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Un moment avec Nîmes Olympique au stade des Costières
Publié dans Le Buteur le 01 - 04 - 2011

Mostefa «Je n'ai jamais imaginé jouer dans une telle ambiance»
On s'était fixé rendez-vous avec Mostefa et Zarabi devant l'entrée du stade des Costières de Nîmes. Après les salutations d'usage, les deux joueurs nous invitent à la cafétéria du club. On fait connaissance avec l'ensemble des joueurs de Nîmes et des dirigeants qui se trouvaient sur place. Le coach Thierry Froger nous accueille avec le sourire.
Séance à huis clos, le coach accepte notre présence
Notre présence a coïncidé avec un entraînement à huis clos. En France, le public est, en général, autorisé une seule fois à assister à l'entraînement de son équipe. Le seul habilité à nous autoriser à assister à cette séance est l'entraîneur Thierry Froger. Zarabi et Mostefa nous abandonnent un instant pour entrer dans le vestiaire. Quelques minutes plus tard, le coach sort et vient dans notre direction en nous laçant : «Bienvenue, vous pouvez assister à l'entraînement.» Et d'ajouter : «Je vous accorderai volontiers un entretien.» On a convenu avec le coach qu'il se fera à la fin de l'entraînement.
Froger compte sur les deux Algériens pour assurer le maintien
Lors de notre discussion avec l'entraîneur de Nîmes Olympique, il nous a appris qu'il a déjà travaillé avec des joueurs d'origine algérienne. Il précisera que l'objectif du club est de réaliser le maintien en Ligue 2. Pour cel, il compte sur l'apport des Franco-Algériens Mostefa et Zarabi. On a constaté, lors de la séance d'entraînement, que le coach taquinait un de ses éléments, un joueur d'origine marocaine, qui porte le maillot des U23, à chaque fois qu'il perdait le ballon.
Le grand-père de la femme de Jeremy Vital est Algérien
Le gardien de but du Nîmes Olympique nous a confié que sa femme a des origines algériennes. En fait, son grand-père est Algérien. Le portier des Nîmois est à titre de prêt dans le club du Gard. Il appartient au PSG. Il nous dit s'il y a possibilité pour lui de faire partie de l'effectif des Fennecs, mais avec une pointe d'humour.
Mostefa apprécié à Nîmes
Mehdi Mostefa est un joueur très aimé dans la ville de Nîmes. En plus de ses traits physiques d'acteur de cinéma, les supporters du club disent beaucoup de bien de l'international algérien. Sa force et sa présence dans le jeu sont aimés des supporters du club. Mostefa est passé par le centre de formation de l'AS Monaco. Son nouveau statut d'international est une fierté, nous confient certains supporters.
Soutien de la communauté algérienne à Mostefa durant le passage de Cavalli
Une partie de la communauté algérienne de Nîmes, qui est amoureuse du football et du Nîmes Olympique, a soutenu Mostefa durant ses déboires avec l'ancien coach Cavalli. En effet, Mostefa avait connu quelques difficultés et une mise à l'écart qui n'a pas beaucoup duré. Les séances d'entraînement avaient connu des perturbations. Les fans de Mostefa avaient exigé le retour du défenseur dans l'effectif du club.
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L'Argentin Gigliotti, son meilleur ami
Le néo-latéral droit des Verts entretient de bonnes relations avec tous ses coéquipiers qui le respectent énormément du moment qu'il était leur capitaine. Mais son ami le plus proche, mis à part son compatriote Zarabi, est le joueur d'origine argentine, David Gigliotti. Ce dernier est un excellent joueur mais ses relations avec la presse se sont dégradées. Il est tout de même resté à nos côtés, échangé quelques mots et a accepté de poser avec le drapeau algérien. Gigliotti a été toutefois fidèle à ses habitudes en refusant de faire la moindre déclaration.
Il affrontera Evian aujourd'hui…
Les camarades de Mostefa et Mehdi se sont déplacés hier dans l'après-midi à Evian, une ville limitrophe avec la Suisse, pour affronter aujourd'hui l'équipe locale dans un match important pour le compte de la 29e journée de L2. Les deux joueurs algériens qui se sont excusés de ne pas pouvoir rester longtemps avec nous à cause de leurs engagements avec l'équipe devront être titularisés. Les responsables du club et les joueurs de Nîmes nous ont invités pour se déplacer avec l'équipe à Evian pour assister au match.
…et Mesloub la semaine prochaine
Après Evian, les joueurs de Nîmes, qui jouent pour le maintient en Ligue 2, seront au rendez-vous avec un autre match aussi important en affrontant Le Havre, le club dans lequel évolue l'Algérien Oualid Mesloub, écarté de la liste des 23 qui ont affronté le Maroc dernièrement. Un match très important pour les Nîmois qui n'ont pas le droit à l'erreur.
Il vit à 25 km de Nîmes
Bien qu'il soit né à Marseille et ait grandi en plein centre-ville, Mehdi Mostefa préfère s'éloigner de la ville après avoir fondé une famille puisqu'il habite à 25 km de la ville de Nîmes. A la fin des entraînements et des matches, il préfère s'éloigner du bruit de la ville pour rester avec son épouse, sa fille, Lina, et son fils, Luca.
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Zarabi très respecté à Nîmes
Lors de notre séjour de deux jours à Nîmes, on s'est rendu compte combien l'ex-international algérien Abderraouf Zarabi est adulé par les habitants de cette ville. Les supporters comme les responsables lui vouent un grand respect. Les facilités que nous avons trouvées de la part de la direction du club, qui nous ont permis d'accéder au terrain d'entraînement pour prendre de photos, discuter avec les joueurs, en est la meilleure preuve.
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Mostefa «Je n'ai jamais imaginé jouer dans une telle ambiance»
Nous tenons d'abord à vous remercier de nous avoir accueillis ici à Nîmes en dépit de vos obligations professionnelles…
C'est moi qui vous remercie de s'être déplacés jusque-là, et je suis à votre entière disposition, il n'y a pas de soucis.
Notre première question concerne le match contre le Maroc qui était votre première apparition officielle sous le maillot des Verts. Quels étaient vos sentiments ?
Cela a coïncidé avec en plus un derby, et quel derby ! J'attendais ce match avec impatience. J'avais beaucoup discuté de cette rencontre avec les copains, notamment Zarabi, qui connaît bien l'Equipe nationale, et aussi avec Lacen à mon arrivée à Annaba, surtout après avoir vu un monde impressionnant à l'entraînement lors du premier jour. On va dire que j'ai été plus ou moins préparé à l'ambiance qui allait avoir lieu le jour du match au stade 19-Mai-56, mais quoi je pouvais imaginer, ce que j'avais vu le jour du match était unique. Une telle ambiance, un tel engouement, je n'en avais jamais vu auparavant.
Qu'avez-vous ressenti au moment où vous avez foulé le terrain ?
Un sentiment que je n'avais jamais ressenti avant. Je ne peux pas vous le décrire, mais au fond de moi, j'ai réalisé qu'il est impossible de perdre aujourd'hui. C'était très beau ce que je voyais dans les tribunes, soixante mille supporters qui chantaient tous à la gloire de l'Equipe nationale, les drapeaux partout dans les gradins, une ambiance folle et une image inoubliable. J'aurais aimé que le temps soit figé pour que je puisse admirer plus longtemps cette grande ambiance Je ne vous les cache pas, ce sont ces images-là qui m'ont le plus motivé.
Quand l'idée de jouer pour l'Algérie vous a effleuré l'esprit pour la première fois ?
Cela fait bien longtemps. En tant qu'Algérien, il était tout à fait normal pour moi de penser à jouer pour la sélection algérienne. Je comprends les gens qui remettent en question l'honnêteté des binationaux, comme quoi ces derniers n'ont entendu parler de l'Algérie qu'après sa qualification au Mondial et que c'est juste pour leur intérêt personnel qu'ils ont voulu jouer pour l'Algérie. Mais moi, je vous assure que je me sens 100 % Algérien. Il est vrai que je suis de mère française, que je suis né en France et que j'aime ce pays, mais j'aime aussi l'Algérie avec laquelle j'ai toujours eu de fortes relations. Mais le jour où j'ai vraiment commencé à y penser, c'était lorsque on a commencé à parler de moi dans la presse algérienne.
Que vous vous êtes dit à ce moment-là ?
J'ai surtout pensé à mon grand-père qui vit en Algérie. J'ai voulu qu'il soit fier de moi. J'ai aussi pensé à mon père qui aime beaucoup son pays et je me suis dit qu'il était normal que je porte les couleurs du pays auquel appartient ma famille. J'y avais pensé avant la Coupe du monde, mais je savais qu'il était difficile pour moi d'être appelé à ce moment, car il y avait des joueurs qui étaient là avant moi et qui avaient plus d'expérience. Mais après la Coupe du monde, et puisque l'Equipe nationale se plaignait d'un manque à droite de la défense, j'ai commencé à croire en mes chances.
Comment s'est fait alors le premier contact ?
Après la Coupe du monde, on a commencé à parler de moi dans la presse. Mon ex-entraîneur Jean-Michel Cavalli disait tout le bien de moi aux responsables du football algérien, il m'a beaucoup aidé. Idem pour Zarabi, un ami et un coéquipier à Nîmes, qui a beaucoup insisté pour qu'on me fasse appel. Par la suite, il y a eu un changement à la tête de l'EN. Et lorsqu'on l'a nommé comme sélectionneur, Benchikha a voulu tester de nouveaux joueurs à l'occasion du match contre le Luxemburg. C'est là où j'ai honoré ma première convocation.
Quelles sont les personnes qui vous ont encouragé à venir en EN ?
Il y a évidemment mon père qui rêvait de ce jour, mais aussi Cavalli et Zarabi qui m'ont beaucoup encouragé.
Quand vous avez reçu la convocation, quelle est la première personne que vous aviez mise au courant ?
Je me rappelle que je discutais avec mon frère au téléphone et il m'avait fait savoir qu'il a lu une information sur internet, selon laquelle j'ai été convoqué en Equipe nationale. Par la suite, un de vos journalistes m'a appelé et m'a confirmé l'information. Là, j'ai explosé de joie et j'ai appelé mon père pour lui annoncer la nouvelle. Il était fou de joie et il n'a pas pu retenir ses larmes. J'ai appelé par la suite mon grand-père en Algérie pour la lui annoncer à son tour. Il était tout fier de moi. De mon côté, j'étais très heureux, et surtout fier d'avoir introduit de la joie dans toute la famille.
De quelle région êtes-vous originaire ?
De l'ouest de l'Algérie, plus précisément de Mostaganem. Mon grand-père vit à Mazouna.
Avez-vous déjà visité l'Algérie ?
Une fois, quand j'étais petit. Je me rappelle que vaguement de cette virée au bled, je me rappelle que mon grand-père me sortait dans le village et me présentait aux gens pour le dire fièrement, c'est mon petit-fils. Par la suite, je n'ai pas eu encore l'occasion de venir en Algérie, mais je ne vais pas tarder à le faire.
Dites nous franchement, si vous aviez reçu en même temps une convocation en Equipe de France et une autre pour l'Algérie, quel aurait été votre choix ?
C'est une question que je ne me suis jamais posée car, à aucun moment, on a pensé à moi en Equipe de France. C'est une éventualité qui ne m'a jamais traversé l'esprit. Pour moi, il n'y qu'une seule sélection, c'est celle de l'Algérie que le suis fier aujourd'hui de porter le maillot.
Comment régissez-vous si l'Algérie joue contre la France ?
Je jouerai comme un guerrier et je défendrai à fond les couleurs de l'Algérie. S'il y a des gens qui vont se poser des questions face à une telle situation, ce ne sera pas mon cas. Je vous l'ai dit, je me sens Algérien dans le sang et, de ce fait, tout est clair pour moi.
On vous pose ces questions parce que certains observateurs avaient remis en question avant la Coupe du monde la sincérité de certains binationaux à vouloir porter les couleurs nationales. Cela vous a-t-il affecté ?
Non, pas du tout. Parce que, d'une part, je ne me sentais pas visé car je suis venu après la Coupe du monde, et, d'autre part, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je comprenais toutes ces interrogations. Peut-être que cette histoire a perturbé beaucoup plus Lacen qui a joué la Coupe du monde. Mais c'est passager. Une fois que le joueur intègre le groupe et qu'il montre sur le terrain qu'il est là pour les couleurs nationales, les gens vont changer d'opinion sur lui et les choses rentrent dans l'ordre.
Avez-vous parlé avec Lacen de ce sujet ?
Oui, nous avons parlé de ça, mais je ne vais pas vous dire ce que nous nous sommes dit. Je sais que Lacen est un joueur exemplaire, sincère, et qu'il n'était venu prendre la place de personne.
Il semble que vous vous entendiez bien avec lui, non ?
Oui, parce nous sommes tous les deux nouveaux en Equipe nationale et c'est donc normal que je me sente beaucoup plus proche à celui qui est dans la même situation que moi. En plus, on se connaissait déjà avant parce nous avons déjà joué ensemble. Cela dit, j'ai de bonnes relations avec tout le monde en sélection où je me suis bien intégré.
Vous discutiez avec Lacen avant la Coupe du monde ?
Oui, on s'appelait souvent et on discutait de l'Equipe nationale, de l'engouement populaire autour de la sélection et tout ce qui a relation avec ça, mais je ne voulais pas trop le perturber afin qu'il puisse se concentrer sur son travail.
Suiviez-vous l'Equipe nationale pendant les éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde ?
Je veux que vous changiez l'idée que vous aviez sur moi. Je suis Algérien et je me suis toujours senti en tant que tel. Evidemment que je suivais l'Equipe nationale pendant les éliminatoires que je supportais tout le temps, et même avant. Je jouais avec Adjaoud et c'est lui qui m'a parlé le premier de l'Equipe nationale à chaque fois qu'il revenait des regroupements.
Quel était le joueur exemplaire pour vous à cette époque ?
C'est Adjaoud naturellement. Quand il revenait, il était tout fier d'avoir porté les couleurs nationales.
Et quel est le joueur que vous admiriez le plus et que vous auriez aimé jouer à ses côtés ?
C'est Zidane, même s'il a joué pour l'équipe de France. C'est un phénomène et il voue un grand amour pour l'Algérie. J'airais bien aimé jouer avec lui un jour. Il y aussi Madjer qui est considéré comme l'un des meilleurs joueurs au monde.
Madjer était dans les tribunes à Annaba, l'aviez-vous rencontré ?
Non, j'aurais été très fier de le rencontrer et de lui serrer la main, c'est un symbole du football algérien et mondial.


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