J'ai joué avec Rabah Madjer, je l'ai entraîné. C'est un super mec. Je suis resté longtemps en contact avec Yazid Mansouri. Alors qu'il devait se rendre ce mercredi en Algérie et rencontrer le président Serrar pour discuter d'une probable collaboration avec le club des Hauts Plateaux, Victor Zvunka n'ira pas à Sétif. Sa mise à l'écart serait due à «ses origines juives et qu'il n'aime pas les Arabes», selon les dires d'un proche de l'Entente. Le vainqueur de la Coupe de France 2009 a souhaité réagir à ses allégations calomnieuses qu'il condamne vigoureusement. Entretien. Victor, l'un des proches de l'Entente a parlé de vos supposées origines juives et que vous n'aimez pas les Arabes. Qu'en pensez-vous ? Je suis écœuré et profondément attristé de lire ça dans votre journal. Je vous assure sur le coup que je n'ai pas réalisé. Déjà, je ne pense pas que je devrais me justifier sur ce plan-là. Mais je ne suis pas juif, et je n'ai absolument rien contre les Arabes. Je suis moi-même le fils d'immigrés hongrois. Dans mon éducation, le respect des traditions et des cultures est essentiel. Et si je n'aimais pas les Arabes, vous pensez que j'aurais eu envie de venir travailler en Algérie ? Je vous reproche aussi à vous d'avoir rapporté ça sans m'appeler pour au moins vérifier si c'était vrai. Il est aussi dit que quand vous entraîniez à Gueugnon, vous exigiez des joueurs musulmans qu'ils n'observent pas le Ramdham. Confirmez-vous cela ? Jamais au grand jamais ! J'avais eu un entretien individuel avec chacun d'entre eux et je leur avais proposé d'aménager leur période de jeûne s'ils le souhaitaient. Il n'y a eu aucun souci. Je suis coach depuis 26 ans, alors si j'étais raciste, ça ferait bien longtemps que je ne serais plus dans le circuit. La pluralité, le mélange des cultures est une réalité du foot moderne. Pour vous dire, lorsque l'info de ma possible signature à Sétif est sortie, le kiné qui était avec moi à Gueugnon m'a appelé et il était emballé à l'idée de bosser à nouveau avec moi. Chez lui, comme il m'a dit, en Algérie. Ce même kiné a travaillé là-bas. Il s'appelle Mouloud Toumi. On parle aussi d'une mise à l'écart discriminatoire de Madjid Bougherra… C'est très simple, si Madjid ne jouait pas, c'était par choix tactique. Il voulait jouer dans l'entrejeu. J'ai estimé que sa place était derrière. La suite de sa carrière m'a donné raison. Vous savez, j'en ai croisé des Algériens durant ma carrière. J'ai joué avec Rabah Madjer, je l'ai entraîné. C'est un super mec. Je suis resté longtemps en contact avec Yazid Mansouri. Nous étions intimes à Châteauroux. On s'est souvent appelé ces dernières années. Alors oui, croyez-moi que tout ça est vraiment hallucinant. Comment expliquez-vous cette campagne de dénigrement ? Le procédé est tout simplement dégueulasse. On veut nuire à ma réputation, mon honneur et discréditer mon nom en Algérie. A la limite qu'on me critique sur mes références, je veux bien, mais là, c'est vraiment scandaleux ! Je ne sais pas comment on en est arrivé là. J'ai eu récemment Abderraouf Zarabi, avec qui j'ai d'excellentes relations. Ce dernier m'a recommandé à un agent pour être recommandé à Sétif. Ce dernier n'a pas cru bon de me contacter. Entre temps, j'ai un agent qui est entré en relation avec moi pour me proposer Sétif. Une idée qui m'a tout de suite emballé. Je sais par Raouf que le premier agent était amer de savoir que j'étais en contact avec le club de Sétif et que ça ne soit pas lui qui ait réalisé l'opération. J'espère simplement que ça ne soit pas arrivé par ce biais. Êtes-vous déçu ? Et seriez-vous quand même prêt à travailler en Algérie ? Oui, le mal est fait. Mais pour l'honneur, il est important que j'exprime ma vérité. J'étais heureux de venir en Algérie. Un pays que j'ai connu dans les années 80, je suis venu y jouer avec le Matra Racing et avec un certain Madjer. Pour autant, je reste ouvert, je suis quelqu'un de fort, et si une opportunité se présente, je l'étudierai bien volontiers. Comme on dit chez vous, c'est le mektoub.