Le problème pour un retour en France : son gros salaire. L'aventure de Karim Ziani avec le VfL Wolfsburg est bel et bien terminée. S'il y avait encore un doute, l'entraîneur Steve McClaren l'a définitivement levé en annonçant officiellement qu'il ne comptait plus sur le milieu de terrain international algérien. A présent, trois solutions se présentent : ou bien il reste à Wolfsburg pour évoluer avec l'équipe réserve –ce qui est fortement à écarter, ne serait-ce que par respect pour son statut d'international-, ou bien il quitte la Bundesliga pour revenir en Ligue 1, le championnat qui l'a révélé et où il semble avoir ses repères, ou bien il prolonge son aventure en Allemagne en optant pour un autre club, surtout qu'il y a une offre en ce sens. Les saisons se suivent et se ressemblent à Wolfsburg Le bilan de Ziani à Wolfsburg est bien maigre par rapport aux espérances : uniquement 4 titularisations depuis le début de la saison. Certes, une blessure l'avait tenu éloigné des terrains pour plusieurs semaines à partir de la 4e journée de la Bundesliga, mais il n'a pas réussi à s'imposer à son retour. Alors qu'il espérait réussir une meilleure saison que sa première dans le club, comptant sur une meilleure adaptation et sur la confiance de Steve McClaren, arrivé l'été dernier, son bilan comptable est proportionnellement le même que celui de l'exercice précédent où il avait participé à 10 matches seulement. C'est peu pour un joueur qui était venu en Allemagne avec des grandes ambitions, d'où l'urgence de changer d'air. Le problème pour un retour en France : son gros salaire Tout comme on ne change pas une équipe qui gagne, on ne devrait pas changer un environnement qui fait gagner. Un principe dont Ziani mesure à présent toute la pertinence, lui qui se rend compte qu'il lui est difficile de s'adapter au championnat allemand compte tenu du handicap de la langue et de l'environnement. L'option la plus naturelle serait donc qu'il retourne en France, là où il a connu ses périodes de gloire en club. Or, ce n'est pas du tout évident. Non pas que le joueur n'a pas d'offres ou n'a plus la cote en France, mais le problème est plus d'ordre pécuniaire que sportif. En effet, Ziani touche un gros salaire à Wolfsburg. Un salaire que seuls les clubs français nantis (et encore, pas tous) peuvent lui assurer. Or, le gros des clubs intéressés par ses services n'ont pas les moyens financiers pour payer son salaire. Saint-Etienne ne peut payer que le 1/5 de son salaire A titre d'exemple, l'AS Saint-Etienne, qui voulait le prendre l'été dernier, avait buté sur le problème d'argent. Incapable de payer l'indemnité de transfert réclamée par Wolfsburg (5 millions d'euros), le club était intéressé par la formule du prêt, mais ne proposait au joueur que le cinquième (1/5) du salaire qu'il perçoit, ce qui a été catégoriquement refusé. Saint-Etienne est toujours intéressé par Ziani, mais avec les mêmes conditions et il n'est pas dit que Ziani acceptera cette fois-ci, car il ne consentira jamais à ce que son salaire soit drastiquement réduit des quatre cinquièmes. Parmi les clubs français qui ont manifesté leur intérêt jusque-là, seul Monaco a les moyens financiers de l'avoir, moyennant un petit sacrifice financier de la part du joueur (réduction de son salaire d'un tiers). Stuttgart a besoin d'un milieu droit international d'expérience Reste la troisième piste, très plausible : rester en Bundesliga pour aller à… Stuttgart. Oui, Stuttgart, ce club qui le voulait déjà en 2008, au terme de sa première saison à l'OM, lorsque Armin Veh en était l'entraîneur. Ziani avait fini par rester à l'Olympique de Marseille où il avait réalisé une très bonne deuxième saison, ce qui avait favorisé son départ au VfL Wolfsburg, qui était champion d'Allemagne en titre, à des conditions financières très avantageuses. Aujourd'hui, le contexte est différent : Stuttgart a terminé la phase aller du championnat à l'avant-dernière place, donc en position de relégable. Un renfort de qualité est primordial pour attaquer la phase retour mieux armé. Il se trouve justement que Stuttgart cherche un milieu de terrain offensif droitier, international et expérimenté de préférence, et c'est le profil de Karim Ziani. Lorsqu'on sait que Stuttgart a les moyens financiers de payer le joueur algérien, l'option devient plus que plausible. Participer à l'Europa League, un paramètre avantageux En sus de l'aspect financier, un autre paramètre peut favoriser cette option : Stuttgart est encore en course dans l'Europa League, où il aura pour adversaire, en 16es de finale, le Benfica Lisbonne. C'est un challenge qui pourrait intéresser Ziani qui, depuis trois ans, s'est habitué à jouer les compétitions européennes des clubs. Ce serait une sacrée revanche sur le sort que de pouvoir avoir du temps du jeu en Bundesliga avec Stuttgart tout en disputant l'Europa League. Après tout, la finalité du mercato est de permettre à des clubs de se renforcer là où ils ont des faiblesses et aussi de permettre à des joueurs confirmés ne jouant pas souvent de trouver un port d'attache. L'option Stuttgart a donc tout pour séduire, à moins que Ziani, désabusé par la Bundesliga, ne préfère en définitive retourner à la Ligue 1, quitte à se montrer moins gourmand financièrement.