Personne parmi la délégation kabyle, entre joueurs, staff technique et responsables de la délégation, ne s'attendait à un tel traitement. C'est dans des conditions bien déplorables que la JSK, leader du groupe B de la phase des poules de la plus prestigieuse coupe du continent, est arrivée avant-hier peu avant minuit à l'aéroport Port Harcourt. Personne parmi la délégation kabyle, entre joueurs, staff technique et responsables de la délégation, ne s'attendait à un tel traitement. Cela risque vraiment de ternir l'image de l'équipe hôte, le Heartland, finaliste la saison dernière dans cette même épreuve. Aucun responsable officiel n'a daigné faire le déplacement à l'aéroport, longue attente devant la police des frontières pour des formalités que d'habitude on passait comme une lettre à la poste d'autant qu'il s'agit d'une délégation officielle. Problème de transport et d'hébergement et autres surprises que la JSK a déjà trouvés en Afrique. On le dit tout de go : heureusement que la qualification en demi-finale ne passe pas par le Heartland… Alger - Port Harcourt, 4h 30 mn Alors qu'il devait quitter le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene à 17h, le vol spécial à bord duquel ont embarqué les Canaris n'a décollé que deux heures après, soit à 19h. Les responsables de la compagnie algérienne sur place ont tenu à s'excuser auprès des responsables de la JSK, en leur affirmant que l'avion allait arriver d'Italie. Aucun responsable du Heartland à l'accueil Le premier point qui saute aux yeux, c'est qu'à la sortie de la délégation algérienne de l'avion spécial en allant vers la salle d'arrivée, aucun responsable du Heartland n'a daigné se présenter pour assurer l'accueil des Kabyles. A noter qu'au match aller une forte délégation de la JSK était à l'accueil des Nigérians à Alger. Les responsables du Heartland ont prétexté cette absence par le retard des Kabyles, et que les personnes chargées de les accueillir étaient rentrées chez eux un peu plus tôt. Le président du Heartland jouait une partie de golf Mais où est donc passé le président du Heartland ? En effet, pas un seul responsable officiel à l'arrivée de la JSK hormis deux personnes qui se sont présentées comme dirigeants, mais qui se sont mis à l'écart durant tout le temps qu'a passé la JSK avec la police des frontières. Pis encore, le président ne s'en est même pas inquiété puisqu'il s'est permis une partie de golf au lieu de se charger de la mission dont il est le premier responsable. Il a éteint son portable En plus du fait qu'il n'a chargé personne pour veiller à l'arrivée de la JSK, le premier responsable du Heartland était injoignable durant toute la soirée. Son téléphone portable était éteint, et les tentatives de l'attaché de l'ambassade de le joindre sont restées vaines. Un membre du club propose ses services contre 600 dollars Et comme un malheur ne vient jamais seul, en plus de l'absence des responsables officiels de l'équipe locale du Heartland, le supposé proche du club (qui s'est présenté à l'aéroport sans pour autant apporter un changement à la situation) a provoqué l'ire des Kabyles en usant de manœuvres anti-sportives. En effet, il a osé demander une contrepartie financière pour son assistance aux hôtes…. Voulant savoir à quoi se chiffrait ce «service», le gars a annoncé une somme qui avoisine les 600 dollars. Le représentant de notre ambassade a été ignoré On croyait trouver le salut auprès du représentant de l'ambassade d'Algérie au Nigeria, à arrivée de l'équipe kabyle ; mais sa demande aux agents de la police des frontières pour faciliter la sortie de la délégation officielle a eu un écho négatif. Les policiers n'ont rien voulu savoir, et même le coup de fil de l'ambassadeur, Rachid Belhouas, n'a servi à rien. 2h d'attente au guichet de la police des frontières Alors que la délégation de la JSK et toutes les personnes l'ayant accompagnée (journalistes et proches du club) devaient bénéficier de facilités pour les formalités, étant en déplacement officiel, les services de sécurité de l'aéroport n'ont fait aucun effort. Au contraire, ils ont passé au peigne fin, un par un, les 47 membres de la délégation, ce qui a duré deux bonnes heures. Deux minibus pour une délégation de 47 personnes A la sortie de l'aéroport, tout le monde pensait qu'on pouvait rallier la ville d'Oweri, à une centaine de kilomètres de l'aéroport de Port Harcourt, quand un autre problème survint ! Celui du transport. Ce que le club de Heartland avait prévu pour la JSK était loin, très loin même de répondre à la demande. Deux minibus, au total 32 places, pour une délégation composée de 47 personnes. Les journalistes, à qui l'on a suggéré de passer la nuit à la belle étoile à l'aéroport, ont été finalement transportés à bord de véhicules appartenant au secteur privé. Arrivée à l'hôtel le Lynx à 4h du matin Toutes ces embûches rencontrées depuis l'arrivée de la JSK à l'aéroport de Port Harcourt se sont répercutées sur l'heure de l'arrivée des Canaris à l'hôtel le Lynx. En effet, c'est vers 4h du matin que les Kabyles sont arrivés à Oweri dans un hôtel loin de servir de lieu d'accueil des équipes visiteuses en compétition avec les clubs du Nigeria en Coupe d'Afrique. A noter qu'il y eut une vingtaine de barrages de police entre l'aéroport et Oweri. Insuffisances de chambres Il faut revenir très loin dans les archives des déplacements de la JSK en Afrique pour trouver trace d'une sortie comme celle des Canaris, depuis avant-hier, en terre nigériane, En plus des difficultés pour enfin atteindre l'hôtel aux aurores, les joueurs de la JSK, membres du staff technique, membres de la délégation sur lesquels apparaissaient des signes de fatigue ont été surpris de constater que l'hôtel où ils sont appelés à résider pendant quatre jours au minimum ne dispose pas de chambres suffisantes. Aussi, les quelques chambres disponibles manquaient de literie. Plusieurs Kabyles ont passé une nuit blanche à la réception Le staff technique a veillé à ce que tous les joueurs aient une place pour se reposer, au moins quelques heures, avant d'entamer le travail. Néanmoins, plusieurs membres de la délégation kabyle ont passé une nuit blanche dans la salle de réception de l'hôtel. Al Ismaily bien reçu, pourquoi pas la JSK ? La manière avec laquelle la JSK a été accueillie, et l'absence des responsables du Heartland à l'aéroport de Port Harcourt pourraient porter un coup aux relations entre les deux clubs. En tout cas, les dirigeants sur place ont affiché leur mécontentement. Ce qui fait le plus mal dans toute cette histoire, c'est que les deux représentants égyptiens qui ont fait le déplacement durant le même tournoi au Nigeria ont été bien mieux accueillis. En effet, les Egyptiens avaient été logés dans de meilleures conditions, dans un hôtel cinq étoiles, le Concorde. Les Canaris ont demandé de quitter le Lynx Les représentants de la JSK n'ont pas aimé les structures de l'hôtel le Lynx, où leurs homologues du Heartland ont décidé de les héberger. C'est ainsi qu'ils ont formulé le vœu de quitter les lieux pour rejoindre l'hôtel le Concorde, où les deux autres clubs égyptiens avaient séjourné. L'élimination du Heartland derrière cette situation Un employé de l'hôtel nous a avoué que l'élimination du Heartland de la course au titre est beaucoup dans cette situation. Pour lui, depuis que l'équipe de la ville d'Oweri a compromis ses chances d'aller en demi-finale, ses responsables ont tout lâché. Aussi, les supporters sont furieux contre les joueurs auxquels ils imputent l'entière responsabilité de cet échec. Ouaked compte saisir le commissaire du match Les responsables de la JSK ne comptent pas laisser passer cette situation sous silence. C'est ainsi que nous avons appris que le vice-président Ouaked, chargé de conduire la délégation kabyle au Nigeria, compte saisir le commissaire du match. C'est lors de la réunion technique qui aura lieu avant le match que Ouaked informera le représentant de la CAF de toutes les insuffisances enregistrées depuis la première minute de l'arrivée de la JSK au Nigeria. -------------------------- Geiger«Heureusement que notre qualification ne passe pas par le Heartland» Le plus surpris est sans doute Geiger, qui découvre les pratiques des clubs de l'Afrique. L'entraîneur avait l'air dégoûté, de tout ce qu'il a enduré depuis l'arrivée à l'aéroport Port Harcourt jusqu'à l'arrivée à l'hôtel où ses joueurs ont passé presque une heure pour se voir remettre les clés des chambres. «Heureusement que nous sommes qualifiés en demi-finale. J'imagine notre sort si notre qualification passait par le Heartland», a dit Geiger. Douicher « L'Afrique ne changera pas » Pour le plus expérimenté des Canaris, en l'occurrence le capitaine Douciher, ce que la JSK a vécu avant-hier est loin de constituer une surprise : «Je m'attendais un peu à vivre une telle aventure, l'Afrique ne changera jamais ses méthodes, heureusement que nous avons entre nos mains la qualification et qu' on part en position de force». Belkalem « Une bonne préparation au cas où on aurait le TP Mazembe en demi-finale » «Ce que nous avons enduré aujourd'hui est agaçant, on ne ressent plus nos jambes, plus de six heures dans cette position debout entre l'aéroport et l'hôtel, je dirai que ça nous servira beaucoup si ça sera le TP Mazembe en demi-finale.»