«Notre gardien peut jouer au Real» Il était l'une des stars de cet été, durant la période des transferts. Dans le feuilleton Mbolhi, le président du Slavia Sofia, Ventsislav Stefanov, avait le beau rôle : faire monter les enchères. Stefanov accuse les managers de Belhadj et de Yebda d'être derrière le ratage du transfert de Mbolhi. Une heure avant le départ de son équipe à destination de Varna, pour jouer un match de championnat, le président Stefanov a bien voulu nous accorder un entretien. Sujet clé de notre discussion, Rais Mbolhi bien évidemment. Etes-vous satisfait du parcours du Slavia en ce début de championnat ? Le début du championnat était difficile (samedi), on entame le redressement. Au moment où je vous parle, je m'apprête avec le club à me rendre à Varna où une rencontre nous attend. Vous avez finalement laissé partir Mbolhi, comment cela s'est-il fait ? Notre politique est assez simple, nous donnons la possibilité à nos joueurs de progresser et de jouer dans les plus grands clubs européens. Au CSKA, Mbolhi aura la possibilité de jouer une Coupe européenne, donc on l'a laissé partir. Mbolhi était sur le point de jouer dans les plus grands clubs d'Europe, comment se fait-il qu'il ait choisi un club de moindre envergure ? On a reçu deux propositions de deux clubs turcs. Kacem Pacha club et Savasport. On a refusé de libérer Mbolhi au profit de l'un ou de l'autre club. On a estimé qu'ils n'avaient pas de grandes ambitions. Il était préférable pour Mbolhi de rester en Bulgarie. Avec le CSKA, il aura la possibilité de jouer l'Europa Ligue et de rencontrer des équipes de l'envergure de Porto. Peut-on connaître les clubs européens qui veulent enrôler Mbolhi ? Je peux vous dire qu'il a reçu deux propositions de clubs en Russie. Mais je ne vous donnerai aucun nom. Mbolhi est quelque peu malchanceux. En plus, beaucoup de choses avaient été dites à son sujet aussi bien en Bulgarie qu'en Algérie. Ce qui me surprend, c'est que certains agents de joueurs ont négocié avec des clubs à son insu. Croyez-moi, cela ne lui a pas rendu service. J'ai discuté avec le joueur et il m'a assuré que personne n'était délégué pour parler en son nom. Je suis le seul à pouvoir discuter de son transfert à l'avenir. Peut-on envisager son transfert en Russie, au mois de décembre ? En décembre, nous récupérerons Mbolhi. Maintenant dire que des clubs sont décidés dès maintenant à discuter de son recrutement serait aller vite en besogne. Les grands clubs ne recrutent pas un gardien de but sur un coup de tête. Sur un seul match. Ils le supervisent sur une longue période. A titre d'exemple, Alex Ferguson m'avait demandé quels étaient les rapports entre Mbolhi et ses coéquipiers. Il m'avait demandé de lui parler de son caractère. Il voulait savoir s'il avait une bonne hygiène de vie. On voudrait savoir ce qui avait empêché Mbolhi de signer avec Manchester ? Concernant Alex Ferguson, je me contenterai de dire que le manager de M.U l'avait bien accueilli. Au sujet de ses essais à West Ham, les responsables de ce club avaient envoyé une invitation au joueur par mon intermédiaire. Mbolhi revenait d'une période de vacances. West Ham avait demandé à notre portier, après trois jours de présence, de jouer un match amical. Ce que Mbolhi avaient refusé et je lui donne entièrement raison. Je peux affirmer sans la moindre hésitation que Mbolhi est de loin plus fort que le gardien Robert Green. En Algérie, on laisse entendre que Mbolhi a échoué dans ses essais avec le M.U, qu'en est-il au juste ? Mbolhi n'a pas échoué suite à des essais. Je vais vous dire une chose, Mbolhi est en mesure de jouer dans un grand club comme le Real. Peut-on imaginer voir Mbolhi porter le maillot de Manchester ? Ecoutez, je ne veux plus aborder le sujet de ce club. Ce qui me surprend, c'est qu'aucun club français ne s'est manifesté pour l'enrôler. Mbolhi ne mérite-t-il pas un club plus grand que le CSKA ? J'ai discuté avec mon gardien de but une seule fois. Il m'avait expliqué quel était le club dont il souhaitait porter le maillot. On a fermé ce sujet. Vous aviez recruté Mbolhi qui est arrivé d'un club japonais de troisième division… Dès l'instant où j'avais vu débarquer Mbolhi, j'ai compris que j'avais sous la main un gardien de but qui pouvait aller loin. Mbolhi n'avait porté le maillot du Slavia qu'une seule fois, en début de saison. Existait-il un conflit entre Mbolhi et vous ? Mbolhi revenait d'une participation à la Coupe du monde, il avait bénéficié d'une période de repos. Par la suite, il y a eu le décès de sa mère, ensuite le club l'avait libéré à cause d'un stage de l'équipe d'Algérie (match contre le Gabon, ndlr). Au Slavia, on joue quand on est prêt, c'est aussi simple que cela. J'étais surpris de lire dans la presse bulgare, qui avait repris une information en provenance d'Algérie, que Mbolhi avait refusé de jouer avec son club sous prétexte que j'avais décidé de le laisser partir dans un club turc. C'est complètement aberrant. Et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Tout d'abord, le contact avec Kacem Pacha était tout sauf celui d'un club professionnel. On nous avait contactés par téléphone. On aurait souhaité que cela se fasse de manière plus rigoureuse et plus professionnelle. Donc, on avait décidé de tirer un trait sur ce type de contact. Quand au club de Savapsor, une personne se faisant passer pour un agent de joueurs nous avait contactés pour le transfert de Mbolhi. Cette personne avait demandé à Mbolhi de faire pression pour que le club revoie à la baisse le montant de son transfert. Cet agent s'occupait des joueurs Belhadj et Yebda. Il portait un nom arabe. Il n'est pas normal que ce soi- disant agent demande au gardien d'exiger de nous de revoir le montant du transfert. Entretemps, j'étais en négociations avec des clubs ukrainiens et russes. Et qu'est-ce qui s'est passé pour que tous ces contacts tombent à l'eau ? Mbolhi s'était accroché au contact avec les clubs turcs, mais à chaque fois cet agent répétait qu'il fallait attendre. Rien ne venait de Turquie. Pendant ce temps, les Russes étaient pressés et la date de clôture des transferts approchait à grande vitesse. Tout cela a fait que les contacts les plus sérieux sont tombés à l'eau. Dites-nous quelles étaient les conclusions de Sir Ferguson après le passage de Mbolhi à Manchester ? J'ai discuté du cas Mbolhi avec quatre personnes. Tout d'abord avec Berbatov. Ce dernier m'avait expliqué que sur les cinq gardiens de but dont dispose le club anglais, Mbolhi était classé deuxième, après Van der Sar qui a 40 ans. Notre portier n'en a que 24. Fidic m'avait dit que Mbolhi avait la possibilité de jouer au M.U. Le manager du club, Sir Alex Ferguson, disait de Mbolhi qu'il était excellent. La personne qui prospecte pour le compte du club anglais dans les pays des Balkans était persuadée que Mbolhi avait la possibilité de porter le maillot du M.U. Le recruteur du M.U dans les pays du Balkans m'avait expliqué que le club pour lequel il travaillait n'envisageait pas d'engager Mbolhi en tant que second gardien. J'ai répondu que le transfert de Mbolhi coûtait deux millions d'euros et que si le M.U attendait encore, le montant risquait de grimper jusqu'à vingt millions d'euros. Cette période correspondait à la fin de la saison. J'ai eu l'impression que le M.U n'était vraiment pas intéressé par notre joueur. Est-il vrai que Mbolhi avait refusé de jouer contre un club israélien ? Mbolhi ne se trouvait même pas en Bulgarie le jour de notre match amical face au club israélien…