Del Bosque : «J'ai mis Fabregas comme avant-centre afin de contrer le pressing des Italiens» Prandelli : «Nous aurions dû mieux gérer notre avantage» Stade : Gdansk Arena à Gdansk (Pologne) Affluence : nombreuse Arbitres : Kassai, Erös et Ring (Hongrie) Avertissements : Alba (66'), Arbeloa (84'), Torres (84') (Espagne) ; Balotelli (37'), Bonucci (66'), Chiellini (79'), Maggio (89') (Italie) Buts : Fabregas (64') (Espagne) ; Di Natale (61') (Italie) Espagne : Casillas, Arbeloa, Alba, Ramos, Piqué, Alonso, Busquets, Xavi, Iniesta, Silva (Navas 64'), Fabregas (Torres 74') Entraîneur : Vicente Del Bosque
Italie : Buffon, Giaccherini, Maggio, Chiellini, Bonucci, De Rossi, Marchisio, Motta (Nocerino 90'), Pirlo, Cassano, Balotelli (Di Natale 56'). Entraîneur : Cesare Prandelli La première période était paradoxale : c'est l'Espagne qui dominait le jeu et qui avait la maitrise du ballon, mais c'est l'Italie qui se procurait les occasions de but les plus nettes. A ce titre, l'association entre Antonio Cassano et Mario Balotelli était intéressante car ces deux réussissaient à créer des brèches. D'ailleurs, il a fallu tout le talent de Casillas pour que les Espagnols n'encaissent pas de but. Vicente Del Bosquet a opté pour un schéma tactique sans véritable attaquant de pointe, mettant Cesc Fabregas comme pivot dans la surface de réparation adverse. Avec une telle concentration de milieux défensifs sans un «tueur» devant, les Espagnols ont usé de passes, chacun invitant l'autre à conclure. D'ailleurs, il n'y a eu aucun tir de loin, tellement les coéquipiers de Xavi semblaient décidés coûte que coûte à entrer dans la surface adverse avec le ballon. Le seul à avoir créé le danger dans ce schéma a été Iniesta, véloce et explosif, mais il a été mal aidé par ses coéquipiers. Di Natale a trop pesé, Torres a trop gâché La seconde mi-temps a valu par deux périodes. Il y a eu d'abord la première demi-heure où un joueur, Antonio Di Natale, rentré à la place de Balotelli, a tout changé dans le match en inscrivant le premier but de son équipe (61') et en se procurant une autre occasion. Entre-temps, Cesc Fabregas est parvenu à égaliser (64'), mais l'Espagne d'hier a trop voulu jouer à la Barça pour espérer être efficace car ne peut jouer comme le Barça qui veut. Il y a eu ensuite la rentrée de Fernando Torres qui, de son côté, allait être l'auteur d'un festival de ratages sur des occasions a priori faciles. L'Espagne d'hier a été dominateur, mais trop maladroite devant pour espérer gagner. En somme, un départ au petit trot. Le seul à avoir joué à son véritable niveau a été Iniesta qui, sans surprise, a été désigné homme du match. -------- Del Bosque : «J'ai mis Fabregas comme avant-centre afin de contrer le pressing des Italiens» «Je n'ai pas aligné de véritable avant de pointe car Fabregas est un milieu de terrain très spécial et peut faire le travail d'un avant-centre en situation offensive et celui de milieu récupérateur quand nous perdons le ballon. J'ai préféré ce schéma plus sécurisant face à un adversaire qui, nous le savions, allait jouer le pressing. Nous avons eu à la fin une meilleure possession de balle. Je pense que c'était un beau match. L'Italie a joué le marquage individuel, restant très bas en défense et procédant par des contres dangereux. J'estime que le nul est bon à prendre. Je regrette cependant l'état de la pelouse, sèche et empêchant ainsi une circulation plus rapide du ballon. Si le terrain avait été plus humide, le match aurait été meilleur. Pour ce qui est de Torres, j'ai choisi de l'incorporer en fin de match parce que le jeu était devenu plus ouvert». Prandelli : «Nous aurions dû mieux gérer notre avantage» «Nous avons fait un bon mach. Nous avons souffert, certes, mais nous avons bien joué. Nous regrettons de ne pas avoir su tirer profit de notre avantage au score. Nous aurions sûrement dû mieux gérer notre avance. Cependant, comparé au 3-0 reçu face à la Russie, nous avons progressé physiquement et mentalement. C'est ça, l'Italie ! Le remplacement de Balotelli ? Ce n'était pas une sanction. J'avais prévu de faire rentrer Toto (Di Natale, ndlr). Cependant, il doit apprendre qu'il ne doit pas en faire à sa tête. Il faut qu'il fasse des choix conformes à notre plan de jeu. Cassano, lui, a été intéressant dans sa manière de jouer. J'aime que mes consignes soient appliquées toujours à 100 %.» ------------ Des Espagnols à Capello : «Tu t'es trompé de stade !» Hier, l'Italie a joué contre l'Espagne, ce dont a profité l'entraîneur italien Fabio Capello pour aller assister au match. Des supporters espagnols, qui se trouvaient dans la tribune surplombant la tribune officielle, l'ont aperçu et se sont mis à le chambrer en lui lançant «Fabio, tu t'es trompé de stade !», allusion faite à son ancienne fonction de sélectionneur de l'Angleterre, dont il a démissionné récemment, et au fait que les Anglais jouent aujourd'hui à Donetsk, en Ukraine. Impassible, Capello n'a pas répondu à la provocation. Di Natale : «J'ai effacé le mauvais souvenir d'il y a 4 ans» «Je suis très content. Andrea (Pirlo, ndlr) m'a servi un très bon ballon et j'ai bien su l'exploiter. Sur ma non titularisation, je dirais seulement que le coach fait ses choix et que je suis prêt à donner le meilleur de moi-même à chaque fois qu'il fera appel à moi. Le souvenir du penalty que j'avais raté contre l'Espagne il y a quatre ans (en quart de finale de l'Euro, ndlr) me fait encore mal. C'est pour cela que j'ai eu beaucoup d'émotion à leur marquer aujourd'hui». ----------- Les mi-temps de l'Euro en Free-style Depuis le début de l'Euro, l'animation sur les terrains afin d'occuper les spectateurs est assurée par des Free-stylers (en général deux à la fois) qui égayent les présents de leurs jongleries et leur adresse. Il faut dire que les publics polonais et ukrainien, peu habitués aux prouesses individuelles, sont charmés par ces exhibitions. L'Espagne a battu l'Italie... une seule fois Cela peut paraître bizarre, mais l'Espagne n'a battu l'Italie qu'une seule fois en match officiel ! Et encore, cette unique victoire remonte à... 1920. C'était à l'occasion des premiers jeux Olympiques de l'ère moderne. Certes, l'Espagne avait éliminé l'Italie lors de la précédente édition de l'Euro, en 2008, mais c'était aux tirs au but après que le match s'est terminé à l'issue des prolongations sur un nul 0-0 et, en pareil cas, ce match est comptabilisé comme un nul. Espagne-Italie ne remplit plus les stades ! Il fallait le voir pour le croire : Espagne-Italie, le match entre les deux derniers vainqueurs de la Coupe du monde de football et deux sélections qui drainent des millions de fans à travers le monde, n'a pas fait stade comble ! Pourtant, le stade de Gdansk n'est pas particulièrement grand (sa capacité est de 40 000 spectateurs seulement). Trois paramètres sont mis en avant pour expliquer que des centaines de sièges soient restés vides : la rareté, voire la cherté des hôtels à Gdansk et ses environs, la crise économique qui frappe l'Espagne et qui fait désormais réfléchir tout le monde quant à ses dépenses et le scandale des matches truqués ayant touché l'Italie, lequel a démoralisé bon nombre de tifosis. Très peu de supporters italiens Les supporters italiens ayant effectué le déplacement à Gdansk ont à peine rempli le quart du stade. Cette désaffection s'explique par le scandale des matches truqués qui secoue actuellement l'Italie et dans lequel des joueurs actuellement à l'Euro et qui ont même joué hier, tels le gardien de but Buffon ou le défenseur Bonucci, tous deux de la Juventus, sont cités comme témoins. L'opinion publique italienne en est dégoûtée et se dit même lassée de ces scandales à répétition. Deux Algériens au stade Qui a dit que les Algériens n'allaient pas à l'Euro ? Hier, nous en avons découvert deux à Gdansk. Arborant des maillots de l'Espagne, ils sont venus d'Algérie pour assister au match. Déçu du score, mais contents d'être là, ils savourent le moment.