L'exception Bouazza «Depuis deux ans, Bouazza est le seul Algérien à avoir marqué à l'extérieur» Le dossier Ziani «Selon vous, qui est le meilleur actuellement entre Ziani et Feghouli ?» Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a animé, hier, une conférence de presse au centre sportif Leonard de Vinci, à Paris. Durant sa longue intervention, Halilhodzic a défendu ses choix, concernant la liste des joueurs appelés à défendre les couleurs de l'EN en Gambie. Même si sur certains dossiers chauds, à l'instar de cette mise à l'écart de Karim Ziani et Djebbour, le coach est resté serein, il s'est toutefois emporté sur d'autres sujets touchant à la sélection, comme cette histoire de l'existence d'un différend avec Rais Mbolhi évoquée par la presse nationale. L'exception Bouazza «Depuis deux ans, Bouazza est le seul Algérien à avoir marqué à l'extérieur» D'emblée, le coach des Verts s'est longuement expliqué sur la convocation de Hameur Bouazza et d'autres joueurs peu utilisés pourtant par leurs clubs respectifs et qui ont été retenus. Un critère qu'il avait présenté comme important pour ce match de la Gambie. «Heureusement que j'ai des points de vue contraires aux vôtres, sinon vous serez à ma place. Vous savez, lorsque vous préparez un match comme celui qu'on va disputer mercredi, vous devez avoir une idée sur la stratégie que vous devez adopter. Donc moi, j'ai mis en place dans ma tête une organisation de jeu et dans ce système, je prévois, à chaque poste, deux joueurs susceptibles d'assumer des missions bien précises sur le terrain. Et c'est comme ça que je compose mon équipe.» «C'est un joueur qui répond à ma stratégie de jeu» «J'aimerais bien que tous mes joueurs soient titulaires en club. Concernant Bouazza, je vais dire que lorsque vous jouez en Italie, en Espagne ou en Angleterre, ce n'est pas la même chose que lorsque vous évoluez ailleurs. (Il veut parler des championnats du Golfe). En Europe, la concurrence est plus difficile et c'est aussi par rapport à cela que j'ai opté pour Bouazza.» «Je n'ai pas beaucoup de gauchers dans l'équipe» «Je peux me tromper, mais depuis deux mois, j'ai voyagé, comme l'ont fait mes adjoints, un peu partout pour suivre mes joueurs. Et mon choix s'est fait par rapport à la tactique de jeu que je préparais pour cette rencontre de la Gambie. Je sais que Bouazza n'a pas trop joué, mais de temps en temps, il est incorporé en cours de jeu. Hier, il a joué en tant que titulaire. Vous devez aussi savoir que je n'ai pas trop de joueurs gauchers en attaque. S'il y avait eu Belhadj, peut-être que la concurrence aurait été plus forte.» «Même Laurent Blanc a fait appel à des joueurs peu compétitifs» «Effectivement, il y a des joueurs que j'ai sélectionnés et qui ont été moins utilisés que d'autres par leurs clubs. Mais permettez-moi de vous citer l'exemple de Laurent blanc qui a fait appel à Malouda et Luis Saha, alors qu'ils n'ont pas trop joué. Donc vous voyez, les critères changent parfois, selon l'importance des rencontres et de leurs objectifs. Seulement à la base, la sélection revient aux joueurs qui sont les plus prêts à l'heure actuelle.» «Sa convocation ne signifie pas qu'il va jouer» «Je ne changerai pas, seuls les joueurs performants avec leur club seront appelés. Mais il faut aussi savoir que Bouazza est le seul à avoir marqué des buts à l'extérieur, depuis deux ans. Est-ce qu'il va jouer ou pas ou ne pas être convoqué ? Il faut attendre le jour du match pour le savoir.» Le dossier Ziani «Selon vous, qui est le meilleur actuellement entre Ziani et Feghouli ?» Concernant Karim Ziani, Vahid Halilhodzic a été on ne peut plus clair. Le joueur d'Al Jaish est victime de la féroce concurrence qui existe à son poste. Cela ne sous-entend pas du tout qu'il est définitivement écarté. En tout cas, à aucun moment nous n'avons ressenti cette envie chez le sélectionneur national. «Par contre, sur le flanc droit, j'ai plus de solutions parce qu'il existe plusieurs joueurs qui évoluent sur ce côté-là. Je sais que Kadir peut jouer à gauche, mais dans quelle stratégie de jeu ? Parfois le football, c'est compliqué. Je sais aussi que certains joueurs ne sont pas prêts à accepter le banc de touche ou jouer dix ou 15 minutes par match, donc je sais sur quels joueurs je pourrais compter. Je sais ce que je recherche comme profil. Il est en concurrence avec plusieurs joueurs sur le côté droit et dans ce registre, il y a Boudebouz et Feghouli. Même Matmour est capable d'assumer ce rôle, donc je voudrais vous poser une question. Selon vous, qui est le meilleur actuellement entre Ziani et Feghouli ? C'est vrai qu'il joue avec son club et qu'il réalise des passes décisives, mais Feghouli évolue dans un championnat de haut niveau.» «Un joueur comme Ziani aura du mal à accepter le banc» «Je suis en place depuis un certain moment, je connais un peu tous les joueurs sélectionnés, leurs qualités techniques et humaines surtout, parce que je trouve ce paramètre très important. Maintenant, il est bien évident que lorsque vous effectuez des choix, il y a des joueurs qui acceptent bien la chose et d'autres pas. Ziani est en sélection depuis neuf ans, donc c'est un élément important. Je sais bien que s'il est mis sur le banc, il ne l'acceptera pas. Il aura du mal en tout cas à l'accepter. C'est le cas pour les plus grands joueurs au monde comme Messi et d'autres qui ne peuvent se contenter d'un tel statut.» Le match de la Gambie «Si les Gambiens usent d'antijeu, je demanderai à mes joueurs de ne pas se laisser faire» Après avoir donné des explications concernant la mise à l'écart de Ziani et la convocation de Bouazza, le coach national Vahid Halilhodzic a répondu à toutes les questions des journalistes présents ayant trait à la prochaine empoignade importante qui attend les Verts à Banjul : «Je l'ai déjà dit, ce match, on ne l'a pas préparé comme on le souhaitait. On va attendre les joueurs qui vont arriver ce soir et d'autres demain matin, pour nous rendre à Banjul. Ici, il fait 2° ou 3°, et là-bas, nous passerons à 35°, donc ce ne sera pas facile de gérer tout ça.» «En cas d'échec, aucune excuse extrasportive ne sera tolérée» «Seulement, je sais que si je vous parle de cette façon, vous allez dire que le coach Vahid essaye de trouver des excuses. Eh bien, je vous le dis maintenant, moi je ne suis pas comme ça. Je sais aussi que je n'ai rien à perdre, parce que l'Algérie a disputé deux matchs en Gambie et elle les a perdues tous les deux. Mais n'attendez pas de moi que je vous avance des prétextes en fin de match, genre : les conditions de jeu étaient défavorables ou bien j'ai eu un joueur blessé ou en manque de temps de jeu. Ça ne me ressemble pas.» «Pour moi, la Gambie n'a pas volé ses deux succès face à l'Algérie» «J'ai visionné les deux matchs joués en 2007 et 2008 face à la Gambie quatre fois, et j'ai pu voir comment l'Algérie a perdu à Banjul. Je dois dire que malgré tout ce qui s'était produit là-bas, la Gambie a mérité largement de gagner ses matchs sur le terrain. Ce ne sont pas des victoires volées, comme on dit. C'est vous dire que je n'ai pas peur de ce match. Il me reste un jour pour préparer cette rencontre et je veux y aller pour gagner, malgré toutes les difficultés.» «Malgré les difficultés, je vais jouer pour une victoire là-bas» «Je vais aller en Gambie pour gagner, mais c'est trop facile de le dire. C'est pour cette raison que je vous ai dit que j'aurais aimé avoir un peu plus de temps pour préparer ce match. Je sais que cette équipe a un jeu agressif, voire viril. On va, bien sûr, discuter de cela avec les joueurs. Je vais insister sur l'importance de rester calmes et de ne pas répondre à la provocation. Maintenant s'ils essayent de nous intimider, je demanderai à mes joueurs de ne pas se laisser faire. Je ne vais pas me contenter de défendre en balançant de longs ballons devant. On va essayer d'imposer notre jeu et mettre en place une équipe de guerriers capables de gagner, malgré la difficulté.» «Une séance d'entraînement à Banjul, ce n'est pas suffisant» «On aura à effectuer un entraînement à Banjul, mais ça reste insuffisant. Cette séance nous sera bénéfique juste pour voir comment les joueurs vont réagir et apporter quelques consignes techniques. On n'aura pas assez de temps d'adaptation, donc je vais d'abord chercher à connaître si mes joueurs seront prêts à jouer ce match difficile ou non. Maintenant, s'il y a quelqu'un qui n'est pas apte, il n'a qu'à me le dire. Il y a une grande confiance entre les joueurs et moi, on ne doit rien se cacher. On se dit tout sans au aucun problème, surtout lorsqu'il s'agit des aspects techniques.» «La Gambie n'est pas une petite équipe» «La Gambie n'est pas une petite équipe. Je vous rappelle que vous avez perdu à chaque fois en Gambie. Et ce n'est pas par hasard si l'Algérie ne gagne plus là-bas. C'est ce qu'on disait de la Zambie, mais regardez, ils ont battu la Côte d'Ivoire, le grand favori pour le sacre final. Il faut maintenant m'expliquer ce que veut dire une petite et une grande équipe. En Afrique, lorsque vous jouez chez eux, c'est très difficile. Une équipe qui reçoit part favorite sur le papier. Maintenant, pour faire honneur à son statut de mondialiste, l'EN doit gagner en dehors de ses bases.»