Belaïli et Tiah renvoyés de l'entraînement Ayant laissé de côté son habituel sens de l'humour, Mohamed Henkouche a montré à ses éléments, avant-hier soir, dans une réunion, son côté virulent. Le coach, qui s'est contenté de remarquer le comportement de ses joueurs avant même le départ du stage jusqu'à l'arrivée à l'hôtel Sangho Privilège, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer à boulets rouges sur les joueurs. Sans détour ni langue de bois, le coach oranais a fait des reproches parfois vexants à ses éléments. Il faut dire que le driver du Mouloudia avait noté toutes les remarques concernant le comportement de certains de ses joueurs avant de les mettre sur la table. «Votre comportement est loin d'être honorable» Mohamed Henkouche a fait savoir à ses joueurs que leur comportement est indigne de joueurs professionnels. «Vous savez tous qu'on est passés il y a un an et demi au professionnalisme. Le comportement de certains joueurs, je ne l'aurais pas accepté même à l'époque de l'amateurisme. Je ne comprends pas pourquoi vous refusez de vous comporter comme des professionnels alors que toutes les conditions sont favorables pour le devenir», dira Mohamed Henkouche aux joueurs avant d'ajouter : «Vous êtes des fonctionnaires dans une société dont vous devez respecter les règles. Comme il y a des personnes intégrées au corps de la police ou des pompiers, et qui respectent la tenue qu'ils portent, que vous êtes censés en faire autant avec le MCO. Vous devez respecter le club dont vous portez les couleurs.» «Le retard est un manque de respect de votre part» Plusieurs griefs ont été retenus contre les joueurs par leur entraîneur qui a préféré commencer cette série de points négatifs par le retard qu'accusent certains joueurs, que ce soit lors du départ en voyage ou à l'entraînement. «Déjà, avant de partir au Maroc, je vous ai fixé rendez-vous à 13h. Personne n'a respecté cet horaire. C'est la même chose qui se répète, que ce soit au départ des déplacements ou durant les entraînements. Comment peut-on expliquer le fait que moi j'arrive avant vous à Oran alors que je sors de Mascara le matin. El Bahari était encore au lit lorsqu'on lui a demandé de nous rejoindre au lieu du départ pour le voyage à Batna à 7h du matin alors que j'ai quitté Mascara à 5h. Même aux entraînements, j'arrive avant vous. C'est honteux de votre part.» «Chacun s'habille comme il veut» L'autre remarque faite par l'entraîneur concerne la tenue vestimentaire qui devait être réglementaire au départ du stage. «Je ne comprends pas pourquoi chaque joueur s'habille comme il veut. A ce que je sache, vous vous êtes déplacés au nom du MCO et pas en votre nom personnel. Je n'arrive pas à comprendre comment un joueur s'habille en rouge et l'autre en noir. C'est insensé non», se demande Henkouche avant d'évoquer un fait qui s'est déroulé avant-hier au restaurant : «J'ai discuté avec les joueurs de l'Olympique de Marrakech qui est une équipe de 3e division. Je leur ai demandé qui allait gagner ce match amical qu'on devra jouer contre eux. Ils m'ont dit que le MCO est une grande équipe professionnelle. Je me suis retourné vers vous et j'ai trouvé que c'était tout le contraire. Est-ce qu'on appelle une équipe professionnelle celle dont les joueurs viennent discrètement et ensemble prendre le petit-déjeuner avec, s'il vous plaît, la même tenue vestimentaire ou celle dont les joueurs sont éparpillés un peu partout dans le restaurant où chacun vient à n'importe quelle heure ?». «Au lieu de chanter dans le bus, il fallait pleurer» L'autre comportement qui a agacé le coach a été les chants des joueurs dans le bus lors du trajet entre Casablanca et Marrakech. En effet, certains éléments, lassés par la monotonie du voyage, se sont mis à chanter, taquinant ainsi le garde matériel, le secrétaire et le soigneur : «On chante pour exprimer une joie, une consécration ou une victoire, or ce n'est pas le cas au Mouloudia. Vous êtes avant-derniers, il aurait été préférable de pleurer durant tout ce chemin. C'est vous qui êtes les premiers responsables de la situation dans laquelle se trouve le club», dira le coach avant d'ajouter : «En plus, vous manquez de respect à des pensionnaires de l'équipe qui sont à votre chevet aux entraînements et lors des mises au vert. Je qualifie vos chants ridicules de manque de respect. On n'est pas venus ici pour faire la fête, mais pour panser les blessures de la phase aller. Alors, ces deux jours m'ont suffi pour comprendre pourquoi le groupe en est arrivé là, c'est-à-dire à occuper cette avant-dernière place du classement.» «Je ne veux pas revivre le scénario de Hammamet» Au courant de tous les dépassements qui se sont produits lors du stage de Hammamet, Mohamed Henkouche n'a pas hésité à les citer un à un aux joueurs : «Je sais ce qui s'est passé durant le stage de la Tunisie. Vous avez abusé de la confiance de l'ancien entraîneur et avez fait fi de ses règles. Personnellement, je n'ai pas l'intention de revivre le même scénario», précise Henkouche à ses éléments avant d'enchaîner : «Ecoutez, ce genre de comportements risque de nous mener à la catastrophe qui est, bien sûr, la descente. Moi, je ne veux pas que mon nom soit associé à cette hécatombe.» «Vous êtes dans le meilleur endroit possible» Pour ce qui est du choix de l'hôtel, Mohamed Henkouche, qui avait appréhendé avant le départ, le lieu du stage vu que la ville de Marrakech est connue pour son tourisme, a changé d'avis dès qu'il a posé le pied à Sangho Privilège qui est distant du centre-ville de plusieurs kilomètres et qui procure un calme total au groupe : «J'ai un peu plus d'expérience que vous, alors, croyez-moi, vous ne pouvez pas trouver meilleur endroit pour un stage bloqué. Je n'ai pas vu un complexe aussi calme et qui dispose de toutes les commodités. Il y a la forêt avec terrain en gazon, la salle de musculation. En plus, l'endroit est isolé. Toutes les conditions sont réunies pour que le stage soit réussi.» «Je veux que vous soyez le plus respectueux possible» Après cette série de remarques faites aux joueurs, Mohamed Henkouche est passé des reproches aux avertissements : «Je veux que vous soyez le plus respectueux possible. Chacun d'entre vous doit respecter tout d'abord son métier, ses partenaires et les personnes de son entourage. Je vous adresse un premier et dernier avertissement, car c'est à cause de ce comportement qui frise l'inconscience que ça risque de mal finir. Moi aussi, j'ai le couteau sous la gorge. Je ne vais donc pas badiner avec la discipline.» «Les récidivistes ? Je les renvoie carrément» Henkouche n'a pas évoqué le règlement intérieur et encore moins le conseil de discipline pour le comportement qu'il jugera scandaleux de ses joueurs. Il a l'intention de prendre le taureau par les cornes, menaçant de mettre à la porte tout joueur qui réédite les mêmes bêtises : «Je vous jure que, si jamais je constate un comportement hostile ou scandaleux de la part d'un joueur quelle que soit sa valeur ou son poids, je n'hésiterai pas à le renvoyer. S'il vous plaît, ne me laissez pas prendre des mesures radicales contre l'un d'entre vous.» «Ceux qui ont boudé le stage auraient pu faire des sacrifices» Revenant aux éléments récalcitrants ayant boudé le stage de Marrakech, l'entraîneur n'a pas voulu les descendre en flammes. «Bien que je sois d'accord qu'un joueur réclame et perçoive son dû, je dirai que ceux qui ont préféré rester à Oran auraient pu faire un effort et nous rejoindre au stage et réclamer leur argent, car je le redis encore une fois, c'est à cause des joueurs que le MCO est en mauvaise posture.» «Celui qui ne réagit pas à mon discours est indigne de porter un pantalon» L'entraîneur a fait savoir que l'avenir de l'équipe pourrait se jouer face à l'USMH : «On va aborder des matchs aussi décisifs les uns que les autres. Je veux bien que vous saisissiez mon discours et que vous vous présentiez comme des lions sur le terrain du stade d'El Harrach, car pour moi, n'est pas un homme et est indigne de porter un pantalon celui qui ne réagira pas à mon discours». C'est par cette ô combien significative phrase que l'entraîneur a achevé son discours. ---------------------- Belaïli et Tiah renvoyés de l'entraînement L'entraîneur, Mohamed Henkouche, qui a averti ses éléments avant-hier, n'a pas attendu longtemps pour mettre à exécution ses menaces. Ayant fixé le dernier délai du petit-déjeuner à 8h30 et celui de l'entraînement à 9h30, l'entraîneur n'a pas hésité à renvoyer les deux retardataires que sont Belaïli et Tiah qui, il faut le dire, sont arrivés avec vingt minutes de retard. Ils ont raté la séance d'échauffement avant de vouloir entrer directement à la salle de musculation avec le groupe, mais c'était sans compter sur la fermeté de l'entraîneur qui leur a demandé d'un ton furieux de rebrousser chemin. La scène s'est déroulée en présence de tous les joueurs, puisque Henkouche a tenu à ce que les deux joueurs soient renvoyés en présence des autres éléments afin que tous retiennent la leçon et confirment par là même que leur coach n'a pas l'intention de plaisanter avec la discipline. -------------------------- Il est la 2e recrue du mercato hivernal Le Burkinabé Sandaogo Saido s'engage pour 30 mois au MCO C'est fait, le Mouloudia d'Oran tient sa 2e recrue de ce mercato hivernal. Après le défenseur central, Farid Belabes, c'est au tour de l'attaquant burkinabé Sandaogo Saido de s'engager officiellement avec le MCO. Ce jeune joueur, dont ont dit beaucoup de bien, a paraphé avant-hier soir un contrat de 30 mois en faveur du club d'El Hamri. Accompagné de son manager, Léo, le joueur s'est dit très enchanter de tenter une nouvelle expérience avec le Mouloudia d'Oran. Les Mouloudéens attendent beaucoup de cet attaquant, pour résoudre le problème de l'attaque. Selon son manager, Sandaogo Saido possède un jeu similaire à celui du joueur de la JSM Béjaïa, Yanik Njong. Le joueur devra rallier aujourd'hui la ville marocaine Marrakech où se trouvent ses coéquipiers, pour effectuer le stage de préparation.