Ghrib : «J'ai promis aux joueurs de les payer si le milliardaire Loungar ne vient pas» Annoncé hier à Alger par ses partisans, Eddir Loungar a reporté son voyage pour des raisons personnelles. Après la correspondance qui lui a été envoyée par Abdelkader Bouhraoua en sa qualité de président du CA, à travers laquelle des conditions lui ont été posées, nous avons jugé utile de prendre attache avec Eddir Loungar pour connaître sa position. «Oui, j'ai reçu la correspondance, mais je tiens à vous dire que même si Drif me conseille de me retirer, et il n'est pas le seul à l'avoir fait, je tiens à vous dire que je serai ce jeudi à Alger et je tiendrai même une conférence de presse, car je tiens toujours à mes engagements. Toutefois, je suis surpris que Bouhraoua m'ait faxé le courrier au lieu de le remettre à Drif, pour me le transférer.» «Les propos tenus dans ce courrier sont incohérents avec le protocole d'accord» L'homme d'affaires franco-algérien avec lequel on s'est étalé sur le contenu du courrier qui lui a été adressé, n'a pas manqué de dire : «Sachez que les propos tenus dans ce courrier sont incohérents avec le protocole d'accord sur lequel on s'est entendus. Je me demande pour quelle raison, ils essayent à chaque fois de se mettre en contradiction avec les engagements pris à travers le protocole d'accord.» «Ghrib ne s'est-il pas engagé à payer les joueurs ?» Lorsqu'on a évoqué avec Eddir Loungar l'une des conditions des membres du CA à savoir verser aux joueurs l'argent que le club leur doit. «Vous me parlez de la régularisation de la situation financière des joueurs. Ghrib ne s'est-il pas engagé à les payer ? Je crois que rien n'a été fait jusqu'à présent.» «On exige de moi que je paye les joueurs devant le notaire et on me demandera la prochaine fois de le faire pour les cotisations» Toujours dans le même sens, Loungar ajoute : «On exige de moi que je paye les joueurs devant le notaire, et on me demandera peut-être la prochaine fois de le faire pour les cotisations, et payer aussi le staff technique devant eux et chez le notaire. Vous voyez bien que c'est vraiment aberrant d'être confronté à une situation pareille.» «Les salaires des joueurs sont inclus dans les 12,4 milliards» Outre les 12,4 milliards de centimes que Loungar doit débourser, les membres du CA ont exigé qu'il paye aussi les joueurs. «Les salaires des joueurs sont inclus dans les 12,4 milliards de centimes, et je tiens toujours mes engagements comme je l'ai dit. Toutefois, je constate qu'en dépit de ma bonne volonté, on me sort à chaque fois un nouveau truc.» Ainsi donc, il est évident que la régularisation de la situation financière des joueurs, représente un nouveau point de discorde entre les deux parties. Du fait que les membres du CA ont posé clairement leurs conditions. Loungar ne sera pas prêt à payer plus de 12,4 milliards. «J'exige que les membres du CA démissionnent car je ne leur fais pas confiance» Malgré le fait que le notaire du Mouloudia nous a confié que les membres du CA ne peuvent démissionner afin qu'ils puissent conclure la transaction, et qu'il y a vice de forme dans le protocole d'accord, Eddir Loungar exige toujours que les membres en question déposent leur démission, et il a tenu à nous expliquer les raisons qui l'ont poussé à poser cette condition. «S'il y avait une certaine confiance entre nous, je n'aurai jamais exigé des membres du CA de démissionner. Mais le fait qu'à chaque fois ils renoncent aux engagements qu'ils ont pris, cela me pousse à douter de leur sincérité. J'ai exigé donc d'eux qu'ils démissionnent, car je ne leur fais pas confiance.» «Ils ont menti et il faut se mettre à ma place» L'homme d'affaires franco-algérien ajoute même qu'il s'agira d'une démission officieuse. «C'est malheureux d'en arriver là, mais il faut se mettre à ma place. A vrai dire, il s'agira d'une démission officieuse et qui se fera devant le notaire, c'est donc par mesure de précaution que j'ai décidé d'opter pour cette démarche. Sachez qu'on m'a fait venir au Mouloudia et je n'étais pas demandeur, par la suite j'ai proposé un projet que les administrateurs ont accepté, maintenant il ne reste que la concrétisation, et la balle est dans leur camp. En ce qui me concerne, j'ai toujours respecté mes engagements.» «Si j'injecte de l'argent avant qu'ils ne démissionnent, les choses peuvent se passer autrement» «Je vais vous expliquer : si j'injecte de l'argent avant qu'ils ne démissionnent, les choses peuvent se passer d'une autre manière. Car une fois que je mettrai l'argent nécessaire, on tiendra une AGEx et il se pourrait qu'un autre membre postule au même titre que moi au poste de président du conseil. Les autres membres du CA peuvent voter pour lui et non pour Loungar. A ce moment, j'aurais donc injecté de l'argent et on me dira au revoir et à la prochaine AG, M. Loungar.» «Ce n'est pas le Mouloudia qui me fait vivre et je n'ai jamais demandé l'acte de propriété du terrain, mais un document pour qu'on puisse établir l'étude technique» Avant de conclure, Loungar infirme qu'il aurait demandé l'acte de propriété du terrain de Zéralda : «Il faut savoir que ce n'est pas le Mouloudia qui me fera vivre et je n'ai jamais demandé l'acte de propriété du terrain, mais juste un document pour qu'on puisse établir une étude technique pour la construction du complexe sportif. Vous me dites que l'Etat s'engage à financer 80 % du centre de formation, je voudrais savoir qui va payer les 20 % qui restent ?» ----- Il animera une conférence de presse au 5-Juillet vendredi matin Eddir Loungar dont la venue est annoncée jeudi à 15h, animera un point de presse vendredi matin au stade du 5-Juillet. Ce dernier s'étalera sur tous les points relatifs aux négociations, et tout ce qui s'est dit à son sujet. Une source digne de foi nous a confié que Loungar aurait même promis de faire des révélations. ------ Ghrib : «J'ai promis aux joueurs de les payer si le milliardaire Loungar ne vient pas» Afin de connaître l'avis du coordinateur de la section football, Omar Ghrib, sur la réponse de Loungar, nous avons jugé utile de prendre attache avec lui. Il nous a affirmé : «Oui, je me suis engagé à payer les joueurs, mais je leur ai promis de le faire uniquement si le milliardaire Loungar ne vient pas. Maintenant qu'il se dit prêt à venir, qu'il les paye lui-même, pourquoi emprunter de l'argent et chercher à trouver des sources de financement du moment que Loungar va les payer ?» «S'il n'a pas les moyens, je peux lui conseiller mes amis pour lui prêter de l'argent » «Loungar affirme chaque jour qu'il est capable de gérer le Mouloudia, on n'attend seulement qu'il honore ses engagements. Maintenant, s'il n'a pas les moyens de sa politique, je peux lui conseiller mes amis chez lesquels il pourrait emprunter de l'argent pour qu'il puisse prendre le Mouloudia (rire). Sincèrement, cette histoire a trop duré et Loungar doit trancher une bonne fois pour toutes, car les conditions qui lui ont été imposées sont claires», ajoutera Omar Ghrib «Nous aussi nous ne lui faisons pas confiance et nous exigeons un chèque certifié» «S'il dit qu'il exige nos démissions du fait qu'il n'a pas confiance en nous, Loungar doit savoir que même nous nous n'avons pas confiance en lui et c'est pour cette raison que nous avons exigé de lui un chèque certifié et non un chèque de garantie. Qu'il cesse de mentir aux supporters, car il n'a rien. J'aimerais bien savoir s'il ramènera un chèque certifié de France», s'est interrogé Omar Ghrib. «Il sait bien qu'on nous a seulement promis une parcelle de terrain de 3 hectares, qu'il prépare donc son étude, pourquoi réclame-t-il l'acte ?» «Il nous a bel et bien demandé l'acte de propriété du terrain et il sait bien qu'on nous a promis seulement une parcelle de terrain de 3 hectares, comme tous les clubs. Qu'il prépare donc son étude, pourquoi il nous demande l'acte ? Vous voyez bien que nous aussi on n'a pas confiance en lui.» «Pour l'avenir de Bira, il faut voir avec Loungar» «Vous me parlez de l'avenir de Bira au Mouloudia. Puisque Loungar affirme qu'il viendra et qu'il prendra le club en main, s'engageant à tout faire, il faut donc voir avec lui. Sachez que le CA a posé ses conditions et s'il arrive à satisfaire ces exigences, qu'il prenne le MCA, mais je sais qu'il ne pourra jamais le faire», conclut Ghrib. ----- Marif demande à Drif de ne plus le citer Rachid Marif, l'une des figures emblématiques du Mouloudia, et bien qu'il se soit retiré des affaires du club, ne cesse de faire l'objet d'attaques virulentes. Pourtant, il s'est souvent montré prêt à aider le Mouloudia par ses relations, afin que le club puisse s'offrir des sponsors, mais sans pour autant s'immiscer dans la gestion interne. Un ancien dirigeant du Mouloudia, Drif en l'occurrence, avait accusé le président d'honneur du MCA de vouloir bloquer Loungar. En homme sage, Rachid Marif a pris, hier, attache avec Drif pour lui demander de ne plus le citer. L'ambassadeur d'Algérie à Rome a rappelé à son interlocuteur qu'il s'était retiré des affaires du club et qu'il était là pour l'aider lorsqu'on le sollicite, sans pour autant se mêler de sa gestion. Rachid Marif, lors de sa dernière visite à Alger où il a rencontré les dirigeants du club, leur a conseillé d'aider Loungar ou tout investisseur ayant un projet concret pour le MCA. Comment se fait-il qu'on l'accuse à tort ? A travers la discussion téléphonique qu'il a eue avec Drif, le président d'honneur du MCA s'est bien fait comprendre et il ne veut plus qu'on le cite dans les affaires du club. De folles rumeurs ont circulé au sujet d'une démission collective Hier après-midi, de folles rumeurs ont circulé dans les fiefs du Mouloudia, faisant état de la démission des membres du CA, comme l'a exigé Loungar. Toutefois, plusieurs membres dudit conseil ont démenti l'information, à l'image de Omar Ghrib et Amrous. Une source digne de foi nous a confié que seuls Bouhraoua et Gaceb se sont déplacés chez le notaire pour s'informer des démarches à suivre, si Loungar se montre prêt à prendre le club. Le notaire prêt à expliquer à Loungar les démarches à suivre La même source ajoute que lorsque Bouhraoua et Gaceb se sont déplacés chez le notaire, il leur a fait comprendre qu'il était prêt à expliquer à Loungar toutes les démarches à suivre, afin d'être en conformité avec la législation algérienne. Car le protocole d'accord signé n'a aucune valeur juridique et la démission qu'il réclame est réglementaire, du fait qu'il y a une grande différence entre un actionnaire et un fonctionnaire.