L'affiche entre cousins aussi germains que rivaux promet des étincelles, mercredi dans le groupe B de l'Euro-2012: les Pays-Bas défient l'Allemagne à Kharkiv avec le but de surmonter leur faux pas initial, tout comme le Portugal face au Danemark à Lviv. Allemagne et Danemark assureraient leur qualification en cas de victoire. Si les deux matches s'achevaient par des nuls, Allemands et Danois n'auraient plus qu'à composter leur billet avec un autre nul dans leur confrontation lors de la 3e et dernière journée. Autant dire que la victoire est presque impérative pour les Oranje de Van Bommel et les Rouge et Vert de Cristiano Ronaldo. Vice-champions du monde en titre, les Pays-Bas sont tombés de haut en se heurtant au roc danois (0-1). Ils avaient alors connu un invraisemblable manque de réussite (28 tirs dont 8 cadrés), et le trio Robben-Van Persie-Afellay a vite été remis en cause. De quoi relancer la sempiternelle guerre des ego, avec des remplaçants marris de cirer le banc, comme Van der Vaart et Huntelaar, et des tensions entre certains joueurs et le sélectionneur Bert van Marwijk, selon la presse néerlandaise. "L'ambiance n'est pas la même qu'au Mondial-2010 (où les Pays-Bas avaient atteint la finale). Mais c'est normal quand on perd le premier match", a déclaré Sneijder. En ajoutant: "Cela dit, il n'est pas nécessaire que nous soyons tous amis pour jouer ensemble et gagner des matches". Ambiance, donc... La perspective d'affronter le voisin allemand peut néanmoins souder le groupe, sept mois après l'humiliante raclée infligée par la Nationalmannschaft en amical à Hambourg (3-0). "Il manquait des joueurs importants des deux côtés", a éludé Joachim Löw. Qui a chargé le mistigri de la pression sur le dos de son adversaire. "Il est évident que l'enjeu sera énorme pour les Pays-Bas, a estimé Löw. Quand on a perdu le premier match, on ne peut plus se permettre de défaite. Ils jouent leur place dans le tournoi, et se laisser bousculer, comme ils l'ont été à certains moments contre le Danemark, cela n'arrivera plus." L'Allemagne, laborieuse samedi, devra donc monter en puissance, ses cadres notamment (Lahm, Schweinsteiger, Özil), apparus empruntés. Enjeu annexe: comment se traduira la traditionnelle rivalité germano-néerlandaise entre les supporteurs dans les rues de Kharkiv ? Une telle rivalité n'existe pas entre le Portugal et le Danemark, même si la rencontre des deux sélections tend à se muer en un classique: elles étaient dans le même groupes des qualifications au Mondial-2010 et à l'Euro-2012, pour un bilan favorable aux Nordiques (deux victoires, un nul, une défaite), premiers de leur groupe quand les Portugais devaient passer par des barrages. La bande à Cristiano Ronaldo se veut optimiste, après avoir fait bonne figure contre l'Allemagne (deux poteaux) malgré des moyens limités. Nani a estimé que le Danemark, fort de ses trois points, se retrancherait derrière et qu'il y aurait dès lors peu d'espaces. Cela poussera-t-il Paulo Bento à modifier son secteur offensif ? Le sélectionneur peut jouer la carte technique avec la titularisation de Quaresma, mais aussi placer CR7 ou Nani en pointe. L'attaque côté danois, c'est Bendtner. L'avant-centre a marqué quatre buts en autant de matches contre le Portugal. "Pure coïncidence", a-t-il dit, avant de vanter l'esprit de corps de son équipe: "On voit rarement une équipe comme la nôtre, avec des joueurs toujours prêts à courir un peu plus l'un pour l'autre, quel que soit l'adversaire!". Le "Gang Olsen", du nom du sélectionneur Morten Olsen en poste depuis 2000, devea effectivement faire preuve de solidarité face à Cristiano Ronaldo, qui aura sans doute à cœur d'éviter une nouvelle sortie de route prématurée à son équipe. Et à lui-même.