La sortie de Khelili n'explique rien C'est une véritable gifle qu'a infligée mardi l'Arabie Saoudite à l'Algérie en ouverture de la Coupe de l'UNAF (3-1). Poussés avec conviction, les U23 ont finalement déçu. Pas de quoi être fier en effet de la prestation d'ensemble de la bande à Aït Djoudi complètement hors du coup. Car si le résultat paraît affligeant, c'est surtout la prestation d'ensemble qui interpelle. Versant dans un jeu à l'emporte-pièce, sans réelle stratégie, les coéquipiers de Rafik Mazouzi ont carrément sombré. Pour une équipe qui prépare activement le tournoi final qualificatif aux JO de Londres, une remise en question s'impose car, franchement, au vu de ce qu'on a vu mardi, l'Algérie a très peu de chances de bousculer ses adversaires immédiats dans la poule B, que sont le Sénégal, le Maroc et le Nigeria. Faillite générale ! Le premier constat que l'on peut faire, au lendemain de cette défaite, est que beaucoup reste à faire. Déchet technique, incohérence des lignes, une défense manquant affreusement d'assurance, la prestation des U23 mardi face à l'Arabie Saoudite s'inscrit dans la lignée des revers essuyés lors des matches de préparation à Alger. Bon, à l'époque, Aït Djoudi expliquait cela par un souci de faire une revue d'effectif et de s'arrêter sur une évaluation individuelle de chaque joueur, puis face à l'USMA (0-0) par l'état de la pelouse, ce qui n'est pas faux, même si le choix du terrain est contestable, mais face à cette bérézina, ces arguments sont nuls !
La sortie de Khelili n'explique rien Azeddine Aït Djoudi a regretté à la fin du match la sortie prématurée de Sofiane Khelili (5') sur blessure. Pour le sélectionneur, ce chamboulement a déteint sur la prestation de l'équipe. Faux ! Mokhtar Meguenni, qui remplaçait le défenseur de la JSK, est un cadre sur lequel Aït Djoudi a déjà compté. Et puis, au milieu comme en attaque, l'Algérie a été absorbée. Autrement dit, la présence de Khelili, qui peut toujours apporter du «chien» à l'arrière-garde trop laxiste, n'aurait rien changé à la donne, car dans l'entrejeu, c'était la débandade. Les Verts étaient incapables d'aligner trois passes consécutives. Trop d'agressivité négative, les milieux de terrain ont confondu vitesse et précipitation, ce qui fait que plus de 90 % des relances échouaient chez l'adversaire. Comme à ce niveau il n'y a pas eu beaucoup de chamboulements (manquait Saâyoud à l'appel), il y a de quoi se poser des questions sur les dispositions des joueurs.
Pas le temps de tout chambouler Comment expliquer cette débâcle ? Par les nombreuses erreurs de débutants commises par les joueurs ? Oui déjà. Seulement, il y a eu trop de défaillances pour localiser le mal à un seul niveau et y remédier. Ce sont toutes les certitudes acquises qui sont remises en question. Le problème dans ce cas est qu'Aït Djoudi ne dispose pas de temps pour tenter une révolution. Il pense avoir sélectionné les meilleurs, ce qui est le cas. L'on ne sait pas ce que vaudra cette équipe avec le renfort des quatre professionnels, mais là, il y a bien des raisons de faire la moue. Chasser le doute Une crise de confiance n'est pas à écarter après cette défaite. D'où justement la nécessité de rectifier le tir face au Niger. Le groupe a besoin d'être mis en confiance, ce que seule une victoire peut procurer. Les coéquipiers de Mazouzi sont donc appelés à assurer et rassurer, histoire de chasser le doute et entrevoir le tournoi final avec plus d'assurance. ------------------------- Benaldjia, la seule satisfaction mehdi Benaldjia aura sans doute été la seule satisfaction de ce match Algérie-Arabie Saoudite (1-3). L'attaquant usmiste, qui a réduit le score pour l'Algérie (81'), a réussi à surnager dans ce naufrage. L'ailier gauche a réussi à frapper par deux fois, mais son premier but n'a pas été validé par l'arbitre pour une position de hors-jeu de Bounedjah, qui gênait le gardien adverse. Il faudra s'attendre à ce que Aït Djoudi le titularise face au Niger. Halilhodzic est rentré à Alger Ayant été dépêché à Tanger en «mission» par la FAF, Vahid Halilhodzic ne restera pas jusqu'à la fin du tournoi de l'UNAF. Le sélectionneur, qui a dirigé quelques séances d'entraînement, a suivi le match face à l'Arabie Saoudite depuis la tribune officielle. Il est rentré hier à Alger afin de préparer le stage des A qui débute le 8 de ce mois. Aït Djoudi : «Cette défaite ne changera rien à nos convictions» Le sélectionneur Azeddine Aït Djoudi a répondu aux questions des journalistes en conférence de presse d'après-match. S'il est convaincu que son équipe a livré une petite prestation face à l'Arabie Saoudite, il écarte toute retombée néfaste sur le moral du groupe : «Je conçois que nous avons très mal joué aujourd'hui. Rien n'explique notre prestation. Nous nous sommes préparés comme il se doit pour ce tournoi. Nous avons été mis dans de très bonnes conditions. Ce qui fait que les joueurs sont vraiment à blâmer. Ils n'ont pas su se montrer à la hauteur. Mais cette défaite ne va changer en rien à nos convictions. Les joueurs savent que cela reste un simple match amical. Ils sont appelés à se ressaisir, néanmoins.»
«Le penalty était sévère» Interrogé sur les raisons de cette défaite inattendue, Aït Djoudi a avancé deux explications : «D'abord, la sortie prématurée de Sofiane Khelili. Cela a quelque peu chamboulé nos calculs. Et puis, le penalty était trop sévère à mon sens. Je n'ai pas envie de critiquer l'arbitrage, mais j'estime que l'arbitre s'est un peu trop précipité dans sa décision. Ce penalty aura sans doute été le tournant du match. On a couru derrière l'égalisation et cela nous a coûté deux autres buts.»
«Il faudra tirer les enseignements de cette défaite» Malgré l'ampleur de la défaite, Azeddine Aït Djoudi ne dramatise pas les choses : «Il est tout à fait normal que nous perdions un match. Je suis quelque peu déçu par la manière, mais cela ne remet pas en cause le travail que nous avons effectué jusque-là. L'essentiel pour nous dans ce genre de situation est de tirer les enseignements qu'il faut et repartir de l'avant. Cela reste un match amical, il faut vite l'oublier. Nous avons un tournoi final d'une extrême importance à disputer dans trois semaines, ce serait inadmissible de tout lâcher maintenant.»
«Je ne m'attendais pas à une telle prestation de notre défense» La défense aura été, selon Aït Djoudi, le maillon faible de son équipe face à l'Arabie Saoudite. «Je ne m'attendais pas à une telle prestation de la défense. C'est la première fois que je vois autant d'erreurs. Nous avons des défenseurs d'un assez bon niveau, ce qui renforce mon sentiment de surprise», a-t-il avoué.
«Des choses à revoir» Aït Djoudi aura trois semaines devant lui pour préparer le tournoi final : «Il y a des choses à revoir. Il faudra nous réorganiser en conséquence. Cela paraît un peu court, mais on doit retrousser les manches dès à présent pour y remédier». Aït Djoudi blâme ses joueurs La réaction de Azeddine Aït Djoudi ne s'est pas fait attendre. Le sélectionneur a passé un savon à ses joueurs dans le vestiaire à la fin du match. Aït Djoudi n'a sans doute pas voulu laisser ça à plus tard et qu'il valait mieux se dire les choses à chaud à fin de passer à autre chose. Le sélectionneur a surtout sermonné ses joueurs pour leur laxisme. «On a commis des erreurs de débutants. A ce niveau de la compétition, c'est inadmissible», regrette Aït Djoudi qui a exhorté ses joueurs à rectifier le tir face au Niger. Il faut dire que les U23 ont beaucoup à gagner en disposant du Niger, car faute de quoi, c'est le moral des troupes qui risque d'être affecté. Benaldjia : «On doit repartir de l'avant» Comment expliquez-vous cette lourde défaite face à l'Arabie Saoudite ? Aucune idée. Je n'ai rien compris. Nous ne sommes pas entrés convenablement dans le match. L'adversaire en a profité pour ouvrir le score. On a cherché à égaliser par la suite et ceci nous a été préjudiciable puisqu'on a concédé deux autres buts. Un scénario qu'aucun de nous n'imaginait au départ tellement on s'était bien préparés. Maintenant, il faudra oublier cette défaite et repartir de l'avant. Ne craignez-vous pas que ce revers déteigne sur le moral du groupe ? Non ! Non ! C'est un match amical. Cela va nous servir à nous remettre en cause. Nous sommes ici pour nous évaluer. Cette défaite a révélé quelques imperfections qu'on doit corriger. Non, le moral n'est pas atteint. C'est une certitude. Vous êtes l'une des rares satisfactions de ce match, êtes-vous content de votre rendement ? Oui, dans l'ensemble, je pense avoir apporté un petit plus. C'était l'objet de mon incorporation. L'entraîneur m'a fait entrer au bon moment. J'avais vraiment envie de montrer que je méritais ma place en sélection. Je pense que maintenant c'est chose faite. Est-ce à dire que vous allez revendiquer plus d'égards à l'avenir ? Je ne revendique rien. J'ai au contraire encore à prouver. Je suis content qu'on m'ait fait confiance, mais j'ai encore du boulot à faire. J'espère être à la hauteur de cette confiance.
Beaucoup de journalistes marocains se sont étonnés que vous ne soyez pas titulaire en club, le savez-vous ? C'est tout le monde qui en est surpris. Bon, cela reste le choix de l'ancien entraîneur. Je n'en fais pas un drame. Je n'ai jamais baissé les bras. J'ai continué à travailler dur pour rester performant. C'est ce qui m'a valu d'ailleurs la convocation chez les U23. ----------------------------- Ils réagissent au voeu de leurs coéquipiers de les voir au tournoi final Belkalem : «ça m'a ému !» Essaïd Belkalem était encore haletant lorsque nous l'avons accroché au bout du fil. Il venait de terminer une séance de renforcement musculaire. «Je fais des heures sup'», nous a-t-il confié. Tout heureux de l'invitation de ses coéquipiers, il nous parla, non sans nostalgie, de cette sélection olympique dont il fut capitaine jusqu'à ce qu'il se blesse. Essaïd Belkalem, vous avez subi une intervention chirurgicale il y a près d'un mois, où en êtes-vous avec votre rééducation ? J'y suis encore. Je suis astreint à un programme spécifique. J'essaye d'être assidu. Je fais des heures supplémentaires. Je sens que je progresse au quotidien, cela m'encourage à persévérer. En quoi consiste ce progrès ? J'ai remarché deux jours seulement après mon intervention. Ce qui est un réel progrès en soi. Et puis, depuis que je suis en rééducation, je n'ai à aucun moment ressenti de douleurs. Ce qui n'était pas le cas avant. Bon, c'est vrai que la charge n'est pas encore conséquente, mais c'est déjà un bon début. En avez-vous pour longtemps ? Je ne sais pas encore. J'ai rendez-vous avec le chirurgien d'ici à un mois environ. Il est attendu qu'on fasse le point. On verra après ce qu'il en sera. Allez-vous rester à Aspetar pendant cette période ou y a-t-il une possibilité pour vous de rentrer au pays ? Ça ne s'est pas encore posé. Je ne pense pas que je renterai dans l'immédiat. Pas avant la nouvelle année, c'est certain. Vos coéquipiers en sélection Espoirs souhaitent vous inviter pour le tournoi final, en avez-vous été informé ? Oui, j'ai lu ça dans la presse ce matin. (Entretien réalisé hier, ndlr). Qu'en pensez-vous ? J'en suis tout ému. J'ai eu la chair de poule en lisant ça. Ça m'a ému à un point… ça m'a beaucoup réconforté. J'ai eu un coup de cafard hier soir. Je suis resté dans ma chambre à cogiter. Mais en lisant ça ce matin, ça m'a vraiment remonté le moral. Ça prouve que nous étions et nous restons une famille unie. Qu'avez-vous décidé ? Je n'en sais rien encore. Ce n'est pas à moi seul de décider. On verra bien. Ça me ferait vraiment plaisir d'y aller, pour peu qu'on me donne le feu vert ici. Ça me fera du bien à moi personnellement et au groupe aussi. On a besoin de se solidariser. Il y a un tournoi à jouer, il est important d'aller au bout. Avez-vous vu le match Algérie-Arabie Saoudite ? Oui… Quelles sont vos impressions ? Que ce n'est pas le niveau de l'équipe. La sélection n'a pas joué sur sa réelle valeur. Ce sont les mêmes joueurs, mais ce n'est pas la même équipe. J'ose espérer que ce n'est qu'un accident de parcours. J'ai confiance en cette équipe. Je connais le tempérament des joueurs. Je sais qu'ils vont se racheter dès le prochain match. Boudebouda «Je répondrai favorablement à cette invitation» Alors Brahim, quelles sont vos nouvelles ? Ça va, je travaille dur ces jours-ci pour être toujours au top. Comme vous le savez, j'étais blessé et j'ai raté quelques matchs de mon équipe. Donc, pour être en forme, il va falloir travailler d'arrache-pied. D'ailleurs, au moment où je vous parle, je viens de terminer mon entraînement. Passons maintenant à la sélection. Vous serez absent au tournoi olympique au Maroc. Etes-vous déçu ? Oui, bien sûr. C'est une grosse déception de rater un tel tournoi. Je voulais à tout prix y prendre part. Finalement, j'ai été sanctionné par la CAF. Là, je peux vous confirmer que je suis très déçu. C'est vraiment dur pour moi de suivre mes coéquipiers de loin. Le destin en a voulu ainsi. La sélection prend part en ce moment à un tournoi de l'UNAF. Est-ce que vous avez suivi le premier match face à l'Arabie Saoudite ? Malheureusement, je ne l'ai pas vu. Je me suis contenté de m'informer uniquement du score. Que pensez-vous de l'ampleur du score ? A mon avis, ce revers ne va pas remettre en cause le niveau de cette sélection. On possède une très bonne équipe et avec de joueurs pétris de qualité. Une défaite en amical peut toujours arriver. Personnellement, je préfère perdre en amical et gagner lors des matchs officiels. En outre, les défaites dans ce genre de rencontres sont bénéfique car elles permettent de corriger nos erreurs. Donc, vous êtes optimistes ? Evidemment. Je reste persuadé que l'Algérie réussira un excellent parcours durant ce tournoi. On a les moyens pour le faire. Certes, on a hérité d'un groupe très élevé avec notamment la présence du pays organisateur. Il faudra relever le défi, j'ai confiance en ce groupe. Les joueurs ont décidé de vous inviter, en compagnie de Belkalem, à assister au tournoi final. Quelle est votre réaction ? C'est vraiment une très bonne chose. Je remercie mes coéquipiers d'avoir pensé à Kalou et moi. C'est un geste qui me fait vraiment chaud au cœur. C'est une grande fierté pour moi de partager les mêmes sentiments et les mêmes sensations avec mes camarades de la sélection lors de ce tournoi final qui est devenu un championnat d'Afrique des nations de cette catégorie. Si je viens, j'espère que ma présence portera bonheur à l'EN et qu'elle brandira le trophée. Si on comprend bien, vous irez au Maroc au cas où la fédération vous inviterait… En effet, je répondrai présent pour soutenir mes coéquipiers. Ma présence pourrait les motiver à donner le meilleur d'eux-mêmes.