«Le discours d'Halilhodzic à la mi-temps a été la clé du match» «Avec un joueur comme Feghouli, on se retrouve les yeux fermés» Incorporé en fin de rencontre, mercredi contre la Gambie, Ryad Boudebouz revient sur son premier succès avec l'Equipe nationale à l'extérieur. Le milieu de terrain sochalien nous parle aussi de sa première expérience en Afrique noire. Une journée après ce succès ramené de Banjul, on aimerait avoir vos impressions sur votre première victoire à l'extérieur avec la sélection ? Franchement, on a dû batailler dur pour gagner ce match sur un terrain très difficile. On savait que notre mission n'allait pas être facile parce qu'en Afrique, c'est souvent le cas. Seulement, le coach nous a bien préparés à toutes ces difficultés et nous avons su comment surmonter tous les aléas rencontrés durant la rencontre. Je suis très content de cette première victoire obtenue avec la sélection à l'extérieur, surtout qu'elle a été amplement méritée. Après l'ouverture du score par les Gambiens, avez-vous douté ? Sincèrement, non. On est restés sereins et concentrés, surtout que ce but encaissé est survenu contre le cours du jeu. On a par la suite bien réagi. Je pense qu'on avait même eu la possibilité d'égaliser avant la pause et de prendre l'avantage, mais on n'a maqué de réussite. Cela sans parler du but qui nous a été refusé que je trouve valable. Le discours du coach à la mi-temps a été déterminant, c'est ça ? C'est sûr, la consigne du coach à la pause a eu un effet positif sur notre rendement, c'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons pu vite revenir au score, avant de passer devant grâce à ce magnifique but de Feghouli. Notre entraîneur nous a demandé de continuer à attaquer et surtout de ne pas oublier que l'objectif principal était de gagner. Il nous a aussi exhortés à ne pas répondre à la provocation. C'était d'ailleurs les clés du match. Sincèrement, à l'annonce de l'équipe, vous étiez déçu de ne pas figurer dans le onze rentrant ? Pas du tout, croyez-moi, depuis que j'ai mis les pieds au centre Léonard-de-Vinci, je n'avais qu'un seul souci : me mettre à la disposition du collectif. Comme je vous l'ai dit à Orly, avant notre départ sur Banjul, l'intérêt de l'équipe prime. Avouez que vous auriez aimé commencer le match d'entrée quand même ? C'est vrai que chaque joueur compétiteur aimerait débuter la rencontre comme titulaire mais après, ce sont les choix du coach, il faut les respecter. L'équipe a gagné, c'est le plus important. Quand on gagne dans des conditions comme ça, sur un terrain pareil, de surcroît à l'extérieur, on est forcément satisfaits, on savoure notre succès. Il n'y a pas de place pour l'amertume. Je rajoute que j'étais un peu fatigué, après ces trois matchs joués avec Sochaux en une semaine. Le coach m'a parlé et j'ai été très clair avec lui, je ne voulais pas jouer au tricheur. Je ne suis pas comme ça. En rentrant sur le terrain, en fin de rencontre, que vous êtes-vous dit ? Je me suis dis qu'il fallait respecter les consignes du coach et tout donner pour aider mes camarades à préserver le résultat. J'étais fort motivé et je me suis appliqué du mieux que je pouvais. Que vous a demandé le coach ? Il m'a surtout demandé de récupérer et de bien défendre, tout en m'appliquant à garder le ballon pour gagner du temps et priver l'adversaire de ballon. On vous a vu un peu énervé en fin de match, qu'est-ce qui s'est passé avec le gardien de but Mbolhi ? Je n'étais pas du tout énervé ! Rais m'a reproché le fait d'avoir trop gardé le ballon, sur cette dernière action des Gambiens, je lui ai répondu que c'était les consignes du coach, rien de plus, on ne s'est jamais accrochés, comme on pouvait le croire. Au contraire, en fin de match, on a tous ensemble fait la fête dans le vestiaire. Il régnait une formidable ambiance. Après cette victoire, la qualif' au second tour s'ouvre pour vous ? C'est ce qu'on souhaite. Maintenant, il ne faut pas crier victoire, on a encore du chemin à parcourir. Il reste l'empoignade retour qui va se jouer au mois de juin prochain, il faudra continuer à travailler et bien gérer la fin de saison pour être au top. Un succès contre la RCA, un autre face à la Tunisie en amical, c'est là une belle confirmation contre la Gambie, non ? C'est vrai, ce troisième succès de suite prouve que nous sommes sur le droit chemin. Le coach a entamé l'opération redressement et sa stratégie commence à porter ses fruits. Comme je l'ai toujours dit, si on adhère à sa vision des choses, on va encore progresser et vite. La concurrence bat son plein en sélection, seriez-vous prêt à reprendre votre place ? Croyez-moi, j'aime bien débuter les matchs d'entrée, mais en sélection, seule la victoire compte pour moi. Je veux dire par là que je sois titulaire, sur le banc ou dans les tribunes, l'intérêt de l'EN passe avant tout. Après, il est certain je ne vais pas me contenter d'une place sur le banc. Je vais me battre à fond pour récupérer ma place, sinon je ne serai pas digne de porter les couleurs nationales. Parlez-nous un peu de cette première expérience africaine ? C'est une belle expérience à vivre. Vous savez, comme mon ami Bougherra me l'a dit, jouer dans des circonstances aussi difficiles vous forge et vous permet de devenir plus costaud mentalement pour mieux aborder les prochains matchs. Un mot sur la prestation de Cadamuro, votre ancien ami ? Je crois qu'il a rempli convenablement la mission qui lui a été confiée. Pour une première sélection, je dois dire qu'il s'est vite adapté au groupe, d'où son entrée dans le match assez rapide, à mon avis. Avec Feghouli, on vous a vu tenter quelques une-deux au milieu, ça s'est passé comment ? Très bien, on s'entend parfaitement. Vous savez, c'est plus facile de jouer avec un gars technique comme Sofiane Feghouli. C'est comme à Sochaux, je suis très à l'aise avec Marvin. On vous laisse le soin de conclure ? Cette victoire est pour le peuple algérien qui nous a toujours soutenus. Je tiens à dédicacer ce succès à notre frère Hassan Yebda. Franchement, j'espère qu'il va vite se remettre de ce coup dur.