«Je ne me présenterai plus à la présidence de la FIFA» Le président de la Confédération africaine de football, M. Issa Hayatou, a animé hier une conférence de presse dans l'une des salles de conférence du luxueux Bordj Al Fateh, à Khartoum. Etaient présents, le ministre soudanais de la Jeunesse et des Sports et le président de la Fédération soudanaise de football. Il a été donc, comme attendu, procédé au cours de ce point de presse à l'annonce du coup d'envoi du CHAN pour aujourd'hui, le tout, dans un discours creux et plein de logorrhées, qui «remercie» à demi-mot les contributions des uns et des autres à l'organisation de cet événement. Car oui, ç'en est un aux yeux de ceux qui ont accordé au Soudan l'organisation de ce CHAN et pour le pays hôte qui se dit honoré de la confiance que lui a accordée la CAF. Voilà en gros de quoi avait tourné ce point de presse qui aura duré près de deux heures. Un échange d'amabilités entre deux camps qui se disent appelés à travailler en toute collaboration dans le souci de réussir l'événement. «Je tiens à manifester ma satisfaction par rapport aux conditions d'accueil et de transport des différentes délégations. Les équipes sont bien hébergées et jusqu'à maintenant, aucune anomalie n'a été relevée. Ce qui dénote du sérieux du comité d'organisation et de son souci à mettre les différentes sélections dans les meilleures conditions possibles», disait Issa Hayatou à qui avait été donnée la parole juste après une petite allocution du président de la Fédération soudanaise de football. Le Buteur émet une interrogation : certains stades n'ont pas été réceptionnés. «J'ai fait part de ma satisfaction des conditions d'accueil et d'hébergement. Après, en ce qui concerne l'évolution des projets, il est vrai qu'il a été constaté un certain retard dans certains stades. Seulement, les principales enceintes sont prêtes. Des choses restent, il est vrai, à finir, mais cela ne devrait pas gêner le coup d'envoi de la compétition», corrigeait-il, non sans reconnaître qu'effectivement, il reste encore des choses à revoir.
«Al Madani, un souci !» En guise de réponse à notre question, Issa Hayatou dit attendre le coup d'envoi du groupe B (Ghana, Afrique du Sud, Zimbabwe et le Niger) pour constater si la ville, qui avait accueilli la CAN 70 est en mesure d'abriter les matchs dudit groupe. Et dans le cas contraire, le comité d'organisation ira-t-il jusqu'à délocaliser les matchs du groupe B, avons-nous interrogé le conférencier ? «C'est une hypothèse, c'est une hypothèse. On est en train d'étudier toutes les possibilités. Après, je dirai que oui, il y a des chances pour que nous ramenions le groupe B ici, à Khartoum même. D'autant plus qu'il y a deux stades supplémentaires qui pourraient être exploités. Mais ceci seulement dans le cas où nous constaterions une impossibilité de faire jouer les matchs à Al Madani», a fait savoir Issa Hayatou. Voilà qui est clair.
«L'arbitrage, une problématique à résoudre» Un confrère d'une chaîne de télévision locale, a priori célèbre, les flashs des appareils photos des journalistes qui crépitaient à son intervention faisant foi, a soulevé une question pertinente : l'arbitrage ! Comment la Confédération africaine de football fait-elle pour endiguer le phénomène de la corruption qui touche de plein fouet cette corporation ? «Une question qui demeure posée», répond Issa Hayatou. «Beaucoup de moyens ont été déployés par la CAF afin justement d'améliorer cette corporation. Des sommes financières colossales sont allouées à ce secteur justement, car il y a toujours des présidents de club qui continuent à recourir à des pratiques frauduleuses afin de réaliser des résultats. Nous sommes en train de lutter contre ça justement. On cherche à isoler les quelques brebis galeuses qu'il reste à mettre hors circuit. Après, le phénomène ne touche pas seulement notre continent, ce n'est pas propre à nous», prévient-il.
«On continuera à organiser la CAN tous les deux ans» Sur la question de savoir si la CAF étudiait effectivement la possibilité d'organiser la CAN tous les quatre ans, au lieu de deux, comme cela a été suggéré il y a un temps, Issa Hayatou est catégorique : «On continuera à organiser la CAN tous les deux ans. C'est une politique voulue par la CAF car elle permet aux différentes nations africaines de se doter de stades supplémentaires qui répondent aux normes de la FIFA. Regardez le Soudan par exemple. Avec les stades rénovés et les nouveaux, on en est à six ou sept stades en très bon état. Il en est de même pour l'Angola. C'est justement dans ce souci qu'on continuera à jouer la CAN tous les deux ans. L'Afrique présente un déficit dans le domaine des infrastructures et c'est comme ça qu'on améliorera la situation.»
«Je ne me présenterai plus à la présidence de la FIFA» Le poste de président de la FIFA, Issa Hayatou n'en veut pas. Il est prêt à voter pour Blatter à vie ! C'est lui qui le dit en guise de réponse à une question d'un confrère qui en fait un honneur pour le continent noir d'avoir un président à la tête de l'instance du football international. «Pour que les choses soient claires, je ne présenterai plus ma candidature pour la FIFA. Mon ami Blatter est en train de faire un travail exceptionnel et il est de mon devoir de l'aider dans sa mission, plutôt que de me constituer adversaire, concurrent… Nous sommes à la CAF très satisfaits de ce qu'il fait», prévient-il. Blatter appréciera.
«Le 23, il se passera quoi ?» Par ailleurs, Issa Hayatou a refusé catégoriquement de s'exprimer sur les élections du comité exécutif de la FIFA qui auront lieu le 23 de ce mois-ci, ici même à Khartoum. «Le 23 ? Il se passera quoi !», répondit-il avec un sourire malin qui renseigne sur l'indisposition du président de la CAF à évoquer la question qui semble faire couler beaucoup de salive en interne. Les conférenciers ont terminé par une présentation du nouveau site internet de la Fédération soudanaise de football qui faisait la fierté de son président. Une projection sommaire qui permettait une navigation rapide sur les différentes fenêtres que contient ledit site. Encourageant ! ------------------------- Aujourd'hui coup d'envoi de la 2e édition à Khartoum C'est aujourd'hui jeudi que sera donné le coup d'envoi de la deuxième édition du CHAN-2011 au Soudan. Cette compétition réservée aux joueurs locaux, qui se déroulera du 4 au 25 de ce mois de février, connaîtra une participation plus importante des équipes nationales qualifiées pour ce tournoi africain qui regroupe les meilleures formations locales du contient africain. Ainsi, par rapport à la première édition disputée en Côte d'Ivoire en 2009, le nombre des pays participants a été doublé. Il est passé de 8 à 16 formations réparties en quatre poules de quatre équipes. Certains stades ne sont pas tout à fait prêts Hier, c'est-à-dire la veille du début officiel du Championnat d'Afrique des Nations Orange 2011, des stades appelés à abriter des rencontres du CHAN n'étaient pas pour ainsi dire tout à fait prêts pour accueillir des empoignades d'un tel événement continental. Les entreprises de réalisation qui se sont engagées à faire le nécessaire pour être dans les délais tracés initialement ont accusé un retard considérable en ce qui concerne les travaux de rénovation. Soudan-Gabon pour commencer Comme le veut la tradition, c'est le pays hôte, le Soudan, qui ouvrira le bal face au Gabon. Cette empoignade se jouera juste après la cérémonie d'ouverture prévue sur le terrain principal de Khartoum Stadium. Devant leur public, les Soudanais seront dans l'obligation d'entamer ce tournoi avec une victoire, s'ils veulent éviter de se mettre sous pression. Composée en sa majorité de joueurs d'Al Hilal et d'Al Merreikh, la troupe à Mohamed Abdallah Mazda mise sur une victoire contre la bande à Gernot Rohr. Néanmoins, le début sera extrêmement rude face au Gabon. Le coup d'envoi de ce match est prévu à 18h30. Il sera retransmis sur la chaîne Al Jazeera +9. L'Algérie entre en lice demain Toujours dans le groupe A composé donc du Soudan, du Gabon, de l'Algérie et de l'Ouganda, la sélection algérienne des A', dirigée par Abdelhak Benchikha, entrera en lice demain samedi face à des Ougandais venus jouer les trouble-fête à Khartoum. Pour sa première participation dans ce tournoi, l'Algérie, qui s'est renforcée par certains éléments de la sélection A, évoluant dans le championnat local, à l'image de Lemmouchia, Metref et Rabie Meftah, veut frapper un grand coup. La bande à Benchikha vise une place dans le dernier carré. L'enjeu sera grand et les Verts doivent laisser les calculs de côté pour débuter cette compagne africaine avec un excellent moral. ------------------------- Hadj Madjid Sowar (ministre soudanais de la Jeunesse et des Sports) : «Beaucoup s'attendaient à un échec» Le ministre de la Jeunesse et des Sports soudanais a fait une déclaration pour le moins cinglante lorsqu'il était question de commenter les efforts consentis par l'Etat soudanais pour l'organisation de ce tournoi. «Beaucoup s'attendaient à voir couler bien du sang ici au Soudan avec cette histoire de référendum. Pourtant, il n'en est rien. La séparation a eu lieu sans que cela ne provoque un soulèvement populaire. Nous ici au Soudan, on sait comment gérer nos problèmes internes. On s'y prend d'une manière soudanaise, sans faire de bruit. On veut réussir cet événement. On veut le faire pour nous. Pour notre peuple.»