«Nous ne pouvons pas rentrer au professionnalisme au bout d'un mois» Le président Moh Cherif Hannachi, a un point de presse organisé à l'hôtel Le Mercure où se trouve la JSK depuis mercredi dernier, en prévision de son premier match de la Coupe de la ligue qu'elle a d'ailleurs disputé hier soir face à la formation d'Al Ismaily. En plus du contexte particulier qui a entouré la rencontre avec ces gros moyens, il faut le dire, mis par la circonscription de Al Ismailya dans le seul et unique but de réussir l'événement, Hannachi a saisi encore une fois l'occasion pour manifester son ras-le-bol par apport au manque de moyens à même de permettre à son club à réaliser un bon recrutement durant l'intersaison. Sachant que le marché des transferts est devenu des plus insupportables pour les clubs qui trouvent d'énormes difficultés pour s'assurer un bon recrutement, mais aussi pour payer les joueurs. La JSK aussi est touchée par ce problème, à ce propos il dira : «Il faut savoir que nous avons trouvé d'énormes difficultés cet été pour régulariser tous les joueurs au dernier centime, et de pouvoir recruter de nouveaux joueurs. On a fait des pieds et des mains pour réussir cette opération. La JSK est aujourd'hui le seul club qui ait honoré ses engagements à la lettre, et cela avec le concours précieux de plusieurs partenaires.» «Les portes sont ouvertes à ceux qui veulent aider le club» La JSK est passée depuis la dernière assemblée générale extraordinaire en SPA, du coup plusieurs ont acheté des actions à même de figurer dans le comité d'administration. Un premier pas que le comité directeur de la JSK souhaite voir renforcé par d'autres bienfaiteurs de la région de Kabylie, les industriels surtout. «Nous n'avons jamais fermé la porte à ce qui veulent venir aider le club. Tous ceux qui ont envie d'apporter un plus financier à la trésorerie du club sont les bienvenus», enchaîna Hannachi qui citera néanmoins l'aide allouée par le groupement Cevital et qui avoisine les 10 millions de dinars lors de la saison 2009-10, ainsi que le quotidien national Le Temps d'Algérie qui a aussi aidé le club. «Aucun centime de l'APC depuis 10 ans» Quant aux ressources de financement qui devraient être accordées à la JSK par les autorités locales, le président Hannachi a rappelé que la JSK n'a, et ce depuis une dizaine d'années, jamais été concernée par une subvention de la commune. Pire, il révélera que cela fait plus de dix ans qu'aucun centime n'est parvenu aux caisses du club : «Je regrette encore que l'APC de Tizi Ouzou fait comme si elle n'est pas concernée par la JSK. Cela fait plus de dix ans qu'elle nous a tourné le dos ; depuis le temps de Taleb on n'a pas empoché un centime.» «La subvention de l'APW doit être revue à la hausse» A propos de la subvention que réserve l'APW (Assemblée Populaire de Wilaya) lors de chaque exercice, Hannachi la trouve loin de répondre aux exigences de l'heure notamment lorsque le club est appelé à se déplacer en Afrique : «L'APW dégage chaque année une subvention qui s'élève à 10 millions de dinars. Elle est insuffisante, mais en Kabylie on ne fait rien pour que la situation aille mieux comme ce fut le cas pour d'autres clubs.» «Le déplacement en Angola n'a pas été réglé» Même s'il a affirmé que pour le moment la situation financière du club lui a permis tant bien que mal de procéder à la régularisation de tous ses joueurs, Hannachi a énuméré néanmoins certaines situations pendantes à ce jour, notamment le dernier déplacement en Angola qui n'a toujours pas été payé. «Chaque jour que Dieu fait on m'interpelle pour régulariser le déplacement, duquel nous sommes revenus avec une brillante qualification à la phase des poules. J'espère que les supporters l'apprendront et comprendront que la JSK souffre trop depuis quelque temps», dit-il. «Le comité directeur propose à Haddad d'être majoritaire» Poursuivant le chapitre des finances du club, Hannachi a révélé que le comité directeur de la JSK a proposé dernièrement au groupement Haddad de prendre la majorité des actions. Pour le moment Hannachi n'a pas reçu de réponse, néanmoins il a affirmé que la JSK a procédé, sur la demande de Haddad en personne, de mettre sur son nouveau maillot (sous lequel elle devait évolué hier) le logo du journal Le Temps. «Le Président ignore la situation des représentants du pays» Avant de tourner la page de ce chapitre, Hannachi a souhaité l'intervention du président de la République auprès des structures concernées pour qu'elles apportent une aide à tous les clubs ; et un peu plus pour ceux qui sont chaque année appelés à représenter le pays : «Je pense que le président de la République n'est pas assez informé. Cette situation, seul lui pourra lui trouver des solutions.» «La loi interdisant l'évolution de deux étrangers doit être annulée» C'est hier, le 18, que le bureau fédéral devait se réunir, plusieurs points sont au programme, parmi eux le passage des clubs au professionnalisme. Néanmoins, le paradoxe se situe dans le fait qu'à partir de la saison prochaine Coulibaly et Asuka ne pourront pas continuer la saison avec leurs partenaires, d'après une loi dictée pour les instances sportives. «On ne doit pas nous obliger de se séparer des deux étrangers que nous avons en ce moment dans notre effectif. La loi de ne plus faire jouer des étrangers est illogique, on paie deux joueurs alors qu'on n'a pas le droit de les aligner dans le onze de départ», a dit Hannachi. «En plus de nous avoir sommés de se séparer de Coulibaly et Asuka en septembre prochain, l'année d'avant on nous avait interdit d'aligner deux éléments», ajoute le président de la JSK. «La FAF ne doit plus autoriser les contrats d'une année» Hannachi a aussi rappelé l'obligation d'intervenir de la FAF en urgence pour mettre un terme à l'autorisation des joueurs de signer des contrats d'une année. Cette situation n'arrange pas le football national et l'exemple le plus frappant dit-il, est le déplacement du CRB avec seulement 15 joueurs qualifiés à la CAF : «Le football national est en danger à cause de cette politique de faire signer des joueurs une seule année. Le CRB en a fait les frais en se rendant à Bamako avec seulement 15 joueurs. L'Algérie est pourtant souveraine dans ses décisions, elle peut bien apporter des modification qui consistent à ne plus accepter ces contrats, seule alternative pour progresser.» «Nous ne pouvons pas rentrer au professionnalisme au bout d'un mois» Avant de conclure, le président Hannachi est revenu sur la nouvelle ère à laquelle passera notre football à partir de septembre prochain, le professionnalisme. Bien qu'il soit content que son club figure parmi les premiers à avoir déposé un dossier complet et dans les délais, Hannachi estime qu'en l'espace d'un mois on ne peut pas tout chambouler. Pour lui le passage à cette étape devrait suivre un enchaînement d'étapes : «La JSK est née en 1946, on ne peut pas du jour au lendemain changer tout. On doit passer à cette étape graduellement, et c'est valable pour tous les autres clubs.»