Enfin une vraie organisation professionnelle Saâdane : «Plus aucun prétexte pour se défiler» Si l'Algérie a pu se qualifier pour le dernier tour des éliminatoires combinées pour la Coupe du monde et la CAN-2010 et s'illustrer lors des derniers matches, c'est avant tout grâce au talent des joueurs et à la compétence de l'entraîneur et du staff qui l'entoure. Cependant, un autre aspect à contribué à ce que l'Algérie atteigne un tel niveau : l'organisation professionnelle qui caractérise la gestion de la sélection. On rabroue Airlink et on se fait servir par la British L'exemple le plus frappant a été donné durant le déplacement entre Johannesburg et Ndola la semaine passée. Alors que la FAF avait acheté toutes les places d'un petit avion de 37 places qui assure la liaison entre les deux villes pour que les joueurs voyagent seuls et ne soient pas perturbés par d'autres passagers, surtout les journalistes et d'éventuels citoyens zambiens, il a été constaté, au moment de l'enregistrement, que la soute dudit avion ne pouvait pas contenir tous les bagages et matériels à déplacer en Zambie. Fallait-il donc prendre le risque de laisser du matériel sur place ou de le faire transporter par un autre avion avec le risque de ne pas le voir arriver ? Non. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a tranché : la compagnie Airlink, filiale de la South African Airways, a été sommée de mettre à la disposition des Verts un avion plus grand. Cela n'a été possible qu'avec la British Airways qui a pu répondre à la demande algérienne. Cela montre allègrement la nouvelle dimension qu'a prise la sélection grâce à sa nouvelle organisation. Elle se permet même de décommander un avion et de demander à embarquer à bord d'un autre. Saâdane : «Plus aucun prétexte pour se défiler» La réalité de la sélection est là. Finis les regroupements dans des hôtels de bas étage, les entraînements sur des champs de patates, les rencontres amicales dans des stades de province et face à des sélections bis, le transport dans des fourgons, les réservations approximatives… Désormais, et nous l'avons constaté de visu, la gestion de la sélection se fait selon ce qui se fait dans les sélections du monde les plus sérieuses. Rien n'est laissé au hasard, même l'orientation de la qibla pour la prière. Le joueur, qu'il soit professionnel ou local, reçoit sa convocation et son billet d'avion, est pris en charge dès son arrivée à l'aéroport, trouve sa dotation en équipements, prend les clefs de sa chambre d'hôtel et sa puce de téléphonie mobile sans devoir faire le pied de grue dans les halls, touche ses primes rubis sur l'ongle, trouve des repas étudiés et adaptés à ses besoins, est transporté par air ou par route dans des conditions confortables, participe à des conférences et points de presse dans un cadre organisé… Bref, pour paraphraser Rabah Saâdane, «aujourd'hui, le joueur international ne se concentre que sur son travail et n'a aucun prétexte à invoquer pour se défiler». C'est peut-être un détail pour certains, mais pour les connaisseurs, ce sont les détails qui font la différence. F. A. S.