«Je dis ceci à Raouraoua : change la marchandise, tu gagneras !» Le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi, est arrivé avant-hier au Maroc en provenance d'Alger. Il a rallié directement le centre de préparation de Boussekoura où son équipe jouait son deuxième match amical de la semaine face à la formation du Raja Casablanca qui se trouve, elle aussi, en regroupement en prévision de ses futures échéances. Le match a été dans l'ensemble un big test, dira Hannachi, et ce, à quelques jours de la fin du stage avant d'aller croiser le fer avec la formation d'El Ismaily le 18 juillet. Une fois le match terminé, le président Hannachi a accompagné l'équipe au centre de Kahrama où il nous a reçus pour nous accorder un long entretien durant lequel il s'est attardé non seulement à propos de son équipe qui affûte à l'heure qu'il est ses armes à l'approche de la compétition continentale mais aussi sur d'autres sujets qui polarisent en ce moment l'actualité footballistique algérienne, la toute dernière participation de l'EN à la 18e édition de la Coupe du monde notamment de laquelle elle a été éjectée avec un seul point dans ses valises. Invité à nous faire part de ses premières impressions, le président Hannachi n'y est pas allé par le dos de la cuillère, fustigeant le sélectionneur national, à ses yeux, le seul responsable de cet échec, alors que l'équipe, pense-t-il, avait largement les moyens de passer aisément au second tour : «Moi, je maintiens ma position et je l'ai rendue publique avant même de partir en Afrique du Sud. N'en déplaise à certains, le sélectionneur actuel, Rabah Saâdane, n'est pas l'homme qu'il faut pour la sélection, je l'ai toujours déclaré haut et fort et personne ne m'a écouté.» «Si on veut que notre sélection progresse, il doit partir et au plus vite» Nous avons demandé à Hannachi ce qu'il pense réellement de l'actuel staff technique qui dirige la barre de la sélection nationale. Voici sa réponse : «Je ne suis pas pour son maintien, je m'opposerai toujours à cette option. J'irai encore plus loin : Saâdane doit impérativement céder son poste à quelqu'un d'autre, il n'a jamais voulu que d'autres personnes viennent renforcer le staff, préférant gérer en solo les affaires techniques de la sélection. Je répète pour la énième fois, si l'on veut que les choses avancent et que ça s'améliore à l'avenir, il faut qu'il parte parce que sur le plan de l'effectif nous avons de quoi rivaliser avec les plus grandes nations du football. C'est sa politique qui ne correspond pas au potentiel humain.» «Madjer et Benchikha, le duo idéal pour l'équipe nationale» Et au moment où plusieurs voix s'élèvent pour demander son maintien pour poursuivre son travail jusqu'à 2012, Hannachi se met à l'écart de cette catégorie de personnes favorables au renouvellement de confiance à Saâdane par le président de la Fédération, seule personne habilitée à prendre une telle décision. A ce sujet, Hannachi a dit : «Non, moi je ne suis pas d'accord pour qu'il reste, nous avons bien d'autres personnes mieux indiquées à prendre sa place. Je pense notamment à Rabah Madjer et Benchikha. Voilà si vous voulez mon avis sur les candidats potentiels à la succession de Saâdane.» «Je dis ceci à Raouraoua : change la marchandise, tu gagneras !» Hannachi semble être donc contre toute possibilité de voir le président Raouraoua renouveler sa confiance à Saâdane, il a même souhaité adresser un appel pressant au premier responsable de la FAF à qui il demande de changer de staff technique si vraiment on veut que l'équipe aille mieux à l'avenir : «Je lance à travers vos colonnes un appel sincère à l'hadj Raouraoua. Je lui dirai tout simplement de le remplacer par quelqu'un d'autre et en urgence.» «Change de marchandise, tu gagneras !» a dit exactement le président Hannachi.
«Saâdane a tout fait pour que des joueurs de la JSK ne jouent pas pour les couleurs de leur pays» Poursuivant son long réquisitoire contre le sélectionneur national, Hannachi a jeté un véritable pavé dans la mare en accusant Saâdane de régionalisme : «Saâdane a toujours travaillé dans la division, il a tout fait pour que les joueurs de la JSK qui émergent ne réussissent pas en Equipe nationale, cela je ne le lui pardonnerai jamais.» «Je préfère un zéro à zéro contre l'Angleterre que de prendre une douche froide» A propos de la prestation de l'EN en Afrique du Sud, le président Hannachi préfère ne pas commenter beaucoup les résultats tant il croit qu'on avait eu la possibilité de faire mieux si l'équipe avait été dirigée par un sélectionneur autre que Rabah Saâdane. Il garde toutefois en mémoire le résultat positif que les camarades de Karim Ziani ont réalisé face aux Anglais, avec ce score de zéro partout. Lors du second match en tout cas, estime Hannachi, on ne pouvait pas espérer obtenir mieux, d'autant plus qu'on n'avait pas de bons attaquants. «Je l'ai déclaré sur ces même colonnes du Buteur lors d'un entretien que je vous ai accordé à Tizi Ouzou, je vous ai bien dit que je préfère un match nul de zéro partout que d'aller oser jouer en attaque pour ensuite se laisser faire et prendre une vraie douche froide face aux Anglais, je n'aurais pas pu digérer l'humiliation», dit-il. «Bouazza, Ghilas et beaucoup d'autres ont été injustement écartés» Le président de la JSK n'a vraiment pas été tendre envers Saâdane auquel il impute encore ces lacunes qui ont coûté très cher à l'EN notamment sur le choix des joueurs. Plusieurs joueurs, a dit Hannachi, auraient pu faire partie des 23 retenus et qui ne l'ont pas été pour diverses raisons. «Pourquoi Bouaza et Ghilas ont été injustement écartés ? La raison est claire et tout le monde la connaît ; ne rajoutons pas de l'huile sur le feu. Ces joueurs plein de réalisme et de talent auraient pu apporter un grand plus à l'EN de leur pays qu'ils aiment vraiment.» «C'est le CSA/JSK qui détient 70 % des actions de la SPA/JSK» Revenant à l'actualité de la JSK, en particulier le projet de SPA que l'assemblée générale a entériné à l'unanimité, le président de la JSK nous a fait savoir que le projet est fin prêt et c'est hier qu'il devait récupérer le registre du commerce de la nouvelle société par actions qui a vu le jour grâce à la contribution de plusieurs partenaires, actionnaires qu'il a même cités nommément. Il s'agit de Sid Ahmed Zmirli avec un taux de 3 %, Hannachi lui-même 9 %, Karim Errea 3 %, Rachid Kana 3 %, Azzedine Melah 3 %, Rachid Azouaou 3 %, Ali Doudah GMA 3 % alors que le CSA/JSK détient la plus grande partie des actions estimée à 70 %. Le président Hannachi a tenu par ailleurs à remercier plusieurs personnes qui ont travaillé de jour comme de nuit le mois de juin dernier afin de constituer le dossier à la date prévue, le 30 juin. Il pense notamment à Khaked Dali, Khouas, Hdouche, commissaire aux apports, Aziz Kemache, notaire, qui, selon Hannachi, n'a pris son congé qu'une fois le dossier ficelé. A toutes ces personnes, il leur adresse ses sincères remerciements. «Les portes resteront ouvertes à toute personne voulant devenir actionnaire» Le président de la JSK estime que l'opération de l'acquisition des actions de la nouvelle SPA reste toujours ouverte à toute personne physique pouvant apporter sa contribution. Il dira à cet effet : «Je lance un appel à tous ceux qui veulent venir acheter des actions, on organisera bientôt une assemblée générale pour que le notaire puisse revoir le capital à la hausse et laisser en permanence la porte ouverte à ceux qui veulent que la JSK reste encore parmi l'élite qu'elle n'a jamais quittée depuis sa création.» «Je suis content de trouver mon équipe en nette progression» Concernant l'objet principal de sa venue avant-hier au Maroc qui consiste à s'enquérir de la manière dont se prépare son équipe, le président Hannachi a laissé une certaine satisfaction car même si la JSK a été battue par le score de deux buts à un en amical par la formation du Raja, Hannachi, qui a assisté à la partie, estime que ses joueurs ont montré un bon niveau, notamment en seconde période, ce qui prouve que sa formation est sur la bonne voie : «Je suis content de trouver que mon équipe est en nette progression, j'ai pu constater de visu qu'elle a beaucoup travaillé cette semaine, il lui reste encore une partie de son programme qu'elle va terminer cette semaine, je suis optimiste.» «Le bilan de la semaine que chacun des membres de la délégation m'a dressé est positif» A peine arrivé au centre de Kahrama, le président Hannachi a réuni autour d'un dîner l'ensemble des membres du staff technique que dirige depuis samedi dernier le chef de file Karim Doudène. Chacun d'eux aura en l'espace de quelques minutes dressé un bilan détaillé concernant la mission qu'il lui a été confiée et le président Hannachi s'est montré satisfait : «Ce que je viens d'apprendre par les membres du staff technique, notamment du préparateur physique, Mohammedi, puisque c'est à lui que revient la lourde tâche de préparer l'équipe, est positif, je ne peux que me réjouir, en tout cas moi je repars en Algérie demain (entretien réalisé avant-hier) ils continueront à travailler comme ils ont commencé, ils ont mon entière confiance.» «Boudjemâa est un professionnel. Je demanderai à Raouraoua qu'il l'autorise à revenir nous aider» Evoquant le nom du préparateur physique qui a aimablement accepté de venir porter sa contribution dans la préparation de la JSK en Coupe d'Afrique, Hannachi n'a pas tari d'éloges sur la personne en question en disant : «Mohammedi est un préparateur professionnel qui maîtrise bien son travail, et ce n'est pas par hasard que c'est lui-même qui se charge de la préparation de la sélection nationale A' et celle des U23. En tout cas, je tiens à le remercier au nom de toute la famille de la JSK pour avoir accepté de venir travailler pour la JSK.» Le président Hannachi voit plus loin, il souhaite bénéficier des services de Mohammedi même après la fin des deux étapes du stage dont il aura la charge, c'est-à-dire après le retour de la JSK de Marseille. Il se pourrait bien que Mohammedi revienne dans le cas où son calendrier avec l'EN A' et les autres catégories dont il a la charge de préparer le lui permettrait. Il songe même à rencontrer le président de la Fédération pour qu'il autorise Mohammedi à revenir exercer à la JSK. C'est ce qu'il nous a confié : «Je veux bien qu'il revienne encore travailler avec nous, il n'est plus à présenter, je pense même aller voir le président de la FAF pour qu'il le libère au moins pour cette période où l'on jouera les matches de Coupe d'Afrique, la JSK représentera les couleurs du pays après tout.» «Les six nouvelles recrues me donnent satisfaction» Les regards sont braqués actuellement, notamment lors des deux derniers matches amicaux qu'a joués la JSK cette semaine, sur les six nouvelles recrues de la JSK. Hannachi, qui est arrivé juste à temps pour pouvoir suivre les dix dernières minutes de la première partie, a dit : «Je suis très satisfait du recrutement fait cet été à la JSK, je pense que Rial est excellent, Yaalaoui aussi. Le gardien de but Asselah n'est pas à présenter. Même El Orfi, qui arrive du PAC, est un élément qui a de la valeur. Les deux autres émigrés, Kasri et Amiri, disposent de qualités qu'on ne doit pas négliger. Ces deux-là ont besoin d'un peu plus de temps d'adaptation. Avec un peu plus de temps, ils sauront revenir à leur niveau qu'on connaît dans leurs championnats respectifs.» «Parmi les joueurs qui ont décidé de quitter la JSK l'été dernier, je ne regrette personne» Nous avons profité de la présence de Hannachi au centre où se trouve son équipe pour lui demander de nous citer des noms de joueurs ayant quitté la JSK cet été et dont il regrette le départ. Il nous a réservé la réponse suivante : « Jamais je regretterai un joueur qui quitte le club au point même que c'est eux qui nourrissent par la suite des regrets d'être passés à côté du sujet. Je vous assure que parmi les joueurs qui sont partis de leur propre gré, je ne regrette personne, ceux qui leur ont succédé sauront les remplacer, chacun dans son poste.» «Le jour où j'accepterai le chantage des joueurs, je quitterai le monde du football» Et d'ajouter : «Certains joueurs ont osé faire du chantage et moi et à la JSK, jamais je n'accepterai qu'un joueur se présente dans mon bureau me faire du chantage. Le jour où je céderai à cette mauvaise habitude qui commence à prendre de l'ampleur, je quitterai le monde du football. Je citerai, à titre d'exemple, le milieu de terrain Maroci qui a osé venir me voir me demandant de patienter pour lui jusqu'à ce qu'il réfléchisse. Normalement, il ne devait même pas se permettre une seconde de réflexion tellement la JSK a beaucoup fait pour lui lorsqu'il était en période de convalescence. Je le répète une énième fois, je ne regrette personne.» «Certains responsables à la LNF sont pour beaucoup dans la dégradation du niveau de notre football» Continuant dans le même chapitre des départs de joueurs à chaque fois alors que ce sont toujours les clubs qui payent les conséquences, le président Hannachi n'a pas mâché ses mots contre certains responsables à la LNF qui y sont pour beaucoup dans la dégradation de la situation. Il explique : «Je ne suis pas pour la signature de contrats d'une année, si l'on veut vraiment que les joueurs qui émergent aillent encore plus loin, on doit absolument les obliger à signer pour quatre années au minimum.» «J'aurais aimé que la durée de la préparation soit plus longue» Quant à la préparation de son équipe qui se poursuivra jusqu'à jeudi prochain au Maroc puis à Tizi avant de rallier l'Egypte le 14 juillet prochain, Hannachi dira : «Sincèrement, j'aurais aimé que la durée du stage soit plus longue. Vous avez sans doute gardé en mémoire le rythme infernal, dois-je le dire, dans lequel nous avons bouclé la saison, pas moins de 10 matches successivement entre Coupe d'Afrique et championnat. Je dois féliciter les joueurs pour leur courage et leur volonté. Se classer à la troisième place dans de telles conditions est un résultat positif, malheureusement nous n'avons pas le choix, les dates sont ainsi arrêtées par la CAF et on doit s'y soumettre.» «Si j'ai renouvelé le contrat de Geiger, c'est parce qu'il est compétent» Evoquant la stabilité au niveau de la barre technique cette année, avec le renouvellement du contrat à Geiger, Hannachi précise : «Si j'ai renouvelé le contrat à Geiger, c'est parce qu'il est compétent. Je ne rate aucune séance d'entraînement et je sais bien de quoi je parle. Il accomplit un travail remarquable et l'équipe avance bien sous sa coupe, il a tout mon soutien.» «Geiger et Bouhelal s'entendent à merveille» Outre Geiger qui connaît bien l'équipe puisqu'il est arrivé au mois de janvier dernier, le président Hannachi a fait appel à son adjoint qui n'est plus à présenter, dit-il, en la personne de Bouhelal qui a exercé l'an dernier au PAC. Au sujet de ces deux hommes, Hannachi reste optimiste et dit qu'ils sauront travailler dans un climat serein où l'intérêt de l'équipe primera : «Geiger et Bouhelal sont deux entraîneurs qui se complètent, chacun d'eux va apporter son savoir-faire, j'ai remarqué que le courant passe très bien entre eux et c'est de cette manière qu'on réussira.»