«Je suis triste pour Ziani et j'espère que celui qui va le remplacer sera à la hauteur» Rafik Djebbour séduit et rassure dans le championnat grec, mais aussi en Europa League, où il marque but sur but. Les prestations de l'attaquant vedette de l'AEK Athènes redonnent le sourire aux supporters de son club, mais aussi de l'espoir à ceux de l'Equipe d'Algérie qui s'inquiétaient de la stérilité offensive de leurs joueurs. Avec autant de verve retrouvée avec l'AEK, les Algériens espèrent bien que Djebbour apportera dans ses bagages un peu de réussite pour la semer dans le vestiaire des Verts. Surtout dans celui qu'ils occuperont au stade de Bangui, avant d'affronter la République centrafricaine. Nous l'avons joint au téléphone avant-hier, pour tenter de cerner le secret de sa réussite, mais aussi pour lui demander son avis sur l'actualité de l'Equipe nationale et les changements opérés ces derniers temps. Fidèle à son franc-parler, Rafik a fait le tour des questions avec beaucoup d'amabilité. Il a parlé de Saâdane qu'il avait défendu jusqu'au bout, puis de Benchikha dont il a entendu beaucoup de bien. Djabou ? Il sait qu'on le surnomme le «Messi» algérien ! Appréciez. Vous carburez fort en club ces derniers temps, vous marquez beaucoup de buts. Qu'est-ce qui fait que ça marche pour vous en club et moins bien en EN ? Hamdoullah, ça marche bien pour moi en club. Je fais mon boulot et ça me réussit bien. Maintenant que ça fonctionne moins bien avec l'Equipe nationale, ça a une petite explication à mon sens. Il faut d'abord comprendre que je joue de deux manières différentes en club et en sélection. Il y a, en effet, deux philosophies de jeu, qui ne sont pas pareilles. L'une avec l'AEK Athènes et l'autre avec l'Equipe nationale d'Algérie. Avec l'AEK, on a un jeu propre à l'Europe. Un jeu que je connais bien puisque j'ai été formé en Europe (à Auxerre, ndlr). C'est un jeu porté essentiellement vers l'offensive. En Europe, on nous a appris à jouer constamment vers l'avant. Alors qu'en Algérie, c'est un peu différent. Je dirai que c'est un peu un style de jeu plutôt africain. Ce n'est donc pas le même dispositif de jeu. C'est peut-être cela l'explication. Comment aviez-vous perçu la démission de Rabah Saâdane ? Franchement, personne ne s'attendait à voir le coach démissionner après le match nul concédé face à la Tanzanie. J'étais bien évidemment, comme tout le monde, très surpris en apprenant la nouvelle, car je ne m'attendais vraiment pas à cela. Saâdane a beaucoup fait pour cette équipe. On n'a pas le droit de le nier aujourd'hui. Personne ne pourra lui enlever ce mérite. L'histoire retiendra que c'est lui qui a réussi à nous qualifier en Coupe du monde, alors que l'Algérie courrait derrière ce rêve depuis 24 ans. Saâdane a réussi brillamment, là où beaucoup d'autres entraîneurs avaient échoué. Il gardera ce mérite pour toute la vie. Comment aviez-vous perçu la nomination de Benchikha ? Un peu comme tous les Algériens. On savait que la Fédération allait désigner un successeur à Rabah Saâdane et j'attendais comme tout le monde de connaître le nom qu'allaient dévoiler les responsables de la FAF. Nous sommes des joueurs professionnels et donc, on a tous vécu des changements d'entraîneurs en club. Maintenant, que ce soit Benchikha ou quelqu'un d'autre, ce n'est pas à moi de dire si c'est le bon choix ou le mauvais. Je ne suis qu'un joueur et de ce fait, je m'interdis de commenter une telle décision. C'est à la FAF que revient cette prérogative. Que connaissez-vous exactement de lui ? Je sais simplement ce qu'on dit de lui un peu partout à travers la presse. C'est-à-dire que c'est un bon entraîneur qui a les compétences requises pour diriger l'Equipe nationale. On va le découvrir un peu plus dès le prochain stage. Pour son premier match, Benchikha vient de sélectionner Abdelmoumen Djabou, un jeune joueur local. Le connaissez-vous ? Oui, je connais Djabou, mais seulement de nom. On dit qu'il a beaucoup de qualités, mais je sais aussi par exemple, qu'on le surnomme le «Messi» algérien. Vous allez affronter lors des éliminatoires l'équipe du Maroc. Un mot sur cette sélection ? Vous savez, tout le monde parle du Maroc en ce moment, mais moi je n'y pense pas du tout. Avant de parler du Maroc, il faudrait d'abord ne pas oublier des équipes comme la République centrafricaine, qui est notre prochain adversaire. C'est sur cette équipe qu'on devrait se focaliser, puisqu'on va aller l'affronter bientôt, chez elle de surcroît. On n'a pas le droit de passer au match du Maroc alors qu'on a un autre adversaire, tout aussi respectable, qui nous attend et qui veut également croire en ses chances de qualification. Non, c'est une erreur qu'on n'a pas le droit de commettre. Ce serait trop bête de notre part. Ziani sera absent à Bangui. Un commentaire ? J'ai appris la nouvelle avec tristesse. Car Karim est un élément très important dans l'équipe. C'est un coup dur pour lui et pour nous tous, car il va beaucoup nous manquer. J'espère qu'il s'en remettra vite pour retrouver les terrains et nous rejoindre pour la suite des éliminatoires. J'espère que le joueur qui le remplacera sur le terrain sera à la hauteur. Un mot pour rassurer le public qui commence à s'inquiéter avant votre prochain match ? Je souhaite juste leur dire que je les remercie pour leur soutien habituel. J'espère qu'ils continueront à nous encourager, car c'est très important que l'équipe soit encouragée par ses supporters. Nous avons besoin de leur soutien. Je leur dis aussi qu'on fera tout notre possible sur le terrain à Bangui, afin de revenir avec les trois points de la victoire. C'est tout ce qui nous intéresse dans ce match.