«Belhadj est un excellent joueur. S'il ne s'est pas trop intégré au Qatar, c'est à cause du climat» Le jeune défenseur Karim Boudiaf fait parler de lui actuellement en championnat du Qatar. Sous la houlette de l'ancien international algérien, Djamel Belmadi, ce joueur, qui dispose de pas moins de trois nationalités différentes, s'affirme comme une valeur sûre pour l'avenir de la sélection algérienne, qu'il dit avoir choisie avec conviction. Contacté par nos soins hier en début d'après-midi, il a accepté de répondre à nos questions. Bonjour Karim, je suis journaliste au quotidien Le Buteur et je vous sollicite pour une interview si c'est possible… Oui, bonjour. Il n'y pas de soucis, je suis à votre disposition. Tout d'abord, veuillez vous présenter à nos lecteurs… Je m'appelle Karim Boudiaf, je suis né le 16/09/1990 et je joue au poste de défenseur. J'ai fait ma formation au FC Lorient, avant de rejoindre à 18 ans l'équipe de Nancy-Lorraine. Par la suite, je suis venu ici au Qatar chez le club de Lakhouiya, avec qui je me suis engagé en début de saison. Un choix surprenant, celui d'avoir opté pour le championnat qatari à seulement 20 ans, non ? Non, pas vraiment. Si je suis venu au Qatar, c'est bien pour progresser. Ne croyez pas que ce championnat est aussi faible que cela. Je peux vous assurer qu'il est dur et d'un niveau assez relevé. Ce n'est pas l'Europe certes, mais il y a du beau jeu ici aussi. J'évolue dans une bonne équipe et on est en train de faire un très bon parcours pour le moment. Je ne me plains pas. Votre choix n'a-t-il pas été dicté par des considérations financières ? Non, pas du tout. Mon choix était purement sportif. Je suis encore jeune et ce n'est pas à cause de l'argent uniquement que j'ai rejoint le Qatar. Il est clair que je gagne plus d'argent ici qu'en France, mais ce n'est pas ça le plus important. N'oubliez pas aussi que le championnat qatari compte plusieurs joueurs de haut niveau, à l'image d'Aruna Dindane, Ouaddou, Keita et Bakary Koné. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter Nancy ? La vraie raison qui m'a poussé à quitter Nancy était due au fait que je ne jouais pas régulièrement. Je jouais plus souvent en CFA, mais cela ne me suffisait pas vraiment. J'ai voulu changer d'air et voilà que cette opportunité de jouer au Qatar s'est présentée. J'ai accepté et là, je sens que je progresse. Dans quel poste défensif vous évoluez ? A vrai dire, à Lorient, j'ai été formé en tant que défenseur central. Néanmoins, à Lakhouiya, j'évolue en tant que milieu du terrain défensif. Je m'y plais bien. Et comment évaluez-vous vos prestations avec le club durant cette saison ? Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je sens que je progresse de match en match. Je joue régulièrement et cela me permet d'élever mon niveau au fil des rencontres. En tout cas, je peux vous dire que tout va bien pour moi pour le moment. Connaissez-vous des joueurs algériens en particulier ? Pas spécialement. Néanmoins, j'ai eu comme adversaires certains éléments, tels que Khoukhi d'El Arabi, Belhadj et Mansouri. Justement, comment expliquez-vous la baisse de régime que connaît Belhadj depuis sa venue au Qatar ? Il faut souligner avant tout que Belhadj est un excellent joueur. Il a démontré par le passé qu'il était l'un des meilleurs à son poste. Cela dit, je n'ai pas à commenter sa mise à l'écart de la sélection. Il y a un entraîneur en place qui sait ce qu'il fait. Maintenant, pour répondre à votre question, je dirai que c'est peut-être le climat qui ne l'a pas aidé à bien s'intégrer. Et vous, comment vous vous êtes adapté au climat difficile qui règne au Qatar ? Pour ne rien vous cacher, j'ai beaucoup souffert les premiers jours. Il fait très très chaud ici, et en été, je ne vous dis pas ! Là, maintenant, les choses se sont quelque peu arrangées, puisqu'il ne fait pas si chaud. En tant que professionnel, je me suis adapté et c'est tout. On n'a pas le choix. Comment sont vos rapports avec votre coach, Djamel Belmadi ? Excellents. Je m'entends très bien avec lui, et tout se passe à merveille. Des fois, il est très dur avec moi, mais je comprends. Il nous pousse toujours à travailler plus et à être au quotidien à la hauteur. J'apprends beaucoup à ses côtés en tout cas. C'est certainement lui qui a été derrière votre venue au club, non ? Il m'a proposé aux dirigeants de l'équipe et ces derniers ne s'y sont pas opposés. Ils m'ont par la suite contacté et on a tout conclu en à rien de temps. Parlons de l'EN à présent. On a appris que le sélectionneur national des U20, Azzedine Aït Djoudi, vous a convoqué pour le prochain stage de l'EN. Confirmez-vous ? Oui, en effet, il m'a appelé récemment et m'a appris que j'étais retenu parmi sa liste pour le prochain stage qui devrait se dérouler au courant de la semaine. Cependant, j'ai dû décliner cette convocation, car avec le club, on a la Coupe du Roi à disputer. Un match très important pour nous. J'ai demandé au coach de me dispenser et il a accepté. Je dois dire qu'il a été très compréhensif. D'après ce qu'on croit savoir, vous disposez de trois nationalités différentes, c'est bien ça ? En effet, j'ai trois nationalités différentes : algérienne, marocaine et enfin française. Mon père est Algérien, tandis que ma mère est Marocaine. Je suis né en France et c'est ce qui explique tout cela (rires). Pourquoi avoir choisi l'Algérie ? Comme je vous l'ai dit, l'Algérie est le pays de mon père et c'est un honneur pour moi que de défendre ses couleurs. Je l'ai choisie par conviction même si je dois préciser néanmoins que je n'ai pas eu de sollicitation de la part des responsables du Maroc, donc la question pour moi ne se posait pas vraiment. Votre ambition sera de jouer un jour pour la sélection première, non ? Bien évidemment. Intégrer un jour l'EN A serait pour moi un rêve qui se réalise. Je compte travailler et progresser davantage pour attirer l'attention du coach. Avez-vous déjà parlé avec Benchikha ? Non, pas pour le moment. J'ai su qu'il était présent au stade pour suivre notre match face à Es Sadd, mais je ne l'ai pas rencontré cependant. Dernière question. On suppose que vous ambitionnez de revenir jouer en Europe à l'avenir ? Inch'Allah, oui bien sûr. Je compte faire mes preuves ici et pourquoi ne pas revenir jouer en Europe par la grande porte.