«Nous ne voulons pas revivre le scénario de la saison passée» Au lendemain de la défaite des Canaris à Rouiba face au leader du championnat, le MCA, c'est toujours le sentiment d'inquiétude qui plane dans les milieux sportifs kabyles où la JSK détient la part du lion de leurs discussions. Tôt le lendemain du match, c'est la ruée du public vers les librairies les plus proches, à la quête d'un journal dans lequel ils trouveraient les détails d'une autre contre-performance de leur équipe fétiche qui vraiment tarde à décoller, et à laquelle ils n'avaient pas été autorisés à supporter en raison du huis clos infligé au Mouloudia d'Alger. Les supporters n'arrivent pas à réaliser ce qui arrive à leur équipe en ce début de saison et ne veulent pas revivre le scénario de la saison passée. Ils sont impatients de voir à l'œuvre la nouvelle génération dont on dit beaucoup de bien, et sur laquelle tous les espoirs sont placés. Le premier responsable de la maison kabyle à lui-même tenu à rassurer à travers ses sorties médiatiques que la JSK de cette année, bien qu'elle soit rajeunie à plus de 80%, saura défendre ses intérêts et jouer les premiers rôles. Le bilan : la JSK a joué depuis le coup d'envoi de la saison 450 minutes. Elle n'a pu inscrire que deux buts et en a encaissé 3. Le compartiment offensif n'arrive pas à faire parler de lui et c'est ce qui n'est pas du tout pour rassurer les fidèles de la JSK qui s'attendaient vraiment à un meilleur résultat. Autrement dit, les Kabyles craignent le scénario de l'exercice précédent. «Nous ne voulons pas revivre le scénario de la saison passée» Depuis l'accession de la JSK en division 1 en 69/70, les supporters ne se rappellent que de cette fatidique saison de l'année 92 où elle a failli revenir en D2, sinon toutes les années, la JSK n'a joué que pour le peloton de tête si ce n'est pour le titre carrément, surtout avec la belle épopée du Jumbo-Jet, une tradition que les Kabyles ne veulent pas lâcher. La saison passée, alors que la JSK était encore en course dans la ligue des champions, les résultats ne suivaient pas en championnat national sous la coupe de Younès Ifticène. Ce dernier n'a d'ailleurs pas tardé à remettre les clés sous le paillasson, les contre-performances s'enchaînaient jusqu'à ce que la JSK visite le fond. Un scénario que les coéquipiers de Meftah ne veulent pas reproduire cette année. «On comprenait les faux pas que lorsque l'équipe était engagée en Coupe d'Afrique» Pour les supporters de la JSK, la nouvelle équipe n'a pas le droit de ne pas connaître un bon début de saison, elle revient juste d'une préparation d'intersaison du Maroc et elle n'est pas encore engagée en Coupe d'Afrique. Donc les joueurs ont eu tout le temps nécessaire pour récupérer de leurs efforts. En plus, plusieurs d'entre eux n'ont pas été trop utilisés la saison dernière. Sur ce point, un supporter nous dira ceci : «Je ne vous cache pas, j'aurais bien compris cette situation, autrement dit, ce mauvais départ en championnat si l'on était engagés dans une Coupe africaine, comme ce fut le cas pour les précédentes éditions, l'exemple l'année dernière. D'ailleurs, depuis notre élimination face aux Libyens, l'entraîneur Lang a réussi progressivement à remonter la JSK dans le classement général. A la fin, tout le monde connaît la suite, en inquiétant même le potentiel leader, l'ESS.» Et d'ajouter : «Ce qui n'est pas le cas pour ce début de saison, la JSK n'est pas engagée dans une autre compétition, elle doit focaliser toute son attention sur le championnat qu'elle ne doit pas perdre de vue.» «Nous avons une équipe jeune certes, mais qu'elle joue au foot au moins !» Un lecteur que nous avons croisé sur notre chemin en sortant de la librairie du centre-ville de Tizi Ouzou, nous a reconnus puisqu'il a eu déjà à s'exprimer sur nos colonnes, il avait le visage pâle en cette matinée de dimanche, peut-être c'est le jeûne, mais le garçon nous dira que rien n'est fait pour lui rougir le visage : «Comment voulez-vous avoir le visage rouge ? Avez-vous suivi la rencontre à Rouiba ? Dites-nous, s'il vous plaît, ce qui n'a pas marché ce soir-là face au MCA, le manque de fraîcheur physique des joueurs ou le choix tactique de l'entraîneur. On veut entendre une seule version.» A l'extérieur, se trouvaient deux autres personnes qui commentaient une déclaration du coach qui avoue que le groupe est encore jeune et a besoin de plus de maturité, un d'eux déclarera : «Nous avons une équipe jeune certes, mais qu'elle joue au foot au moins ! L'entraîneur doit les faire travailler davantage.» «Finalement, le huis clos arrangeait plus le MCA» Il faut dire que les supporters de la JSK avaient espéré au moins un match nul face au MCA. Pour eux, le huis clos était fait pour arranger plus la JSK qui n'avait pas à subir la pression des Chnaoua. Or, vendredi dernier, il s'est avéré que ce sont les Verts et Rouge qui en avaient profité pour venir à bout d'une équipe kabyle en quête de rachat après son faux pas à domicile face au MCO. «La dernière cartouche de Lang ce vendredi face au WAT» Il est dit qu'en football, lorsque les résultats d'une équipe ne suivent pas, c'est l'entraîneur qui en fait les frais. C'est le cas de la JSK et de son entraîneur franco-polonais, jean-Christian Lang, dont les jours sont désormais comptés en Kabylie, après la défaite subie par ses poulains face au MCA. Son président a bien dit qu'il ne tolérerait plus une autre déconvenue à compter du match prochain face au WAT. Les supporters de la JSK, qui ne se déplaceront sûrement pas en masse au 1er-Novembre vendredi prochain, comme ils l'ont fait face au MCO, exigent de Lang une large victoire face au WAT, la seule issue pour lui de conforter son poste. Dans le cas contraire, l'on voit mal Hannachi maintenir son employé au poste de responsable à la barre technique. «La saison est encore longue, il ne faut pas parler de titre» Une autre partie des supporters est de l'avis de l'entraîneur kabyle qui estime que le groupe est encore immature et a besoin de plus de temps pour faire étalage de tout son savoir-faire. Nombreux sont les supporters de la JSK qui se sont montrés patients et sereins et qui ne sont pas pris de panique de voir la JSK rétrograder. Au contraire, l'on a compris qu'il accorde une entière confiance à Lang et aux coéquipiers de Tedjar et Yahia-Cherif : «Nous pensons qu'il n'y a pas le feu en la demeure, le groupe est jeune et il sera bien meilleur dans un avenir proche. C'est vrai, la JSK joue tous les ans les premiers rôles, avec comme objectif remporter un titre. Cette année, les joueurs sont très jeunes et n'ont pas encore acquis l'expérience nécessaire. Nous pensons qu'il leur faudra encore plus de temps et de travail pour bien s'appliquer. Le plus important, c'est de réaliser un parcours qui honore les couleurs. Maintenant, si Hannachi parle de titre déjà, là, il aurait fait mieux alors de garder l'ancienne ossature, peut-être l'expérience aurait joué son rôle.» Pour les supporters de la JSK, il est encore trop tôt pour parler de titre de champion. La phase aller n'a même pas atteint sa moitié. «Comment voulez-vous parler de titre alors que nous sommes qu'à la cinquième journée du championnat, et puis, pourquoi priver le MCA de ce rêve, peut-être c'est leur année», ironise un supporter. L. A.