«On doit aider Halilhodzic à améliorer les résultats de l'EN». S'exprimant pour la première fois depuis la débâcle de l'Equipe nationale à Marrakech face au Maroc, Carl Medjani, le défenseur international algérien de l'AC Ajaccio, refuse toujours de commenter cette humiliation pour des raisons évidentes, mais il a bien voulu nous livrer ses impressions après s'être retrouvé écarté du groupe qui avait affronté les Lions de l'Atlas le mois de juin dernier. Carl nous parle aussi de la nomination de Vahid Halilhodzic, de l'arrivée de son ami Mehdi Mostefa à Ajaccio et des raisons qui l'ont poussé à renouveler à l'ACA. Tout d'abord, comment se sont déroulées les vacances ? Tranquille. Je me suis très bien reposé. Après une saison exigeante où on a dû batailler jusqu'au bout pour arracher une accession en Ligue 1, il fallait bien se ressourcer et je ne vous cache pas que j'ai pris le plaisir de le faire en profitant pleinement de ces journées. C'était un peu difficile après la déroute de Marrakech, mais cet exploit avec Ajaccio, vous l'avez savouré… Exactement, même si j'aurais souhaité qu'on réalise un résultat en sélection face au Maroc pour finir la saison en beauté. Malheureusement, il y a eu cette grosse déception qui nous a tous abattus. Il m'a fallu quelques jours pour effacer ça de ma tête, mais il fallait bien oublier cela pour se remettre et je peux vous dire que je me suis bien vidé la tête pour être frais en vue de la nouvelle saison. Cette déconvenue fait partie du passé, on ne doit plus y revenir. Et la reprise, elle s'est effectuée comment pour vous ? Ce fut difficile au début, mais là on est en train de s'habituer au rythme du travail. Ça bosse vraiment dur ces derniers temps avec un programme très soutenu qui nous est imposé par le coach pour recharger les batteries. Samedi (hier), je suis au repos et dès demain on va reprendre le travail pour bien nous préparer en prévision de la nouvelle saison qui commencera le 6 août. Vous dites que ça ne sert à rien de revenir sur la débâcle de Marrakech, vous n'avez toujours pas envie de parler de ce match ? Sincèrement, à partir du moment où je n'ai pas a été sur le terrain, il m'est difficile de commenter ce match. Ce serait un manque de respect pour mes camarades de trop en parler maintenant, surtout que tout le monde sait que je n'étais même pas sur le banc. Mais se retrouver dans les tribunes après avoir bien joué une partie du match aller, c'est décevant non ? C'est normal, jouer le match aller et ensuite se retrouver écarté du groupe au retour m'a déçu, mais ça fait partie du football, il faut l'accepter et rester sportif. Mais avouez que cela vous a fait mal… Ecoutez, comme tout compétiteur, bien sûr que j'aurais préféré être dans le groupe qui a affronté le Maroc, surtout que j'étais en pleine forme et j'avais aussi un très bon mental après cette accession avec Ajaccio, mais malheureusement ça n'a pas été le cas. Après, la décision revient à l'entraîneur. C'est son choix et je n'ai aucun problème par rapport à ça. Maintenant, cette déception nous a fait mal parce que c'est tout le peuple algérien qui a souffert de ce revers. Vous n'en voulez pas à Benchikha ? Sincèrement non, il a fait ses choix et je n'avais pas à les discuter. Un mot alors sur son départ ? Si Benchikha a décidé de partir, c'est qu'il a ses raisons. Ce n'est pas à moi de commenter son départ. Vous savez, en sélection, comme au niveau des clubs, les changements d'entraîneurs sont fréquents, donc nous les joueurs sommes appelés à nous adapter à toutes les circonstances pour le bien de la sélection. On doit travailler tous ensemble pour aider le nouvel entraîneur à améliorer les résultats de l'Equipe nationale. Justement, le nouvel entraîneur, c'est Vahid Halilhodzic. Vous devez le connaître, non ? Oui, de réputation, bien sûr. Le coach Vahid est très connu. Son passage en France aura été reluisant avec des résultats probants réalisés avec des clubs de renom comme Lille et le PSG. Je connais aussi quelques ex-coéquipiers qui ont eu l'honneur de travailler sous sa coupe et qui m'ont beaucoup parlé de lui. Je ne peux pas trop me prononcer encore plus à son sujet étant donné que je ne l'ai jamais connu personnellement. Qui sont ces joueurs, et que vous a-t-on dit exactement ? Il y a notamment mon ex-partenaire à Liverpool, Bruno Cheyrou, qui l'a eu comme entraîneur, je crois, à Lille. Je ne me souviens pas avec exactitude de la discussion qu'on a eue à son sujet, mais il m'a signifié que c'est quelqu'un de juste et très à cheval sur certaines valeurs du sport. Justement, le coach Vahid a séduit plus d'un dans sa récente conférence de presse, il a affirmé qu'avec lui, il n'y a pas de place pour les vedettes et seuls les plus en forme seront retenus, qu'est-ce que cela vous laisse sous-entendre ? J'ai lu ça dans la presse et je crois que ces principes-là sont aussi valables dans toutes les sélections. C'est bien d'être coaché par un entraineur juste et qui sait créer une concurrence dans le groupe. C'est aussi un entraîneur qui ne badine pas avec la discipline… Oui, je le sais, mais je ne suis pas étonné car en réalité tous les entraineurs sont comme ça. Benchikha aussi avait, un moment donné, pris des décisions inattendues, donc, à vrai dire chacun sa méthode et sa rigueur dans le travail, à nous en tant que joueurs d'œuvrer pour que tout se déroule bien en sélection. Passons à autre chose, vous avez donné votre accord pour renouveler à Ajaccio, mais ce n'est qu'après votre retour de vacances que vous l'avez fait officiellement, pouvez-vous nous dire pourquoi ? C'est vrai, avant de partir en vacances, j'avais discuté avec le président Orsoni (président de l'AC Ajaccio). Après mon retour, on a négocié et chacun a défendu ses intérêts et au bout de quelques minutes, on est tombés d'accord. C'est ainsi que j'ai rempilé sans problème pour une autre saison. Êtes-vous satisfait de votre choix, sachant que des clubs comme Lens, Monaco et d'autres équipes grecques et turques étaient sur vos traces ? C'est vrai qu'il y a eu quelques touches cet été, mais on n'est pas allés au bout. En Grèce et en Turquie, c'était presque du concret, mais comme je viens de le dire, j'ai choisi Ajaccio et j'en suis très heureux. Pourquoi Ajaccio ? Parce que tout simplement je me plais bien ici. Je m'apprête à passer ma cinquième saison ici en Corse et, croyez-moi, je m'habitue bien à cet île. Et puis il fallait bien que je me montre reconnaissant envers cette équipe qui m'a accueilli comme il se doit et qui m'a offert une chance de relancer ma carrière lorsque ça n'allait pas. Un mot sur l'arrivée de Mehdi Mostefa à Ajaccio ? D'abord, je suis très content qu'il soit avec moi à Ajaccio. Comme vous le savez, Mehdi est plus qu'un coéquipier, c'est un bon ami. En plus d'un compatriote, c'est quelqu'un de facile à vivre et avec qui je m'entends bien. Il s'adapte bien au groupe ajaccien ? Oui, tout le monde l'a bien accueilli et moi depuis mon retour de vacances, je fais tout pour le mettre à l'aise et lui faciliter l'intégration au sein du groupe. Il y a aussi notre ami commun Johan Cavalli qui veille au grain. Donc, il ne risque pas d'être dépaysé. Et puis, la mentalité corse ne diffère pas trop de celle des Arabes alors cela ne devrait causer aucun souci pour Mehdi. On a appris que vous avez été pour beaucoup dans son recrutement… A vrai dire, c'est l'entraîneur Pantaloni qui le voulait dans le groupe. Après, c'est vrai que j'ai eu une opinion à donner par rapport à l'homme parce que sur le plan technique Mehdi n'est plus à présenter. C'est un joueur qui a convaincu tout le monde par ses productions très élevées cette saison, et qui lui ont valu, du reste, une place en sélection algérienne. Vous êtes tout le temps ensemble, on imagine… Ah oui, bien sûr, je m'occupe bien de lui. D'ailleurs, il sera bientôt mon voisin parce qu'il m'a fait savoir qu'il avait choisi un appartement mitoyen avec le mien. Comme ça, on aura le temps d'être souvent ensemble Croyez-vous qu'il va finir par s'imposer ? Bien sûr, Mehdi peut, à l'instar de l'ensemble des autres joueurs, postuler à une place dans l'équipe type. C'est un bon compétiteur qui a des qualités à faire valoir. Quel sera votre objectif cette saison ? On a convenu d'assurer le maintien du club l'année prochaine en Ligue 1. Sur le plan personnel, je voudrais bien m'imposer et rester compétitif pour aider mon équipe à réaliser ses objectifs. Je ferai tout autant pour préserver ma place en sélection. Je sais que cela passe par une présence régulière avec mon club et je ferai tout pour y parvenir. Pour terminer, avez-vous entamé le stage bloqué d'avant-saison ? Pas encore, le stage bloqué est prévu du 17 au 24 juillet à Anglet (Pyrénées Atlantiques). Comme vous devriez le savoir, ici en Corse on n'a pas trop de sparring-partners, donc ce regroupement sera beaucoup consacré à des rencontres amicales. ---------------------------------------------- Bordeaux et le Real Sociedad au menu des Ajacciens L'AC Ajaccio ira en stage à Anglet (Pyrénées Atlantiques) le 17 juillet. Durant ce regroupement qui s'étalera jusqu'au 24 du même mois, les Ajacciens disputeront 3 matchs amicaux, le 17 juillet, à Biscarosse, contre les Girondins de Bordeaux (L1), le 19 à Bayonne, contre l'Aviron Bayonnais (National), le 23, à Azpeitia (communauté basque autonome-Espagne) contre le Real Sociedad (L1 espagnole).
