«Hannachi ne doit pas démissionner car on a besoin de lui» 24 heures après le match retard face au CRB, l'entraîneur en chef de la JSK est revenu sur la contre-performance de son équipe, suite au nul réalisé à domicile, perçu comme une défaite. Il reconnaît que son équipe a montré deux visages différents. Ce que l'on retient toutefois, c'est cette grande sérénité dont fait preuve Alain Geiger par rapport aux nombreuses critiques qui annoncent que ses jours sont comptés à la tête du staff technique. Il estime qu'il a un match à préparer face au WAT et que ce qui compte le plus à ses yeux sont les trois points de la victoire. «Nous n'avons pas été si mauvais que ça» En revenant dans un premier temps sur le match face au CRB, Alain Geiger nous dira : «Nous avons bien pris en main le match en première mi-temps. Mieux, puisque nous avons maintenu cette dynamique en ouvrant le score dès l'entame de la seconde période. Par la suite, je n'ai pas compris ce qui est arrivé à mes joueurs. Ils ont reculé derrière. C'est dommage car nous avions vraiment la possibilité d'ajouter un second but. Nous avons encaissé un but sur erreur défensive, ce qui a donné la volonté aux joueurs du CRB qui ont cru en leurs capacités. Mais bon, je dirai tout de même que nous n'avons pas été si mauvais que ça.» «Hamiti a bel et bien été sanctionné» Interrogé sur la non-participation de l'attaquant Farès Hamiti, qui a été pourtant longuement réclamé par le public, l'entraîneur de la JSK a été très clair à ce sujet. Il explique qu'il y a deux raisons à cela : «La première raison est que Hamiti a pratiquement raté tous les entraînements de la semaine pour cause de blessure. On n'était pas très fixé sur son genou. La seconde est qu'il a été sanctionné car il est venu en retard de 2 heures à la séance de mise au vert. Il a donc bel et bien été sanctionné.» «Après son match intense avec le Mali, j'ai voulu préserver Coulibaly» Aussi, Geiger nous a justifié la non-participation de l'international malien Idrissa Coulibaly pour ce match de championnat face au CRB, alors qu'il est une pièce maîtresse dans le compartiment défensif. «La non-participation de Coulibaly s'explique par le fait qu'il n'a regagné l'équipe que 48 heures avant le match. De plus, il revient de blessure. N'oublions pas aussi qu'il a pris part à l'intégralité de la rencontre avec la sélection du Mali face à la RDC. C'est dans le but de le préserver que je ne l'ai pas fait jouer», a dit Geiger. «On ne peut pas se passer de lui» Interrogé sur l'après-Coulibaly, le technicien suisse semblait ne pas y penser en nous disant clairement : «Il n'a jamais été question de songer à l'après-Coulibaly. Pour l'instant, il est avec nous. Il fait partie de mes plans et c'est un joueur clé dans mon équipe. Son retour dans le onze est plus qu'indispensable. Je dirai même qu'on ne peut pas se passer de ses services. Il doit rester car il est d'un grand apport pour nous.» «C'est grâce à mon choix de le faire jouer sur le côté qu'il a été appelé en sélection» Par la suite, le coach a parlé de la polyvalence du joueur, malgré que certains le voient bien dans l'axe. Geiger dira : «Depuis sa venue à la JSK, Coulibaly a toujours occupé l'axe central. C'est tout naturellement que les gens le préfèrent à ce poste. Mais moi, je vois les choses autrement. Je l'ai fait jouer sur le côté en Ligue des champions, car je savais qu'il était efficace et cela était nécessaire pour la JSK. Cela a marché pour lui et pour nous. Je vous dirai même que c'est grâce à ça que Giresse l'a convoqué.» «Face au WAT, le déclic doit se faire» En parlant du prochain match de Ligue 1 face au WAT, Geiger n'a pas fait la fine bouche. «Le déclic doit se faire, car seuls les trois points de la victoire relanceront mes hommes. Vous allez me dire que c'est normal, mais on doit réagir. Nous avons un match important à préparer à la reprise et nous devons continuer notre travail dans le calme et la sérénité. Les joueurs seront motivés davantage que face au CRB. Pas question d'un autre faux pas. On aura deux jours pour corriger notre système défensif et travailler notre efficacité devant», estime Geiger. «On traverse une phase difficile, la seule solution c'est d'être patient» Pour donner une explication valable à cette contre-performance de son équipe, le premier responsable du staff technique de la JSK nous a dit : «Nul doute qu'on traverse une phase difficile. Je reconnais qu'on souffre d'une baisse de régime considérable depuis notre élimination en Ligue des champions. Nous étions confrontés à de grandes équipes du continent africain. Il est donc naturel que mes joueurs régressent quelque peu. A mon avis, la seule solution à présent est d'être patient et attendre la fin de l'orage. Que tout le monde se rassure, ce n'est qu'une mauvaise passe, rien de plus.» «Les joueurs sont fatigués et les matchs défilent. Ce n'est pas évident» Pour rester dans le même contexte, Geiger ajoute : «J'affirme que le premier paramètre qui fait défaut est la fatigue physique. Cela est normal après les matchs qui défilent. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avions été soumis à un programme à l'anglaise. Ce n'est évident pour personne. Maintenant, nous devons nous y habituer car nous n'avons d'autre choix que de relever la tête et se surpasser.» «Personne ne peut m'accuser de ne pas faire tourner l'effectif, car c'est faux» Face à l'effet de fatigue, nous avons demandé au coach si la décision de faire tourner l'effectif n'est pas la meilleure chose à faire en ce moment. «Personne ne peut m'accuser de ne pas faire tourner l'effectif, car c'est faux. La preuve, Aoudia, Coulibaly, Tedjar, Asselah, Naïli et Douicher ont tous bénéficié d'un temps de repos, car ils en avaient besoin. Ce qui a permis à Remache, Asuka, Yalaoui, Berrefane et Khoutir-Ziti d'augmenter leur temps de jeu. Je fais tourner mon effectif comme je peux. Ce qui est bénéfique pour tous», a-t-il répondu. «Après chaque fin de compétition africaine, la JSK joue mal en championnat avant de revenir à son top niveau. Pourquoi s'affoler alors ?» Vers la fin de l'entretien, nous avons interrogé le technicien suisse sur la situation de la JSK qui a du mal à enchaîner les matchs. Sur ce point, Alain ne semble pas très inquiet car à son avis : «La JSK a toujours mal démarré son début de saison à la fin de chaque compétition africaine. Cela est dû à la baisse de régime. Cela est justifié et légitime. Mais à l'image des grands clubs, la JSK revient toujours en force vers la fin de la saison. Pourquoi s'affoler alors ? Il n'y a pas le feu !» «Cela ne me dérange pas qu'on dise que je joue ma tête face au WAT» Quant à ceux qui spéculent sur son départ, dans le cas d'une contre-performance au prochain match face au WAT, Geiger ne semble pas inquiet. Bien au contraire, il affiche une grande sérénité à ce sujet. «Je suis toujours serein. J'estime que c'est une spéculation saine. Cela ne me dérange pas qu'on dise que je joue ma tête face au WAT. C'est ça le métier d'entraîneur. Il y a deux mois, j'étais le héros du football algérien, grâce à notre parcours exceptionnel en Ligue des champions, et aujourd'hui on me critique de toutes parts. En tant que professionnel, je dois m'y habituer», nous a dit Geiger. «Hannachi ne doit pas démissionner car on a besoin de lui» En dernier lieu, nous avons voulu savoir si la décision de Hannachi de se retirer définitivement de la présidence du club n'allait pas influer négativement sur le moral de ses joueurs. Geiger a répondu : «Je n'ai pas lu la presse de ce matin. Je ne sais toujours pas ce qu'a déclaré Hannachi à la fin de la rencontre. De mon côté, je ne l'ai pas entendu dire qu'il allait démissionner. S'il l'a déclaré, je pense que c'était sous le coup de la déception après le nul. En tous les cas, si cela s'avérait vrai, je pense qu'il ne devrait pas le faire car nous avons vraiment besoin de lui à la JSK.»