«Hannachi ne m'a pas gardé rancune et je lui rendrai son bien sur le terrain» Depuis qu'il a signé son contrat à la JSK, l'attaquant Sofiane Younès a été très distant envers les médias. Il a accepté, cette fois-ci, de nous parler des raisons qui l'ont poussé à s'éclipser. Il nous a aussi parlé des bons moments passés au MCA, des raisons qui ont fait capoter son transfert à la JSK en 2008, mais aussi de ses ambitions et de l'EN qui, pour lui, est quasiment inaccessible, de nos jours, pour un joueur local. Appréciez ! Cela fait maintenant près d'un mois que vous êtes à la JSK, comment s'est faite votre intégration ? Sincèrement, je n'ai pas l'impression d'être un bleu. Le fait de connaître la majorité des joueurs m'a beaucoup aidé à m'intégrer rapidement. Le groupe est composé de jeunes joueurs de bonne famille et c'est extrêmement important. Quels sont les joueurs qui vous ont aidé à vous intégrer aussi vite ? Il y a Billel Naïli, on s'est connus à l'USMH, Aoudia, Oussalah et Douicher, avec lesquels j'ai joué en équipe militaire de l'aviation pendant 2 ans. En débutant la préparation en retard par rapport au groupe, ressentez-vous toujours un manque sur le plan physique ? Non, pour la simple raison que je m'entraînais auparavant avec le CRB. Ce n'est qu'après avoir disputé le match aller face à Djoliba du Mali que j'ai connu une semaine de coupure. Par la suite, lorsque l'équipe est revenue de son stage à Marseille, j'ai débuté les entraînements avec le groupe. Depuis, tout se passe parfaitement bien. Je pense que je serai prêt d'ici au début du championnat. Votre entraîneur estime que vous pourriez être le nouveau meneur de jeu de la JSK ; qu'est-ce que cela vous fait ? Je suis venu pour apporter un plus à l'équipe. Maintenant que Geiger parle de moi comme futur meneur, cela me réjouit, car il me fait confiance. A mon tour, je lui promets d'être à la hauteur, et je suis prêt à jouer là où il veut. Votre venue à la JSK a surpris bon nombre de personnes, car tout s'est déroulé dans la discrétion avec les dirigeants de la JSK… Je pense que le fait que tout ce soit passé loin des médias m'a beaucoup aidé. Je ne vous cache pas que dans le cas contraire, j'aurais subi des pressions. Pourtant il y a deux ans de cela, vous étiez sur le point de signer à la JSK... Vous savez, contrairement à ce pensent les gens, je n'ai pas trahi les responsables de la JSK. Pour être sincère, j'avais subi d'énormes pressions de la part des supporters et dirigeants du MCA. D'ailleurs, à mon retour de Marseille, ils m'ont attendu à l'aéroport pour me convaincre de signer. J'étais sous pression et n'importe quel joueur aurait fait la même chose. Ne regrettez-vous pas cette décision ? Non, pour la simple raison que je suis un joueur qui prend ses responsabilités. J'ai toujours assumé, que ce soit en signant au MCA ou au CRB. Peut-être que si j'étais venu à la JSK, je n'aurais rien fait. Le plus important est que je sois à la JSK et que Hannachi n'ait pas été rancunier envers moi. Je lui rendrai son bien sur le terrain. Votre départ du MCA a été une grande surprise pour les supporters. Comment avez-vous vécu cela ? Ce fut une surprise pour les supporters, mais pas pour moi. Bien avant la fin de la saison, j'avais pris la décision de quitter le MCA, car des choses bizarres se produisaient sous mes yeux que je ne pouvais supporter. J'avais beaucoup plus des problèmes avec le staff technique d'Alain Michel. Je préfère ne pas dévoiler ce qui s'était passé, car cela fait partie du passé. Votre niveau a régressé surtout lors de votre 2e saison au MCA. Quelle en est la raison à votre avis ? Je pense que l'ennemi n°1 d'un joueur sont les blessures. J'avais subi une intervention chirurgicale qui m'avait éloigné des terrains pendant plusieurs mois. C'est ce qui m'avait freiné. Pourquoi avoir quitté le CRB ? Parce que les dirigeants ont beaucoup tardé pour négocier avec moi. Par la suite, vous avez refusé de répondre à Kerbadj qui a tiré à boulets rouges sur vous... Je pense que j'ai bien fait. Je trouve que c'est indécent de répondre à son président par le biais de la presse. Toutefois, il avait dit que Younès était un fils de bonne famille. Cette reconnaissance me suffit, d'autant plus que Kerbadj s'est toujours bien comporté avec moi. Parlez-nous de la relation Younès-Boughèche ? (Sourire) C'est une relation amicale, fraternelle. On se complétait sur le terrain. Nous avons beaucoup travaillé sous la coupe de Nouzaret. Ce fut une très bonne époque, car il y avait de grands joueurs, tels que Daham et Badji. Qu'avez-vous à répondre à ceux qui disent que le niveau de Younès a baissé ? Je trouve que c'est normal que mon niveau ait baissé à cause des blessures. Mais je dois préciser que j'ai repris la saison passée. Ce n'est pas mon niveau qui a baissé, c'est plutôt celui du CRB. Parlez-nous de vos débuts en football ? J'ai débuté comme tous les enfants dans mon quartier à Bachdjarah. C'est mon frère aîné qui m'a inscrit à l'USMH. Depuis, j'ai fait toutes mes classes là-bas, jusqu'en seniors. 14 années au total. Par la suite, j'ai opté pour 4 ans au MCA. Quel est le joueur avec lequel vous auriez aimé jouer? Dziri Billel. D'ailleurs, j'ai failli signer à l'USMA rien que pour jouer avec lui. C'est un joueur qui a marqué son époque à l'USMA. Il est vraiment complet. L'attaquant référence ? Daham et Bourahli. Jouer avec Noureddine, un joueur très talentueux, a été une grande fierté pour moi. L'entraîneur qui vous a marqué le plus ? Incontestablement, Nouzaret. Même lorsqu'on tu ne joues pas, t'es content. Il sait parler aux joueurs et nous avons appris pas mal de choses à ses côtés. Parlez-vous couramment kabyle ? Chitouhe kane (juste un peu, ndlr) (sourire). Moi qui suis originaire de Sidi Aïch, j'ai appris le kabyle, mais pas couramment. Peut-être qu'à la JSK, je vais progresser (éclat de rires). Votre musique préférée ? J'écoute de tout, y compris Matoub Lounès (sourire). Ça fera plaisir à mes camarades de la JSK. Comment se porte Younès au mois de Ramadhan ? Ici en Egypte ? Super bien. On s'entraîne le soir, on prend le s'hour et on dort. Dès qu'on se réveille, c'est al adhan. Mais à Alger, c'est pratiquement les entraînements le soir, puis direction la maison. Je ne sors pas trop. Heureusement d'ailleurs que le championnat débute après le Ramadhan. Yeghalbek Ramdhane ? Tant qu'on ne joue pas à 13h comme par le passé, tout va très bien. Mais avant, c'était affreux, croyez-moi, surtout pour un attaquant. L'EN, vous y pensez ? Non, pour la simple raison qu'on nous a ôté l'idée de jouer chez les A. Il n'y a que les pros qui en ont droit. Il est vrai qu'ils ont une hygiène de vie meilleure que la nôtre, mais nous avons du talent chez nous. Je pense qu'il faut leur donner une chance. Ton plus beau souvenir ? Ma première Coupe d'Algérie et ma photo avec le Président. Ton plus mauvais ? Ma blessure à l'USMH. J'ai été victime d'une rupture des ligaments et d'une fracture au péroné. J'avais passé 7 mois sans jouer. Par quoi voulez-vous conclure cet entretien ? Je lance un message aux supporters. Je leur dis que je sais qu'ils comptent beaucoup sur moi. Qu'ils sachent aussi que Younès fera tout pour les satisfaire et réussir de belles choses cette saison. Mon souhait reste de remporter le championnat avec la JSK.