Mesbah : «Même en attaque, nousn'avons pas forcément besoin de renfort.» Djamel Mesbah s'est rendu hier à Zighoud Youcef (Constantine) pour rendre visite à sa famille. Une visite qui a provoqué une hystérie chez les fans des Verts. Repéré dans un café du centre-ville, le joueur de Lecce a été prit d'assaut en un laps de temps record. Contraint de sortir pour fuir la foule, c'est tout le boulevard qui a été fermé. Plusieurs centaines de supporters sont venus pour le voir de près et prendre des photos souvenirs. Il a éprouvé toutes les peines du monde à monter dans le véhicule de son cousin. Mesbah a été surpris par un tel accueil alors qu'il croyait pouvoir rendre visite à sa famille dans la discrétion totale. Nous avons essayé en vain de l'interviewer. Il a fallu suivre la voiture de son cousin pour pouvoir enfin lui poser quelques questions devant des centaines de fans. Il nous a révélé qu'il n'avait pas dormi depuis deux jours et qu'il se sentait épuisé. Malgré cela, Mesbah s'est montré patient devant les sollicitations du public constantinois et a répondu gentiment à nos questions. -------------------------------------------------- «Même en attaque, nousn'avons pas forcément besoin de renfort» Tout d'abord on va parler en arabe ou en français ? Comme vous voulez je suis à votre entière disposition (rires) Quel est votre sentiment en étant ici à Zighoud Youcef, dans la ville de Constantine, votre ville natale ? Je suis très fier. C'est toujours un plaisir de rendre visite à la famille ici, je vais aussi retrouver mes amis. Franchement, je suis très content, surtout que je ne m'attendais pas à un accueil aussi chaleureux. Je vais me rendre à la commune d'El Harrouche avant de rallier Genève pour profiter de quelques jours de vacances avec mes parents. Quand allez-vous commencer les entraînements ? Franchement, je ne sais pas. Je viens juste d'arriver (entretien réalisé hier). Je vais prendre le soin de bien me reposer et, lorsqu'on fera appel à moi, je reprendrai les entraînements avec mon club en Italie. Comment évaluez-vous votre participation à la Coupe du monde 2010 ? On a honoré l'Algérie face à de grandes équipes, et c'est là notre grande satisfaction. En ce concerne le bilan, je dirai qu'il fut positif. Le seul point noir dans ce Mondial, c'est cette défaite concédée contre la Slovénie où on est passés à côté d'un bon résultat. Maintenant il faut oublier et garder cet énorme effort fourni et cette grande débauche d'énergie pour d'autres réalisations. Quelles sont les autres choses qui peuvent susciter les regrets pour vous ? On voulait vraiment se qualifier au second tour, pour écrire une nouvelle page de l'histoire de notre football mais, malheureusement, la chance nous a tourné le dos. Cela dit, la logique a été respectée puisque ce sont les USA et l'Angleterre qui sont parvenus à se qualifier au deuxième tour. Face aux Etats-Unis, la défaite était logique aussi ? Oui, sans aucune hésitation. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé de ne pas rater notre rendez-vous, mais tout simplement parce qu'on avait en face de nous un adversaire qui a démontré pas mal de belles choses sur le terrain et que j'ai trouvé au top physiquement. Heureusement que Mbolhi a sorti le grand jeu Mbolhi a ramené un plus, est-ce le cas des autres nouveaux joueurs ? Oui, en tout cas on a tous senti cela, que ça soit sur le terrain ou en dehors du terrain. Il faut dire aussi que des gars comme Mbolhi, Kadir et Boudebouz, ont été d'un plus certain. Un mot sur cette attaque qui n'a pas inscrit le moindre but dans ce Mondial ? On s'est créés trois occasions, une de Djebbour, l'autre de Halliche et celle de Ziani si on veut. Mais le problème ne réside pas au niveau de l'inefficacité et encore moins de l'attaque. A mon avis, il ne faut pas accabler nos attaquants. Notre problème se situe au niveau des trente derniers mètres. C'est là que le coach doit trouver des solutions pour rendre notre rendement plus efficace devant. Vous n'avez pris part qu'à la dernière minute du match contre l'Angleterre, n'avez-vous pas eu envie de jouer plus dans ce Mondial ? C'est normal. Tout joueur ambitieux souhaite avoir un temps de jeu autrement plus conséquent. Les choix du coach, il faut les respecter. Pour ma part, je l'ai déjà dit, le fait d'être en sélection est déjà un grand honneur pour moi. Jouer 3 ou 4 minutes, ce n'est pas important. L'essentiel est que je suis en sélection et cela restera gravé dans ma tête pendant 10 ou 15 ans Alors on ne va pas se qualifier en 2014 ? (Rires), non, on y sera Incha' Allah. A quoi avez-vous pensé en entrant sur le terrain face à l'Angleterre ? Je me suis dit, le score est de parité, et il reste quelques minutes à jouer, il ne faut surtout pas commettre de bêtises. La suite a été heureuse puisque nous avons tenu en échec l'Angleterre. Un résultat qui a été assimilé à une victoire par nos supporters. Tant que Belhadj est là, ce ne sera pas simple pour vous de jouer ! Moi aussi j'ai 6 ou 7 ans devant moi et lorsqu'on aura besoin de moi, je répondrai toujours présent. Que vous a apporté la sélection nationale ? Un grand honneur pour moi et pour toute ma famille. L'Equipe nationale m'a permis de connaître le haut niveau. C'est une fierté pour moi et pour les habitants de Zighoud Youcef. Les éliminatoires de la CAN2012, pointent à l'horizon, un mot sur ce challenge ? Notre adversaire sera le Maroc dans cette poule. Mais il faut se méfier des autres équipes qui composent le groupe. Etes-vous pour ou contre l'arrivée de nouveaux attaquants ? Je connais tous les joueurs évoluant en Europe. Je ne pense pas qu'on va découvrir un joueur en l'espace de 6 mois. L'équipe actuelle comporte de bons éléments qu'il faudra encourager, à l'instar de Ghezzal, Djebbour et Boudebouz. Je vous promets qu'ils vont montrer un meilleur visage à l'avenir. -------------------------------------------------- Aissa Mesbah : «Mon fils a réalisé un rêve qui m'est très cher» Aïssa Mesbah, le père de Djamel, n'a pas été gêné par la présence de plusieurs supporters des Verts venus au domicile familial pour prendre des photos avec son fils : « Ce sont des choses normales. Au contraire, c'est un grand honneur. En un laps de temps réduit, mon fils est devenu très estimé et aimé par tout le monde. Je suis très content et fier de mon fils. Il a réalisé mon rêve de le voir un jour porter les couleurs de l'Equipe nationale. «Il est encore jeune, il a le temps de s'imposer» « Je ne peux pas vous décrire ma joie. Je remercie Dieu de m'avoir prêté vie pour vivre ces moments avec la famille. Djamel est encore jeune. Il a des qualités énormes et il va certainement s'imposer en Equipe nationale. Il a tout le temps pour le faire.» «Il doit prouver qu'il mérite cet amour du peuple» « On possède une grande équipe qui fera parler d'elle lors des prochaines échéances qui attendent les Verts. Franchement, je ne m'attendais pas à un tel engouement populaire autour de mon fils. A lui maintenant de prouver qu'il mérite cet amour du peuple. »