Zeddam : «Si les joueurs ne seront pas payés ce mardi, il faut s'attendre à un départ massif des cadres» Alors que renaissait l'espoir avec la venue de Ryad Djafar Mellah, qui semblait porter un projet très audacieux dans lequel il faisait participer le peuple du Mouloudia dans la reconstruction de leur club, tout s'écroulait avec le retrait avant-hier de l'homme d'affaires mettant, ainsi, le Mouloudia dans l'impasse. Alors que les autres clubs s'arrachent les meilleurs joueurs sur le marché des transferts, le vieux club algérois, lui, se livre une guerre sans merci pour la prise du pouvoir. Et comme dans la guerre des tranchées à Verdun, aucun ne semble prendre la mesure de l'autre camp. De quoi faire flipper les joueurs qui sont, désormais, dans le flou le plus total surtout après la démission d'Omar Ghrib. N'ayant plus d'interlocuteur avec qui négocier, les cadres vivent une situation très critique alors qu'ils commençaient à voir le bout du tunnel avec les promesses de régularisation faites par le P-DG de Merinal Pharmaceutique. Mais tout est tombé à l'eau avec le revirement de situation qui vient de chambouler tous les projets des joueurs qui espéraient poursuivre l'aventure avec le Mouloudia. Face à cette crise qui suscite réellement de l'inquiétude, Babouche et les siens ne savent plus quoi faire, surtout lorsqu'on sait que la date de leur régularisation a été fixée par Omar Ghrib pour après demain mardi (5 juin). C'est la journée de la dernière chance pour remettre un peu d'ordre dans la maison mouloudéenne plus que jamais exposée à l'exode de ses cadres. Ils devaient toucher leurs chèques à l'Auberge du moulin A priori, tout semblait rentrer dans l'ordre avec la procédure de régularisation qui devait être entamée dès ce mardi par Ryad Mellah. Ce dernier avait prévu d'octroyer les chèques à tous les joueurs à l'Auberge du moulin. Et, logiquement, face à cette ambition d'assainissement de la situation financière des troupes, les joueurs étaient tous suspendus à la venue de Mellah. Un processus qui n'est pas près de voir le jour avec le conflit interne qui a pris, depuis ces dernières heures, des proportions qui dépassent largement le cadre sportif. Le 5 juin, il y a risque d'exode des cadres Ne pouvant attendre indéfiniment que leur direction daigne, enfin, les régulariser et régler un conflit qui n'est pas près de connaître son épilogue, certains joueurs, qui sont en fin de contrat, attendent avec beaucoup d'appréhension cette journée du 5 juin date à laquelle les pensionnaires de Cheraga avaient promis de les régulariser. Dépassée cette date sans toucher le moindre centime, les cadres ne pourront plus répondre de rien. Et avec quinze éléments en fin de contrat, c'est un exode massif qui pend au nez du Doyen qui est à l'aube d'une saignée sans précédant. Subissant des offres incessantes et un harcèlement de tous les instants des autres présidents de club, il faut se rendre à l'évidence que les camarades de Babouche ne pourront résister indéfiniment aux chants des sirènes des autres écuries. Après Hamza Koudri, qui a pris ses devants, il pourrait y avoir d'autres éléments qui suivront le même chemin en optant pour le plus offrant. Et ce n'est certainement pas les opportunités qui manquent à Chaouchi, Zeddam, Mobitang, Attafen, Daoud, Yachir, Yalaoui et Hadji qui doivent trancher à l'issue de leur entrevue avec leurs responsables, prévue pour après-demain dans un lieu encore tenu secret pour éviter de subir les assauts des membres de l'opposition qui cherchent par tous moyens d'instaurer le KO dans un club qui est au bord de la rupture. ----------- Zeddam : «Si les joueurs ne seront pas payés ce mardi, il faut s'attendre à un départ massif des cadres» Très affecté par cette situation chaotique qui règne au sein du club, Hamza Zeddam est intervenu pour tirer la sonnette d'alarme, en mettant l'accent sur la nécessité d'agir très vite pour éviter une saignée qui serait fatale au club. Vous devez être dans le flou le plus total après tout ce qui s'est passé au niveau du club ces dernières heures… Nous vivons avec le cœur déchiré suite à tout ce qui se passe au club. Et c'est malheureux d'en arriver là, alors que nous sommes dans une période faste où la prochaine saison se construit maintenant. Nous sommes, nous les joueurs, en train de vivre avec le cœur ulcéré ce conflit qui n'arrange certainement pas la situation du club plus que jamais en danger. En tant que deuxième capitaine d'équipe, on imagine que vos partenaires vous ont confié leur détresse et leur inquiétude face à cette crise qui ne semble pas voir le bout du tunnel. C'est sûr que tous les joueurs attendent comme prévu, le 5 juin, pour percevoir leur dû. Et face à cette crise qui a pris beaucoup d'ampleur, beaucoup s'inquiètent. Et c'est pour cela qu'il faut agir au plus vite dans l'intérêt du club. Il faut savoir que l'équipe a plusieurs cadres qui sont en fin de contrat, et qu'il faudra négocier avec eux pour les convaincre de rester. Et à ce rythme, c'est la saignée qui se profile à l'horizon. Tout le monde cherche à faire son marché estival au Mouloudia. Les autres clubs savent que les cadres ne vont pas attendre indéfiniment que la crise cesse pour signer. Il faudra tout régler avant la fin de la semaine et éviter, ainsi, que les meilleurs joueurs partent ailleurs. Quelles sont, selon vous, les solutions adéquates ? Nous les joueurs, on n'a pas à nous immiscer dans les affaires administratives du club. Cela concerne exclusivement la direction et nos responsables qui doivent trouver les solutions pour sortir la tête de l'eau. Le plus important est qu'il y ait un consensus sur celui qui viendra investir au club. Il faut que tout le monde agisse dans l'intérêt du Mouloudia et rien d'autre. Le peuple du Mouloudia doit s'unir dans ces moments difficiles pour sortir de cette impasse qui est, surtout, préjudiciable au club. Qu'allez-vous décider si cette situation de confusion perdure ? Il y a cette date butoir du 5 juin qui sera déterminante. Dans le cas où les promesses ne seraient pas tenues, il ne faut pas, à ce moment-là, tenir rigueur aux joueurs s'ils décidaient de quitter le club, car personne ne pourra attendre indéfiniment qu'on daigne payer tout le monde. La direction doit assumer les conséquences de cette situation qui est très alarmante d'autant plus qu'on n'a pas d'interlocuteur vu que Ghrib a démissionné. Nous sommes vraiment dans le flou le plus total. ------------ Drif : «Loungar est toujours aussi déterminé à investir au Mouloudia» Après tous les événements qui ont secoué la maison mouloudéenne, Abdelkader Drif a eu, avant-hier soir, une longue communication avec Eddir Loungar qui a tourné autour de son projet qu'il espère toujours réaliser. «J'ai eu par téléphone une très longue discussion avec Eddir Loungar, qui aura duré une heure. Il m'a fait savoir que ce n'était pas dans sa mentalité d'abdiquer et de renoncer à un projet. Il m'a réitéré son envie d'investir tant qu'il jouit de la confiance et du soutien des supporters.» «Il ne viendra à Alger qu'après la démission du CA et le bilan financier certifié» Alors que les rumeurs enflent sur la venue dans les heures qui viennent d'Eddir Loungar à Alger, Drif indiquera : «Ecoutez. Loungar m'a fait savoir qu'il n'avait nullement l'intention de rallier le pays. Il m'a précisé qu'il ne comptait venir qu'après que ses exigences seraient prises en compte, à savoir la démission du CA et le bilan financier qui doit être certifié. C'est à ces deux conditions qu'il investira au Mouloudia et pas autrement.» «Mellah comptait emprunter 10 milliards des banques pour investir au MCA» Voulant aussi ouvrir la parenthèse pour parler de Ryad Mellah et de son projet jugé audacieux par certains, Drif nous a confié : «J'ai discuté avec Ryad Mellah afin d'avoir plus de précisions sur son projet. Il m'a fait savoir qu'il comptait faire un emprunt de 10 milliards de la banque alors que lui ne dispose que de 3 milliards. J'ai profité de l'occasion pour lui faire part du projet d'Eddir Loungar. Et je peux vous dire que Mellah est resté sans voix. Moi, je suis intimement convaincu que Mellah a été induit en erreur par Ghrib et ses collaborateurs.» «Ghrib doit partir, car il s'est mis tout le monde à dos avec ses attaques incessantes» En conclusion, Abdelkader Drif n'a pas pu s'empêcher, une nouvelle fois, d'égratigner Omar Ghrib qui a eu, la veille, des propos virulents à son encontre sur Nahar TV. «Je conseille à Ghrib de partir, car il s'est mis tout le monde à dos. Il s'est attaqué à tout le monde, que ce soit à la télévision ou dans les autres organes de presse. Le peuple du Mouloudia ne veut pas de lui. Il réclame son départ. Alors qu'il le fasse en laissant des hommes comme Loungar investir afin de redonner au Mouloudia toutes ses lettres de noblesse.»