sans doute une chance, à eux de savoir la saisir. Pensez-vous que cette qualification au Mondial va sonner le renouveau du football algérien ? Tout dépendra de vous les journalistes. Si vous allez commencer à taper sur l'entraîneur et les joueurs après la Coupe du monde, vous allez stopper net la progression de cette équipe. Si vous rappelez aux gens que l'Algérie a fait partie des 32 meilleures équipes du monde et que le fait d'être là c'est déjà un privilège, vous allez aider l'équipe à progresser et à voir ses ambitions chaque fois à la hausse. Vous semblez avoir de la sympathie pour l'Algérie ? Oui, depuis mon séjour dans votre pays sur invitation du ministre des Sports il y a quelques années. Avant, ce pays m'était complètement inconnu mis à part son équipe de football des années 80. Mon séjour en Algérie m'a fait découvrir un pays formidable et des gens très chaleureux et accueillants. Les responsables m'ont déroulé le tapis rouge. Je ne m'attendais pas à ce qu'un pays aussi proche de l'Europe soit aussi différent, notamment sur le plan culturel. A chaque fois que je vais chez moi en Bulgarie, je me rappelle un peu de l'Algérie. Comment ça ? Dans ma maison, j'ai une pièce dans laquelle je mets un souvenir de chaque pays que j'ai visité. J'ai trois ou quatre souvenirs de l'Algérie sans compter les souvenirs des gens que j'ai connus là-bas et qui ont été tous merveilleux.