L'initiative d'El Heddaf et du Buteur a franchi de grands pas. Lancée le 1er décembre 2008 par Le Buteur et El Heddaf lors de la cérémonie de remise du Ballon d'Or algérien, l'initiative de règlement du cas de Lakhdar Lancée le 1er décembre 2008 par Le Buteur et El Heddaf lors de la cérémonie de remise du Ballon d'Or algérien, l'initiative de règlement du cas de Lakhdar Belloumi avec la justice égyptienne est en passe d'aboutir. C'est que tout est parti de cette initiative destinée à dépassionner les relations souvent tendues entre l'Algérie et l'Egypte (dans le domaine sportif, cela s'entend) afin de permettre à la double confrontation tant attendue entre les sélections des deux pays de se dérouler dans un climat apaisé, loin de toute tension. Ainsi, quarante jours après, les choses ont bien avancé pour régler cette affaire qui traîne depuis une vingtaine d'années, sauf que la «victime» tient à être indemnisée.
Tout a commencé avec un tesson de bouteille 16 novembre 1989. A l'issue d'un match aussi serré que tendu sur le terrain, l'Egypte bat l'Algérie au Cairo Stadium (1-0, but de Hossam Hassan) et se qualifie pour la Coupe du monde de 1990, privant ainsi l'Algérie d'une troisième participation consécutive à un Mondial. Les supporters égyptiens sont en liesse, non seulement en raison de leur qualification, mais aussi et surtout parce que c'est au détriment de l'Algérie, cette équipe qui avait éclipsé les autres supposés grands d'Afrique sur la scène internationale. Cette liesse a même poussé certains d'entre eux à se rendre jusqu'à l'hôtel où était hébergée la délégation algérienne, Sheraton Heliopolis Hotel, situé pas loin de l'aéroport, afin de provoquer les Algériens. C'est de là qu'a commencé ce qui a été convenu d'appeler l'affaire Belloumi : un médecin figurant parmi les supporters provocateurs aurait été blessé à l'il par un tesson de bouteille. Il s'est dit que l'auteur de l'agression était Lakhdar Belloumi qui, dans le souci de ne pas envenimer la situation, surtout que le meneur de jeu algérien était un monument en Afrique, a été autorisé à quitter le territoire égyptien et rentrer en Algérie avec ses coéquipiers. Cependant, le bonheur de la qualification n'a pas empêché les Egyptiens d'ouvrir une enquête et d'intenter un procès en l'absence de Belloumi. Verdict : prison ferme et lourde amende (3 millions d'euros) à titre de dédommagement. Quelques années plus tard, la justice égyptienne publiera, via Interpol, un mandat d'arrêt international. Ainsi, Belloumi est «consigné» en Algérie car il peut être arrêté dans n'importe quel aéroport international pour être remis à Interpol. Une chose est certaine : il ne cesse de clamer son innocence, affirmant qu'il n'est pas l'auteur de l'agression.
Le Ballon d'Or El Heddaf-Le Buteur, le tournant Parmi les officiels, seul Mohamed Raouraoua, qui se rend souvent en Egypte en sa qualité de membre du comité exécutif de la CAF, tente dans la discrétion de trouver une solution, même si le terrain est glissant. Deux événements vont relancer l'affaire. Le premier est l'initiative prise par Le Buteur et El Heddaf. Non seulement leur envoyé spécial est allé à la rencontre de symboles du football égyptien (un ancien joueur, le meilleur joueur actuel et le sélectionneur national) qui ont tous appelé à l'apaisement, mais le cas Belloumi a été l'une des surprises de la cérémonie de remise du Ballon d'Or. En effet, Lakhdar Belloumi et Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien, sont montés sur la scène où se trouvait l'ambassadeur d'Egypte en Algérie en brandissant les drapeaux algérien et égyptien noués en signe de fraternité. C'était un signal fort, un appel solennel pour, d'une part, apaiser les esprits avant les deux matches que le tirage au sort des éliminatoires de la CAN-2010 et du Mondial-2010 a désignés entre les deux équipes et, d'autre part, trouver une issue à l'affaire de Belloumi. Ce dernier a lancé un cri pathétique à l'adresse de l'assistance et de l'ambassadeur d'Egypte : «Je suis innocent, innocent, innocent...» En écho, l'ambassadeur a promis d'intercéder auprès de qui de droit pour trouver un règlement.
Samir Zaher : «Le médecin réclame 1 million de dollars» L'image forte des deux drapeaux noués a fait le tour des pays arabes, à commencer par l'Egypte où l'écho a été plutôt favorable. L'affaire Belloumi a été ainsi remise dans l'actualité au moment où l'opinion égyptienne l'avait complètement oubliée. Raouraoua fait le forcing pour accélérer le règlement de l'affaire en profitant du contexte favorable. Cependant, Berraf tente une approche individuelle de son côté : via des intermédiaires, il aurait proposé au médecin égyptien victime de l'agression 500 000 dollars de dédommagement, afin qu'il retire sa plainte. Voyant que les autorités algériennes sont prêtes à débourser, la victime, elle, se montre gourmande. «Je l'ai rencontré et il m'a réclamé 1 million de dollars. J'ai pu le convaincre de réduire la somme de moitié, soit 500 000 dollars», nous a affirmé Samir Zaher, président de la Fédération égyptienne de football. Pourtant, le «douktour» est très aisé financièrement et possède même une voiture de sport.
Al Ismaïly, Arab Contractors et un milliardaire égyptien lui proposent une indemnité Les incidents provoqués par Ibrahim et Hossam Hassan lors du match entre la JSMB et Al Masry donnent un autre coup de fouet à l'affaire. Les jumeaux ont été auteurs de gestes honteux qui ont scandalisé même l'opinion publique égyptienne. A présent, c'est en Egypte qu'on a mauvaise conscience. Du coup, des personnalités influentes contactent le médecin pour le convaincre de retirer sa plainte. Dernier épisode en date : le président du holding Arab Contractors, le président du club Al Ismaïly et un milliardaire égyptien lui proposent de lui payer une indemnité. Le médecin a demandé un temps de réflexion. Une chose est certaine : il ne compte nullement renoncer à une indemnité, car seul l'argent l'intéresse, surtout après la «promesse» faite par Berraf. F. A-S.