Benchikha victime du temps, contrairement à Laurent Blanc A l'issue du coup de sifflet final de l'arbitre angolais, Martins Helder de Carvalho, qui a dirigé le match République centrafricaine-Algérie, le 10 octobre dernier à Bangui, tous les Algériens étaient unanimes à dire que la sélection nationale a perdu non seulement trois points précieux, mais aussi son âme. Un rendement certes médiocre de la part des protégés de Benchikha, qui n'étaient en vérité que l'ombre d'eux-mêmes, mais avec des chances d'arracher la qualification à la phase finale de la Coupe d'Afrique 2012 qui aura lieu conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale. Plusieurs sélections ayant pris part au dernier Mondial sud-africain, à l'instar de l'Algérie, ont trouvé d'énormes difficultés à démarrer pour enchaîner les bons résultats. Les exemples ne manquent pas. Parmi eux, il y a celui de l'équipe de France. Les Tricolores ont eu un parcours catastrophique en Coupe du monde, avec surtout l'affaire Anelka et le refus du groupe à s'entraîner la veille du match capital face à l'Afrique du Sud. Cela a terni l'image du football français et précipité le départ du président de la FFF, Jean-Pierre Escalette, sans oublier celui du sélectionneur Raymond Domenech, même si pour ce dernier, ce n'était pas une surprise. Cependant, les Français affichent actuellement la grande forme, avec l'installation d'une dynamique de victoires. Benchikha victime du temps, contrairement à Laurent Blanc Laurent Blanc a eu le temps nécessaire pour préparer son groupe et lui permettre de retrouver la confiance. Il avait en effet entamé sa mission juste après le Mondial. Il a eu à diriger en août dernier une rencontre amicale à Oslo face la Norvège, son premier match depuis son installation. Par contre, Abdelhak Benchikha a pris ses fonctions dans un moment assez difficile, à quelques jours du match face à la RCA. «Le Général» n'a pas eu le temps nécessaire pour préparer cette rencontre. Cela l'avait obligé à reconduire les mêmes joueurs, y compris les membres du staff technique, à l'image de Djelloul Zoheir, pour limiter les dégâts. La suite, tout le monde la connaît. Ce qui a contraint Benchikha à agir à la «Laurent Blanc» en écartant des joueurs pourtant importants dans l'échiquier des Verts, et qui ont pris part à la Coupe du monde, à l'image de Belhadj, Ghezzal et Abdoun. . Deux défaites des Bleus lors des débuts de Blanc… Les Bleus n'ont pas entamé leur parcours sous l'ère Blanc comme il se doit. Deux défaites d'affilée ont été enregistrées. La première, c'était en amical à Oslo face à la Norvège (2-1). La seconde, c'était à domicile pour le compte de la première journée des éliminatoires de l'Euro 2012, dans une rencontre qui a eu lieu au stade de France. Une défaite face à un adversaire d'un niveau inférieur, la Biélorussie en l'occurrence. Une contre-performance qui avait provoqué des remous en France, alors que Blanc est resté optimiste. C'est presque similaire à la situation actuelle de Benchikha qui avait essuyé en octobre dernier une défaite humiliante face à la RCA, une nation qui occupait la 120e place au classement FIFA. Le sélectionneur algérien est resté lui aussi optimiste en déclarant lors de la dernière conférence de presse qu'il avait animée avant le départ au Luxembourg : «Je suis optimiste quant à une qualification en Coupe d'Afrique. Il y a douze points à prendre, il faudra bien négocier ces matchs.» … puis trois succès d'affilée lors des éliminatoires de l'Euro 2012 Après ces deux contre-performances des camarades de Gurcuff, les Français sont allés s'imposer à Sarajevo face à la Bosnie (0-2). Puis deux victoires d'affilée à domicile contre la Roumanie et le Luxembourg. Trois succès consécutifs qui ont permis aux champions du monde 98 de se hisser à la première place du groupe D. Après deux défaites, les Bleus se sont rachetés. Concernant les Verts, malgré la défaite de Bangui les chances restent intactes. La prestation de l'équipe face au Luxembourg permet d'entretenir l'espoir, bien que les Verts n'aient plus gagné en match officiel depuis janvier 2010, à l'occasion des quarts de finale de la CAN 2010. La dynamique des succès peut s'installer, il faudra d'une victoire face au Maroc à l'occasion de ce match décisif. Certes, face au Luxembourg, il n'y avait pas de but, mais il y avait quand même du jeu. Cette rencontre a permis à Abdelhak Benchikha d'injecter du sang neuf dans cette équipe, à l'image de Meftah, Mesloub, Zerdab et autres. Victoire à Wembley, un souvenir «inoubliable» Avec cette dynamique de victoires qui s'est installée dans le groupe de Laurent Blanc, la France est allée s'imposer à Wembley face à l'Angleterre devant 90 000 fans des Three Lions. La majorité de la presse française a titré que ce succès était un souvenir «inoubliable», car il rappelle aux Français la belle époque de Zidane, Henry et Deschamps. Une victoire face aux Tunisiens et aux Marocains à Blida permettra aussi à la bande à Benchikha d'aller au Maroc en conquérant.