Balzaretti : «Nous n'avons pas peur de l'Espagne.» Fabregas : «Pas habitué à être un remplaçant.» Prétendantes aux deux premières places du groupe C, l'Espagne et l'Italie se donnent la réplique pour leur entrée en lice dans cet Euro 2012. Attention à la première marche ! Le tenant du titre, à savoir l'Espagne, entame la compétition, avec un statut de favori, face à une équipe reconstruite par Cesare Prandelli et qui a la dure tâche de faire oublier à ses supporters la gangrène du scandale «Calcioscommesse» qui effrite la santé du football transalpin. La dernière fois que la «Nazionale» se trouvait dans cette posture, elle avait gagné 2 Coupes du monde, c'était en 1982 et en 2006. Même si les Espagnols seront favoris, ils devront se méfier donc de l'équipe italienne qui est toujours présente dans les grands rendez-vous. Avec des joueurs comme Balotelli, Di Natale ou encore Thiago Motta et Nocerino, l'Italie a les moyens de bousculer la Furia Roja. A ce jour, les deux équipes se sont affrontées à 30 reprises et le bilan est très équilibré puisque les Espagnols ont gagné 9 fois contre 10 pour les Italiens. A noter que 11 matchs se sont terminés sur un nul. La dernière confrontation date du mois de août 2011 où à Bari, l'Italie s'était imposée sur le score de 2-1. L'Espagne veut prouver sa suprématie Dans l'Arena de Gdansk, Xavi et les siens tenteront de poser la première pierre d'un édifice qu'aucune sélection n'a réussi à construire jusqu'à présent : remporter de rang deux Euro et un Mondial. L'enjeu est de taille et la réalisation soumise à plusieurs aléas. Celle des absences en équipe d'Espagne tout d'abord. La Roja est en effet arrivée en Pologne sans Puyol, défenseur central et leader emblématique, ni Villa, meilleur buteur de l'histoire de l'Armada espagnole (51 buts). Mais l'Espagne gagne, même avec une équipe B ! Privée de ses Barcelonais, la sélection de Vicente Del Bosque a battu la Serbie (2-0) puis la Corée du Sud (4-1) en match de préparation. Face à une équipe italienne, qui ne devra pas jouer l'attaque à outrance, l'Espagne a largement les moyens pour faire face à ce genre de situation. Gerard Piqué et Fernando Llorente ont assuré vendredi qu'ils préféraient affronter des formations ultra-défensives plutôt que des équipes plus offensives. «Ce serait parfait que toutes les équipes nous attendent retranchées sur leur propre but et nous laissent la possession du ballon. Parce que c'est quelque chose qui nous réussit bien et ce ne serait qu'une question de temps pour marquer», a jugé l'avant-centre de l'Athletic Bilbao. L'Italie en quête de rachat La Squadra Azzurra abordera cet Euro dans des conditions très défavorables ! L'Italie a vu sa préparation tronquée par le scandale des matchs truqués («Calcioscommesse»') et l'annulation de sa rencontre contre le Luxembourg en raison du séisme du 29 mai. L'Italie est en reconstruction depuis son Mondial raté, et reste fragile en attaque, dépendant d'Antonio Cassano, absent des terrains six mois à cause d'un malaise cardiaque, et de l'imprévisible Mario Balotelli. Mais son sens tactique et son habitude des grands rendez-vous en font un client sérieux. Daniele De Rossi a annoncé vendredi à Cracovie qu'il jouerait au centre d'une défense à cinq pour les débuts de l'Italie à l'Euro-2012 contre l'Espagne, confirmant l'option défensive choisie par le sélectionneur Cesare Prandelli. «Je jouerai en défense à 99,9%, a dit le milieu de terrain de l'AS Rome. Je ne serai pas défenseur pur, mais le lien entre la défense et le milieu. A la Roma aussi je me suis adapté tactiquement, c'est normal. Pour participer à l'Euro, on fait des efforts.» Le «Capitano futuro» de la Roma remplace Andrea Barzagli, indisponible au moins pour le début du tournoi, mais devrait tenir un rôle plus offensif. «Je ne vais pas jouer uniquement pour ne pas prendre de but mais pour m'insérer au milieu de terrain, comme Prandelli me le demande», a-t-il expliqué. ------------------- Bon à savoir : Le gardien, Iker Casillas, a récemment remporté son 73e match sans encaissé de but face à la Serbie (2-0) en match amical, en voulant forcément défendre ce record. L'Italie a affronté l'Espagne pour la dernière fois lors d'un match amical en aout 2011, remportant une victoire 2-1 grâce à des buts signés Riccardo Montolivo et Alberto Aquilani. Les Italiens ont seulement remporté deux de leurs neuf derniers matchs durant un Euro, faisant 5 matches nuls et perdant les 2 autres. La Roja a remporté 41 de ses 45 derniers matches compétitifs et reste une série de 14 victoires consécutives. ------------------- Notre pronostic : Un match nul Une nouvelle fois grandissime favorite de l'épreuve, l'Espagne devrait confirmer son statut en ce début de tournoi en disposant d'une sélection italienne perturbée par des problèmes extra-sportifs. Mais l'Italie est loin d'êtres une proie facile pour les Espagnols, et généralement, quand deux ténors s'affrontent dans un premier match de poule, ils ne prennent aucun risque et se neutralisent au final. ------------------- Balzaretti : «Nous n'avons pas peur de l'Espagne» L'arrière gauche de la Squadra Azzurra, Federico Balzaretti, a répondu à quelques questions en conférence de presse, avant la rentrée en lice de l'Italie durant l'Euro 2012 : «Un 3-5-2 ou une défense à quatre ? Cela m'est égal, j'ai déjà joué à ces deux postes. Courir et avoir une bonne condition physique sont plus importants qu'un dispositif tactique. S'il est préférable d'affronter l'Espagne dès le premier match ? Nous n'avons pas peur de l'Espagne mais c'est l'équipe la mieux armée pour remporter ce tournoi. Nous préparons bien ce match avec des entraînements très intenses. Ce qui a changé après cette déconvenue contre la Russie (défaite 3-0 de la Nazionale en match amical le 1er juin, ndlr) ? Je ne pense pas que les choses ont changé, nous avons toujours travaillé de la même manière. L'équipe a connu ce moment difficile mais le groupe est fort et constitué de personnes extraordinaires. Nous devons imposer notre jeu. Contre l'Uruguay (match amical disputé en novembre dernier, ndlr), nous avons perdu mais nous avons aussi raté beaucoup d'occasions, contre la Russie, nous nous sommes créé 4-5 balles de buts. L'arme en plus de l'Italie ? Les idées de Prandelli, son empreinte. Et puis nous avons Buffon, Pirlo, De Rossi, Di Natale et Marchisio qui sont des joueurs extraordinaires. Pour tout cela, nous partons confiants. Les différences entre moi et Giaccherini ? Nous n'avons pas les même caractéristiques, lui est plus offensif tandis que moi, je suis plus défensif. Peu importe qui sera sur le terrain, je signerais pour gagner l'Euro sans jouer une minute.» Albertini : «L'Italie est prête d'un point de vue physique et psychologique» Le vice-président de la Fédération italienne Demetrio Albertini s'est exprimé à l'approche du premier match de l'Italie face à la sélection espagnole, et il est plutôt optimiste. «Les Espagnols devront courir contre nous et ils ne sont pas du tout habitués à le faire. Ils auront en face d'eux une équipe qui joue bien le ballon, un facteur positif pour nous et négatif pour eux. L'équipe est prête d'un point de vue physique et psychologique, elle est prête à affronter une des équipes les plus fortes du tournoi et elle ne pense qu'au terrain», a déclaré l'ancien milieu de terrain italien du Milan AC et du FC Barcelone. ------------------- Fabregas : «Pas habitué à être un remplaçant» Le milieu de terrain de l'Espagne, Cesc Fabregas, s'est confié sur son statut de remplaçant en ce début d'Euro 2012, lui qui a réussi à gagner rapidement une place de titulaire au FC Barcelone : «Je ne me suis toujours pas habitué à être un remplaçant. Je suis très contrarié quand je ne joue pas. Que cela soit avec l'équipe nationale, le Barça, ou l'équipe dans laquelle je peux jouer. ça fait parti de ma personnalité, mais quand le match commence, je pense seulement à aider mon équipe et apporter ce que je peux.» Llorente veut gagner un statut de titulaire Fernando Llorente, l'attaquant de la sélection espagnole, veut prouver qu'il peut être titulaire avec la Roja lors de l'Euro 2012. «Le seul qui sait qui va être aligné en attaque dimanche, c'est le coach, mais nous sommes tous capables de l'être», a avancé le buteur basque, à nos confrères de AS. «Je travaille dur pour démontrer que je peux aider la sélection et être titulaire», a estimé le buteur espagnol. Et les médias espagnols le donnent favori pour occuper le front de l'attaque face à la Squadra Azzurra aux dépens de Torres et Negredo. «On peut tous l'être, la décision de l'entraîneur n'est pas facile à prendre», s'est contenté de dire Fernando Llorente.