«Je dénonce le rapport que Benouza a établi et il n'y a qu'à le comparer avec celui des services de sécurité». Le président du CRB n'a pas manqué de dénoncer le calvaire vécu par son équipe face au CABBA vendredi soir et fustige l'arbitre Benouza. «Ce qui s'est passé à Bordj est vraiment honteux. Face aux conditions qui ont entouré la rencontre, on devait perdre face au CABBA ou mourir. D'ailleurs, on a demandé aux joueurs de continuer à jouer et de ne pas déclarer forfait afin qu'on ne soit pas pénalisés. Il y avait des intimidations même avant la rencontre et moi-même j'ai subi cette pression et l'équipe de Canal + peut témoigner de ce que j'ai subi dans la tribune. Avec tout le respect que je dois au CABBA, ils n'ont pas une équipe. D'ailleurs, je n'ai pas suivi la seconde période à cause de ce qui s'est produit. Je tiens à vous rappeler qu'avant la rencontre, j'ai voulu stationner mon véhicule dans le parking, mais ils m'ont déconseillé de le faire, arguant que mon véhicule risque d'être saccagé, ce qui prouve que tout était prémédité», dira Kerbadj. «Je dénonce le rapport que Benouza a établi et il n'y a qu'à le comparer avec celui des services de sécurité» Le président ajoute : «Je tiens à dénoncer le rapport que Benouza a établi et il n'y a qu'à le comparer avec celui des services de sécurité pour se rendre compte de ce qui s'est réellement produit. Pour quelle raison il a mentionné dans son rapport que ce sont seulement les supporters du CRB qui ont pénétré sur le terrain, alors que tout le monde sait que nos supporters n'ont trouvé refuge que le terrain, et les supporters du CABBA les ont poursuivis pour les agresser ? Il y avait donc aussi les supporters du CABBA sur le terrain. Où était Benouza lorsque nos supporters ont été agressés ? Pour quelle raison n'a-t-il pas mentionné qu'il y avait un monde fou sur la main courante, ce qui est contraire à la réglementation ? La partie s'est poursuivie sans chercheur de balles et avec un seul ballon, pensez-vous que c'est logique ?» «Rebih a échappé à une agression à l'arme blanche» «Je me suis rendu au commissariat et il y avait des supporters du CABBA et du CRB, vous voyez bien que Benouza n'a pas établi dans son rapport ce qui s'est réellement produit. Je tiens à vous dire que même Rebih a échappé à une agression à l'arme blanche, au même titre que nos supporters qui ont été agressés, et il y avait même des policiers qui ont été blessés. Je pense que Benouza a eu peur de rédiger dans son rapport ce qui s'est réellement passé, car la situation était alarmante», ajoute Kerbadj. «On a mis nos supporters dans le vestiaire pour échapper au lynchage et le penalty sifflé est imaginaire» «Nous avons essayé de sauver nos supporters aux vestiaires, car leur vie était en péril, et certains d'entre eux étaient même blessés. Je déplore donc ce qui s'est passé à Bordj Bou Arréridj et je défie Benouza de prouver le contraire. Le penalty qu'il a sifflé au CABBA était imaginaire. Personnellement, je souhaitais que l'arbitre offre la victoire au CABBA, car je me demande ce qu'on aurait pu subir si la partie ne s'est pas soldée par une victoire en faveur de l'adversaire. Je suis vraiment choqué de ce qui s'est passé. Si sa continue comme ça, je préfère me retirer du milieu du football», regrette le président du CRB. «Je ne vais pas retenir Boussehaba s'il veut partir» En évoquant la situation de Boussehaba avec le président du CRB, ce dernier nous dira : «Pour l'instant, Boussehaba ne m'a pas demandé sa lettre de libération. Mais s'il veut partir, je ne vais pas le retenir. Celui qui veut jouer n'a qu'à travailler et il aura sa chance. Vous n'avez qu'à prendre l'exemple de Bey.» Mameri : «On a vécu l'enfer à Bordj Bou Arréridj» N'étant pas complètement rétabli de sa blessure aux adducteurs, le capitaine du CRB, Karim Mameri, a tenu tout de même à faire le déplacement à la ville de Bordj Bou Arréridj afin d'encourager ses coéquipiers. Ce dernier n'en revient pas de ce que l'équipe a vécu à Bordj, même si rien ne présageait une telle situation du fait que les deux clubs ont toujours entretenu de bonnes relations. Pour preuve, la saison passée, les Criquets ont pris les trois points de la victoire au stade du 20-Août, sans qu'aucun incident ne se produise. «On a vécu l'enfer à Bordj Bou Arréridj, et je n'ai jamais imaginé qu'on allait vivre une situation pareille. Dès que notre délégation est arrivée au stade, les insultes commençaient à fuser de partout et des projectiles ont été lancés en direction de notre bus. Certes, on a connu ce genre de provocations lorsqu'on évolue en déplacement, mais cette fois-ci, on a senti que quelque chose se tramait derrière le dos de notre équipe. N'étant pas concernés par cette rencontre, Mekhout et moi, ils ont voulu qu'on prenne place avec les supporters, ce qui représentait un danger pour nous. C'est pour cette raison qu'on a suivi la rencontre à partir du tunnel. Les intimidation ont donc commencé avant la rencontre», dira Mameri. Interrogé sur ce qui s'est produit à la fin de la première période, le capitaine du CRB répondra : «Les supporters du CRB ont pénétré sur le terrain car ils ont été bombardés de projectiles ; ils n'avaient pas où aller. Les supporters du CABBA ont envahi le terrain pour les agresser. C'est vraiment décevant !» «Mes coéquipiers ont perdu leur concentration et le penalty n'était pas valable» «Bien qu'il y ait des joueurs expérimentés dans notre équipe, je pense que mes coéquipiers ont perdu leur concentration lors de la seconde période. Puisque nos supporters n'avaient d'autres places pour trouver refuge que d'accéder aux vestiaires, il y avait certains d'entre eux qui étaient blessés. Cette situation a fait perdre aux joueurs leur concentration du moment que la rencontre est sortie de son cadre sportif. Je pense que le penalty sifflé en faveur du CABBA n'était pas valable, mais sachez que je ne suis pas en train de critiquer l'arbitrage, car lors de notre confrontation face à l'ASK, notre adversaire a bénéficié d'un penalty à cinq minutes de la fin de la partie, mais sans pour autant contester sa décision. Ce qui s'est passé à Bordj Bou Arréridj est vraiment grave, et ce n'est pas de cette façon que le notre football progressera. La saison passée, le CABBA nous a bien battus à domicile, mais rien ne s'est produit, car il faut accepter la défaite sportivement», nous confie Mameri. Rebih «J'ai échappé à une agression à l'arme blanche et on n'avait plus le moral pour jouer» On croit savoir que vous avez échappé à une agression à l'arme blanche. Vous confirmez ? Oui, je vous le confirme, et cette situation résume le calvaire qu'on a vécu à Bordj Bou Arréridj. Alors qu'on s'apprêtait à jouer la deuxième mi-temps, et au milieu de la mêlée, un supporter a tenté de m'agresser à l'arme blanche. Heureusement que j'ai sollicité les services de sécurité qui sont vite intervenus. Cette situation vous a sans aucun doute perturbé… On n'essaye pas de justifier la défaite, mais ce qui s'est produit est vraiment une honte. Je ne suis pas le seul à avoir perdu le moral pour jouer, mes coéquipiers aussi. Je suis certain que si la rencontre s'était déroulée dans d'autres conditions, on aurait gagné. Si on la rejoue dix fois, on la gagnera au moins à huit reprises, et je ne dis pas cela pour minimiser de la valeur du CABBA. Il y a aussi le penalty qui a été contesté… Je pense sincèrement que la partie a été faussée, car notre joueur a touché la balle avec son visage et non de la main, et les images de Canal+ le prouvent. A mon avis, Benouza avait peur, et c'est pour cette raison qu'il a offert ce cadeau au CABBA. Cependant, ce n'est pas cette défaite qui va nous décourager. On doit tourner la page et penser à notre prochain match face à la JSK. Les supporters blessés ont été soignés avant de regagner Alger Après avoir bénéficié de soins nécessaires au niveau de l'hôpital de la ville de Bordj Bou Arréridj, les supporters du CRB sont rentrés à Alger, alors que d'autres sont restés à l'hôpital et n'ont rallié la capitale que le lendemain de la rencontre. Ceux qui étaient sur les lieux avancent que certains d'entre eux ont même été attaqués par un pitbull et crient à qui veut l'entendre qu'il s'agit d'un complot bien orchestré. Canal+ Maghreb a filmé les scènes de violence à la mi-temps La chaîne française Canal+ Maghreb qui a assuré la retransmission de la rencontre a filmé les scènes de violence qui se sont déroulées à la mi-temps sur le terrain. Sur le site des supporters, on compte diffuser une vidéo de huit minutes qui résume les images filmées par Canal+.