Halilhodzic soulagé après la suspension d'Eto'o La suspension des trois joueurs Eyong Enoh, Assou-Ekoto et notamment Samuel Eto'o alimente l'actualité sportive internationale et surtout au Cameroun. Alors que la presse locale avait parlé de sept matches de suspension pour le capitaine des Lions indomptables, la commission fédérale d'homologation et de discipline a infligé à Samuel Eto'o Fils une suspension de quinze rencontres internationales, soit le double de ce qui a été annoncé à travers la presse locale. Cependant, beaucoup de Camerounais sont contre cette suspension. L'ex- star de Barcelone et de l'Inter de Milan est considérée comme le chouchou des supporters. Néanmoins, les confrères camerounais pensent que la sanction paraît logique, au vu du scandale qu'elle a provoqué. D'ailleurs, la majorité des journalistes camerounais ou acteurs du football pensent que ce verdict est complètement douteux. Ils estiment en effet que la Fecafoot et la commission fédérale d'homologation et de discipline seraient tombées d'accord pour frapper au départ très fort, afin de faire peur aux autres joueurs de la sélection qui ont pris position avec Eto'o et les autres cadres, et par la suite, revoir les sanctions à la baisse, du moment que les concernés ont le droit d'introduire un recours auprès de ladite commission durant un délai qui ne dépasserait pas les dix jours. Selon les soupçons des Camerounais, ces sanctions ne sont que de la poudre aux yeux, pour calmer la colère des Algériens qui n'ont pas encore accepté ce camouflet. Ceux qui sont pour les sanctions craignent en effet la manipulation. Autrement dit, cette affaire de sanction n'est pas du tout près de connaître son dénouement. A Yaoundé, il n'y toujours pas eu de réaction Bien que les sanctions soient tombées vendredi en fin d'après- midi, il n'y a pas eu jusqu'à présent la moindre réaction sur les sanctions prises par ladite commission. Dans les rues de Yaoundé, selon un de nos confrères, on s'est montrés complètement indifférents par rapport aux sanctions infligées à Eto'o, Enoh et Assou-Ekotto. Alors que les pouvoirs publics craignaient les débordements, à cause des sanctions allant jusqu'à pousser le Premier ministre à entrer en scène pour essayer de calmer les choses, il ne s'est rien produit et ce, jusqu'à hier en fin d'après-midi sur l'ensemble du territoire camerounais, notamment les grandes villes telles que Douala, Yaoundé ou Garoua. L'on se demande si cela voudrait dire que le peuple a lâché Eto'o ou bien si c'est la frustration de l'absence des Lions indomptables à la CAN 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale, qui est derrière tout cela. Hamza R. Il l'a fait savoir à son avocat Eto'o décide de ne pas faire appel Coup de théâtre hier soir ! L'attaquant d'Anzhi Makhachkala, Samuel Eto'o fils, a pris la décision de ne pas introduire de recours auprès de la Commission fédérale d'homologation et de discipline, suite à la très lourde sanction dont il a écopé. Selon son avocat, l'ancien attaquant vedette du FC Barcelone et de l'Inter de Milan l'a appelé au téléphone pour lui faire savoir qu'il n'était pas question d'introduire de recours auprès de ladite commission et de respecter le verdict, bien qu'il estime qu'il ne soit pas du tout mérité. Joint par nos soins hier, l'avocat du joueur, maître Gabriel Parfait Kaldjob, nous a fait part de la décision de son client : «Je défends les intérêts de Samuel Eto'o. Ce dernier, étant choqué et scandalisé par la nature de cette sanction, a décidé de ne pas introduire de recours. Il ne mérite pas cette sanction, car il avait agi en tant que capitaine d'équipe et en plus, c'est la Fécafoot qui est fautive dans toute cette affaire. Je sens aussi de la discrimination. Cette décision de boycotter le déplacement à Alger a été prise à l'unanimité par l'ensemble des joueurs, alors qu'ils n'ont pas été sanctionnés. Les responsables du football camerounais ne mesurent pas les conséquences d'une telle décision.» A rappeler que l'avocat de Eto'o défend aussi les intérêts de Enoh Eyong, milieu de terrain de l'Ajax Amsterdam. Concernant ce dernier, aucune décision n'a encore été prise par l'intéressé. La fin de sa carrière internationale ? Pour l'instant, rien n'est encore officiel, dans la mesure où la décision du capitaine des Lions indomptables de ne pas introduire de recours pourrait être prise sous l'effet de la colère. Il n'est pas à écarter la possibilité que Samuel Eto'o, après réflexion, puisse revenir sur sa décision. Avec la non-participation du Cameroun à la Coupe d'Afrique des nations 2012, Eto'o devra attendre au moins après la CAN 2013 pour retrouver la sélection nationale. A partir de là, il se pourrait que Eto'o mette un terme à sa carrière internationale. Personne ne peut prédire l'avenir, mais une chose est sûre, il y aura certainement des rebondissements dans cette affaire. Francis Mveng : «C'est une décision de la justice sportive» Le premier vice-président de la Fédération camerounaise de football, Francis Mveng, qui était, rappelons-le, le chef de la délégation à Marrakech où le scandale s'est produit, revient encore une fois avec nous sur cette affaire. Il y a deux jours, il avait accepté de nous parler de ce qu'il avait qualifié d'insulte au pays, de la part des joueurs. Joint par nos soins hier après- midi, il a paru très heureux après cette décision, surtout qu'un des Lions lui avait manqué respect : «Vous savez, cette décision a été prise par la commission disciplinaire de la Fédération, qui est indépendante. C'est en quelque sorte, une décision de justice, seulement, c'est dans le domaine sportif. Cette commission fédérale d'homologation et de discipline est une autorité qui a pouvoir de décision. Elle a auditionné les acteurs et elle a pris les décisions qui doivent être respectées». «Personne n'a le droit de commenter» Voulant avoir son avis à propos de ces sanctions, le premier vice-président de la Fecafoot s'est excusé de ne pas pouvoir donner son avis. Il s'est expliqué : «Excusez-moi, je ne peux pas vous donner mon avis sur ce qui s'est passé. Vous pouvez lire le communiqué sur le site internet, il est très explicite. Maintenant, croyez-moi, je n'ai plus rien à dire là-dessus. Je vous ai tout dit il y a deux ou trois jours. Personne ne peut commenter ou donner un avis sur cette décision prise, y compris moi». Halilhodzic soulagé après la suspension d'Eto'o Le sélectionneur, Vahid Halilhodzic, n'a pas caché hier lors de son intervention à Radio Algérie Internationale, son soulagement après avoir appris la nouvelle de la suspension qu'a infligée la Fédération camerounaise de football à l'ancien joueur de l'Inter Milan et capitaine actuel des Lions Indomptables, en l'occurrence Samuel Eto'o. En effet, ce dernier a été suspendu pour pas moins de 15 rencontres, en compagnie aussi de deux de ses coéquipiers, Eyong (deux matchs de suspension) et Assou-Ekoto (sanction financière). Le responsable de la barre technique des Verts estime néanmoins que malgré toutes ces sanctions, le préjudice à l'encontre de la sélection nationale demeure le même. «Oui, je suis quelque peu soulagé des sanctions qu'a prononcées la Fédération camerounaise, qui devait donc sévir contre les joueurs qui ont provoqué cette grève. Ce fut un vrai scandale, car ils ont été responsables de l'annulation d'un match international contre un pays qui aime le football et qui attendait ce match avec impatience. Je reste tout de même encore peiné, car je voulais vraiment que ce match se joue, d'autant qu'un large public s'apprêtait à venir au stade. C'est navrant», conclut Halilhodzic.