Hier, deuxième jour de grève Contraint de convaincre les joueurs à reprendre les entraînements en leur expliquant la situation financière du club et les raisons du retard, Laïb s'est réunis hier avec l'ensemble de l'effectif. La réunion s'est déroulée au restaurant du stade Lavigerie en milieu de la journée. Une source digne de foi nous a confié que certains joueurs ont exposé à leur président le problème d'argent. Après avoir écouté quelques uns parmi les intervenants, Laïb leur a expliqué la situation financière actuelle du club. Même s'ils se sont montrés compréhensifs envers leur président qui a toujours honoré ses engagements, il n'en demeure pas moins que certains éléments sont déçus par cette longue attente et veulent être avant tout fixés sur leur avenir à l'USMH. D'autres, par contre, tiennent à toucher leur argent avant de reprendre les entraînements, d'autant plus qu'ils ne peuvent bénéficier d'assez de temps pour se reposer, lorsqu'on sait que le prochain tour de la Coupe d'Algérie est prévu pour le 20 ou le 21 avril. Trois dirigeants au secours du président Le président du conseil d'administration de l'USMH, Mohamed Laïb, a tenu une réunion avec la présence de tous les membres actionnaires de la SPA/USMH pour débattre de la crise financière actuelle du club ayant provoqué le boycott des joueurs qui réclament leurs arriérés de salaires et les primes de matchs impayées. Les débats ont tourné aussi sur l'avenir du club et la question relative à l'augmentation du capital social et son ouverture à d'éventuels prétendants au sein de la société USMH. Convaincus de la gravité de la situation, trois dirigeants, à savoir Boulabe, Cherfaoui et Zoubiri ont décidé de mettre la main à la poche pour permettre au président de payer les joueurs. Notre source nous a révélé qu'une somme de 500 millions de centimes a pu être mise à la disposition de la direction par ces trois actionnaires. A noter que les deux premiers cités ont donné 200 millions chacun. L'USMH ne veut céder que 50 % des actions A travers les décisions prises à l'issue de cette réunion, il est désormais certain que l'USMH n'est pas un club à vendre. C'est ce que nous a confirmé un des membres actionnaires qui était présent à la réunion : «En effet, nous nous sommes réunis pour débattre de l'avenir du club et, durant la réunion, nous avons abordé plusieurs questions, dont celle relative à l'ouverture du capital pour les prétendants à l'achat des actions. A l'ère du professionnalisme qui débute en Algérie, il est clair que nos moyens financiers très limités ne nous permettent pas de répondre aux exigences d'un vrai club professionnel et donc l'apport financier d'un éventuel investisseur ne peut être que bénéfique pour le club. Cependant, les choses doivent être claires. Si l'on accepte d'ouvrir le capital social, cela ne veut pas dire que l'USMH est à vendre, car la valeur de ce club est inestimable. Ce que les prétendants doivent savoir, c'est qu'en cas d'ouverture du capital, les personnes intéressées par l'achat des actions ne peuvent en acquérir plus de 50 % vu que les 50 % restant seront la propriété de l'USMH.» Augmentation du capital, l'opération a déjà débuté A la question relative à l'augmentation du capital social, notre interlocuteur nous a déclaré : «Concernant l'augmentation du capital social, c'est une question que nous avons déjà tranchée lors de la dernière réunion des actionnaires. En fait, il y a eu accord avec tous les actionnaires pour doubler la valeur de l'action. Cette opération a déjà commencé, puisqu'il y a au moins trois actionnaires qui ont déjà avancé de l'argent. Les autres ont jusqu'à la fin de saison pour le faire.» Les clubs professionnels doivent se prendre en charge Les clubs sportifs professionnels sont désormais tenus de se prendre en charge financièrement. Le décret exécutif (DE) n°11-198 du 24 mai 2011 sonne comme une réponse à ceux qui sollicitent l'aide de l'Etat. En complément du DE n° 06-264 du 8 août 2004, déterminant les dispositions applicables aux clubs sportifs professionnels, le nouveau texte comprend trois articles uniquement. L'article 2 indique que «le club sportif s'engage à œuvrer pour augmenter son capital social par de nouveaux apports dans le cadre des lois et règlements en vigueur, afin d'assurer l'équilibre financier de la société sportive commerciale». L'article 3 précise : «L'assemblée générale extraordinaire des actionnaires peut, en cas d'augmentation du capital social par émission d'actions nouvelles, accepter toutes nouvelles souscriptions émanant de personnes de nationalité algérienne physiques ou morales afin d'augmenter les ressources de la société et garantir sa viabilité.» Le message est clair. Mana : «On ne doit pas bloquer l'ouverture du capital social de l'entreprise» Pour Abdelkader Mana, porte-parole officiel de l'USMH, l'augmentation du capital social est une nécessité pour ne pas dire une obligation : «A mon avis, on doit augmenter le capital du club. Evidemment, la priorité sera donnée aux actuels actionnaires s'il y en a un parmi eux qui peut investir par l'achat d'une partie du capital social, dont le montant sera impérativement multiplié par vingt. Je veux dire par là qu''on doit augmenter le montant de 12 à 25 milliard de centimes. C'est la meilleure solution pour nous d'éviter les problèmes financiers. On ne doit plus attendre l'argent des subventions pour payer les joueurs. Un club professionnel certes fonctionne avec l'argent des sponsors, mais il doit aussi avoir des ressources financières pour vivre», et d'ajouter : «L'ouverture de la vente des actions au niveau de tout le territoire national nous sera bénéfique, afin qu'on puisse bénéficier d'un grand apport financier. L'USMH est un club populaire. On draine un grand nombre de supporters sur tout le territoire national, pas uniquement à El Harrach. On compte ouvrir le capital dans tout le pays.» Et de conclure : «Quand on n'a pas un gros budget pour le fonctionnement, on ne doit pas bloquer ceux qui désirent acheter des actions et investir dans la SPA/USMH. Au contraire, on doit leur faciliter la tâche et les orienter vers des notaires qui travaillent avec le club.» Demi-finale Coupe d'Algérie ESS-USMH : Serrar se calme et rassure les Harrachis «Les supporters de l'USMH auront leur quota de billets» Après sa sortie médiatique dans notre édition de lundi, où il avait défié les supporters de l'USMH de faire le déplacement à Sétif, le président de l'ESS, Abdelhakim Serrar semble avoir pris conscience de la gravité de ses propos. Du moins c'est ce que l'on peut déduire si l'on tient compte de la discussion qu'il a eue hier matin avec Abdelkrim Madour, membre actionnaire et chargé d'organiser et de créer la commission des supporters. Joint par nos soins, ce dernier nous confirme son entretien avec Serrar. «En effet, j'ai eu au téléphone le président de l'Entente, Abdelhakim Serrar, et nous avons abordé le match des demi-finales de la Coupe d'Algérie. Il a d'abord tenu à rassurer les supporters harrachis que ses propos ont dépassé sa pensée, et qu'il ya aura bel et bien un quota de billets pour les fans de l'USMH qui feront le déplacement à Sétif.» Djarbou incertain contre le CAB Légèrement blessé à la hanche depuis le match contre le MCA, le milieu de terrain harrachi, Djarbou, n'a pas encore repris les entraînements. Hier matin, il était présent au stade Lavigerie en tenue de ville. Il était d'ailleurs sur le banc de touche pour assister à l'entraînement du jour. Son absence a suscité certaines interrogations parmi les supporters qui s'interrogent sur sa participation pour le match contre le CAB de ce week-end. «Ce n'est pas méchant, normalement je serai sur le terrain à Batna» Interrogé sur son état de santé et sa participation contre le CAB, Djarbou nous a déclaré : «C'est une légère blessure à la hanche qui, normalement, ne devrait pas m'empêcher de jouer ce week-end. Il reste encore trois jours avant ce match, et ce sera largement suffisant pour me rétablir. Normalement, je serai présent à Batna pour le match contre le CAB. Mais pour l'instant, rien n'est encore sûr, j'attendrai jusqu'à la dernière minute pour être fixé quant à ma participation à cette rencontre.» Charef attend aussi sa deuxième tranche Pour éviter que cette situation ne se répercute sur les résultats de l'équipe, le premier responsable de l'USMH a demandé aux dirigeants de l'aider à surmonter cette «crise» pour permettre à ses éléments de patienter encore un peu, en attendant de percevoir leur argent. Le coach harrachi, qui se trouve lui aussi dans la même situation, quand on sait qu'il attend de percevoir sa deuxième tranche de sa prime, a promis de convaincre ses poulains d'attendre une semaine supplémentaire. Laïb dans l'embarras Mohamed Laïb, le président de l'USMH, qui avait promis à tous les joueurs qui n'ont pas été payés qu'ils percevront bientôt une partie de leur deuxième tranche, se trouve dans une situation des plus embarrassantes. En effet, il ne sait plus comment procéder pour les convaincre de patienter. Le hic, c'est qu'il ne sait toujours pas quand l'argent arrivera dans les comptes du club. Connu pour sa méfiance, Laïb ne s'amuse jamais à remettre des chèques de garantie à ses joueurs pour les rassurer, comme le font d'autres présidents de club. C'est pourquoi il se retrouve à court d'arguments à même de lui permettre de rassurer les joueurs, quant à leur dû.