Les Pays-Bas et le Danemark, opposés pour leur entrée en lice au Mondial-2010, se retrouvent deux ans plus tard à ce même stade de l'Euro-2012, samedi à Kharkiv (19h00 locales, 16h00 GMT), pour lancer la grande bagarre du groupe B, présenté comme celui de la mort. Comme le 14 juin 2010 à Johannesburg où les Néerlandais s'étaient imposés 2 à 0, ces derniers endossent le costume du favori, forcément déjà sous pression avant d'affronter l'Allemagne et le Portugal lors des matches suivants. "Bien sûr que les Pays-Bas sont les favoris", concède le sélectionneur danois Morten Olsen. "Si nous vendrons chèrement notre peau, je suis conscient qu'il nous faudra des circonstances favorables pour faire un résultat: une décision favorable de l'arbitre, un ballon qui rebondit dans le bon sens...", assure l'ancien entraîneur de l'Ajax Amsterdam. A moins que les Néerlandais n'aient encore en tête samedi les circonstances défavorables auxquelles ils font face depuis mercredi, lorsqu'ils ont été entendus des cris de singe en direction des joueurs de couleur de la sélection. "Les Pays-Bas doivent gagner. Nous, nous voulons gagner", nuance Olsen qui misera sans doute sur la contre-attaque. Affaiblie en défense par le forfait de Joris Mathijsen (cuisse) et l'interrogation quand à la place d'arrière gauche (Schaars, Bouma ou Willems), les Néerlandais ne renonceront pas à leur style offensif. Avec le quatuor Sneijder-Robben-Afellay-Van Persie, la sélection dirigée par Bert van Marwijk dispose forcément des armes pour bousculer n'importe quelle équipe. L'important sera de ne pas sous-estimer un adversaire qui a tout de même terminé en tête de son groupe qualificatif devant le Portugal. "Il est hors de question de prendre les Danois de haut. C'est une équipe dangereuse. Le premier match d'un tournoi étant selon moi le plus important, il faudra être sérieux dès la première minute", affirme Rafael van der Vaart, sans doute remplaçant samedi. "Les supporteurs parlent surtout des chocs contre l'Allemagne et le Portugal. Mais si nous voulons remporter le tournoi, il faut d'abord impérativement battre les Danois", appuie Arjen Robben qui a affiché une belle forme durant les matches de préparation et semble avoir oublié sa fin de saison cauchemardesque avec le Bayern Munich. "En 2010, le succès face au Danemark avait parfaitement lancé notre tournoi. Qu'il en soit de même cette fois-ci", déclare le défenseur John Heitinga. Les Néerlandais qui n'ont plus perdu face aux Danois depuis 1967 s'attendent à se heurter à une équipe "très repliée", avance Bert van Marwijk qui espère, outre la victoire, un but ou une belle prestation de Robin van Persie. Les critiques ont fusé aux Pays-Bas quand le sélectionneur a annoncé qu'il titulariserait le "Gunner" à la pointe de l'attaque, reléguant sur le banc Klaas-Jan Huntelaar, le meilleur buteur des qualifications avec 12 buts. La prestation de Van Persie, mais aussi de celle de la défense inédite qui sera alignée vont déjà conditionner beaucoup de choses pour la suite du tournoi des Oranje, favoris au titre à l'instar de l'Espagne et de l'Allemagne.