«Si Benchikha a été désigné sélectionneur, c'est qu'il est forcément compétent» «Si Ziani vient à Aspetar, il ne le regrettera pas» En délivrant la passe décisive de la victoire réalisée par Al Sadd lors de la deuxième journée du championnat du Qatar, Nadir Belhadj semble s'être adapté à son nouvel environnement footballistique. C'est de bon augure pour lui et pour la sélection nationale, même s'il n'est pas encore complètement satisfait de son niveau. Avec la victoire obtenue par votre club, Al Sadd, en championnat, contre Al Siliya sur une passe décisive délivrée par vous, peut-on dire que vous avez retrouvé la forme ? Ce n'est pas encore ma meilleure forme, mais je m'en approche. Nous avons réalisé notre deuxième victoire en deux matches et c'est déjà une bonne entame de championnat, mais ce n'est que le début. Il faudra confirmer dans les prochaines semaines, que ce soit pour moi, à titre personnel, que pour notre équipe. Le chemin est encore long. Physiquement, est-ce que ça va mieux pour vous ? Ça va mieux dans le sens où la chaleur commence à diminuer au Qatar. Pour être plus précis, il y a beaucoup moins d'humidité car c'est cette dernière qui constitue le vrai handicap. La chaleur n'est pas aussi élevée qu'elle l'était au mois d'août, mais elle reste quand même assez gênante. Je pense qu'en automne et en hiver, ça ira encore beaucoup mieux. Contre Al Siliya, vous avez délivré la passe du but décisif. C'est ce qui a fait dire à des observateurs au Qatar que Belhadj commence à trouver ses marques… Défendre et délivrer des passes pour les attaquants, c'est mon travail. Donc, je n'ai fait que faire le travail pour lequel je suis payé. Il est vrai que c'était un beau but… sur un coup franc, j'ai parfaitement dosé ma passe pour la tête de mon coéquipier, le Coréen, Lee, qui a mis le ballon au fond des filets. Cela me fait plaisir de contribuer aux victoires de mon équipe, mais cela a été très difficile, il ne faut pas le cacher. Al Siliya nous a causé quelques problèmes. Il faut dire aussi que la chaleur nous a gênés car, contrairement à notre premier match à domicile, nous avons joué cette fois dans un stade non climatisé. Vous avez gagné contre l'équipe de Yazid Mansouri en l'absence de ce dernier. Auriez-vous aimé l'affronter ? Bien sûr ! J'aurais aimé le voir sur le terrain. Cependant, il est encore blessé et a préféré se ménager par précaution. Cela dit, Yazid et moi nous nous voyons souvent. Lui aussi a des ambitions avec son club. Je suis certain qu'il reviendra très fort. Le plus ancien Algérien actuellement dans le circuit du championnat du Qatar est Djamel Belmadi, qui avait joué dans ce pays et qui est à présent l'entraîneur de Lakhouiya. Vous a-t-il prodigué, à Mansouri et à vous, des conseils pour une adaptation optimale au football de ce pays ? Nous nous sommes rencontrés et avons parlé de beaucoup de choses, mais pas de ce sujet-là. Belmadi est une personnalité respectée au Qatar. Il est en train de faire du bon travail avec son club qui renferme de bonnes individualités, dont mon ex-coéquipier à Lens et à Portsmouth, l'Ivoirien Aruna Dindane. Je lui souhaite beaucoup de chance. Avec deux victoires en deux matches, peut-on dire que Al Sadd est bien parti pour reconquérir le titre de champion du Qatar ? On n'en est qu'à la deuxième journée. Il serait prématuré de crier victoire dès à présent. Le plus important est de continuer sur la lancée. Il ne faut pas se tromper, ce sera très dur. Lors de notre premier match, cela n'avait pas été facile à Al Rayane, une des meilleures équipes du championnat. Nous nous attendons à ce que tous nos adversaires soient motivés lorsqu'ils joueront contre nous. Et puis, je vous l'avais bien dit en Autriche, lorsque j'avais rejoint mes nouveaux coéquipiers, le championnat du Qatar est relevé, contrairement à l'étiquette qu'on lui a collée. Vous confirmez donc que ce n'est pas un championnat de vétérans ou de stars finissantes ? Oui, je le confirme. Non seulement il y a beaucoup de jeunes joueurs, mais même les stars qui sont là se donnent à fond. C'est simple, en rentrant chez moi après chaque match, je me sens lessivé. Ce ne sont pas des matches d'exhibition, loin de là ! Les rencontres sont vraiment relevées. Vous avez évoqué les stades climatisés. Y a-t-il vraiment une différence pour un joueur lorsqu'il joue dans un stade pareil ? Il y a réellement une grande différence. Dans notre stade, lors de notre premier match, je n'ai pas ressenti l'humidité. Certes, on transpire parce qu'on court, mais il n'y a pas de chaleur excessive. J'ai ressenti la même température qu'en Europe. A l'inverse, au stade d'Al Siliya qui n'est pas doté de climatisation, il faisait vraiment très chaud et cela a relativement handicapé les joueurs des deux équipes, surtout vers la fin du match. Les stades climatisés, c'est vraiment une sensation extraordinaire. Que c'est bon d'y jouer ! Parlons de la sélection nationale. Le nouveau sélectionneur, Abdelhak Benchikha, a choisi la stabilité en reconduisant, pour le match face à la République centrafricaine, le même groupe que contre la Tanzanie. Est-ce pour vous la meilleure chose à faire ? Le sélectionneur est seul à même de décider de ce qui est bien, selon sa vision. Cependant, je trouve positif qu'on ait privilégié la stabilité. Cela est un gage de cohésion sur le terrain. M. Benchikha sait ce qu'il fait et nous sommes tous prêts, nous les joueurs, à coopérer avec lui et à travailler pour l'intérêt suprême de la sélection. Durant le stage, vous découvrirez deux personnes que vous ne connaissiez pas, le sélectionneur ainsi qu'un nouveau sélectionné, Abdelmoumen Djabou. Avez-vous au moins entendu parler d'eux, à défaut de les connaître ? Je ne les connais que par ouï-dire. Si M. Benchikha a été désigné sélectionneur, c'est qu'il est forcément compétent. Nous allons découvrir sa vision et ses options et nous veillerons à les appliquer. Quant à Djabou, comme je l'ai toujours dit, s'il peut apporter un plus à la sélection, il est le bienvenu. La sélection n'est l'apanage de personne et tout élément susceptible d'être utile sera accueilli à bras ouverts. Ce match verra l'absence d'un élément qui, comme certains cadres, fait partie des «meubles» depuis quelques années, Karim Ziani, qui doit se faire opérer d'une méchante blessure aux adducteurs… Nous en sommes tous désolés pour lui. Les blessures à la veille de matches importants, j'en connais un bout. Karim est un élément important dans l'équipe. C'était notre capitaine lors du dernier match et son rendement est souvent décisif. Il nous manquera pour ce match, mais l'essentiel est qu'il se soigne et guérisse de sa blessure qu'il traîne depuis quelque temps, je crois. Il faut qu'il prenne le temps qu'il le faudra, mais une guérison définitive doit être sa priorité à présent. Je lui souhaite un prompt rétablissement. Nous sommes de tout cœur avec lui. Il pourrait éventuellement effectuer sa convalescence à Aspetar, à Doha. On suppose que vous, joueurs algériens présents au Qatar, allez l'accueillir à bras ouverts… Cela va de soi. Je ne sais pas ce qu'il a décidé pour sa convalescence, mais si c'est à Aspetar qu'il viendra, il ne le regrettera pas car il sera très bien pris en charge. Je connais ce centre et je peux attester que toutes les commodités y sont réunies pour une prise en charge post-opératoire optimale. Comme je l'ai dit, la décision lui revient en premier lieu. En parlant d'Aspetar, un autre international algérien s'y trouve pour sa convalescence, Mourad Meghni. Etes-vous en contact avec lui ? Non seulement je suis en contact avec lui, mais nous nous rencontrons souvent. Pas plus tard qu'hier soir (entretien réalisé hier, ndlr), nous étions ensemble. Bien sûr, vu que j'ai des obligations professionnelles et familiales, je ne peux pas aller le voir à Aspetar, mais nous nous rencontrons en dehors pour manger ensemble ou discuter. Vous discutez de sélection, sans doute ? Entre autres car nous parlons de différents sujets. Il lui tient à cœur de retrouver la sélection et il fait de son mieux pour être de retour rapidement sur les terrains. Il a des séances de rééducation tous les jours, sauf les vendredis, et il s'adonne aux exercices avec cœur et détermination. Je suis certain qu'il reviendra fort. Il prend juste le temps de bien se soigner. Il fait les choses comme il faut les faire, voilà tout. D'après les renseignements en provenance de Bangui, le match contre la République centrafricaine se jouera dans un stade qui ressemble à celui de Tchaker et par un fort taux d'humidité. On imagine que cela vous convient personnellement puisque vous êtes habitué désormais à l'humidité… Peut-être que j'y suis habitué un peu, mais ce sera un handicap, croyez-moi. Ce n'est pas évident de jouer en transpirant abondamment. Nous allons faire de notre mieux pour nous y faire, le cas échéant. Pour le match contre la République centrafricaine, nous allons nous déplacer là-bas pour faire un résultat, surtout que nous avons gâché deux points à domicile face à la Tanzanie. Nous sommes motivés pour réaliser cet objectif, il faut que les supporters le sachent. Espérons seulement que les conditions du match seront convenables.