Abola : «D'un joueur égoïste au gentleman qui partage son prix avec son équipe. Ojogo : «Ronaldo menace le record de Nuno Gomes». Journalistes et footballeurs français feraient bien de jeter un coup d'oeil par delà leurs frontières avant d'émettre un jugement un peu trop lapidaire sur la façon dont ils se comportent les uns vis-à-vis des autres. Car au sortir de la victoire et de la qualification portugaise pour les quarts de finale de l'Euro (2-1 contre les Pays-Bas), il n'y a pas un membre de la sélection lusitanienne qui se soit arrêté aux micros de la presse locale. Malgré tout, quelques acteurs, dont Cristiano Ronaldo, ont accepté de livrer leur sentiment à la fin de la rencontre. L'attaquant du Real Madrid, élu homme du match, a ainsi fait part de son bonheur après un match a cours duquel il a relevé la tête, après un début d'Euro raté : «Nous méritons de passer au tour suivant car nous n'avons jamais lâché. Je suis très content d'avoir marqué aujourd'hui, car c'est aussi le deuxième anniversaire de mon fils. Nous avons atteint notre objectif qui était de disputer les quarts de finale. Ce sera dur contre les Tchèques mais, désormais, tout est possible». Son coéquipier Miguel Veloso a, quant à lui, estimé que son équipe avait fait «un superbe match», durant lequel ses coéquipiers ont «prouvé [leur] unité.» La satisfaction principale, pour le milieu de terrain est d'avoir su «se relever pour se qualifier» après le premier match perdu contre l'Allemagne. «Quelle joie de jouer cet Euro !» s'est-il enthousiasmé. Plus mesuré, Paulo Bento, a souligné que son équipe n'avait «pas bien commencé le match» en encaissant un but de Van der Vaart. «Nous ne faisions rien de ce que nous voulions. Nous ne contrôlions pas le jeu», a commenté le sélectionneur lusitanien, qui a ignoré le boycott au micro de la chaîne portugaise TVI. Fort heureusement, Cristiano Ronaldo et ses ouailles ont«ensuite très bien réagi. [...] La victoire et la qualification sont méritées. On a été très bons contre les Pays-Bas, mais nous n'avions pas été mauvais face à l'Allemagne et le Danemark.» Le technicien a fait valoir «la consistance» de son équipe qui, d'après lui, peut leur permettre de viser le dernier carré». La presse portugaise lui a pardonné Après le match contre le Danemark, l'ensemble de la presse et des supporters était unanime : Cristiano Ronaldo devait soit séjourner sur le banc - puisqu'il n'a jamais été aussi bon avec le Portugal qu'avec le Real Madrid - soit être replacé dans l'axe laissant la place libre à Ricardo Quaresma ou au tout nouveau sauveur, Silvestre Varela, déjà qualifié de «São Silvestre», en référence à un saint du pays. De l'abattage médiatique à la renaissance. Les stats impressionnantes lors du match face aux Pays-Bas, mises en avant par Marca, ont fait taire les critiques : «2 buts, 2 poteaux, 12 frappes, 3 passes (presque) décisives». Et avec Cristiano Ronaldo, c'est aussi Paulo Bento qui renaît, si critiqué pour ses choix et sa confiance envers son capitaine. Dans Abola, il va même jusqu'à affirmer que certains Portugais iront acheter des écharpes tchèques par vengeance puisqu'ils ne souhaitaient pas que le Portugal se qualifie. Abola : «D'un joueur égoïste au gentleman qui partage son prix avec son équipe Abola souligne la parole noble de Cristiano Ronaldo qui a remercié ses coéquipiers disant qu'il n'aurait jamais remporté le prix d'homme du match sans l'aide de ses compagnons. Le Journal de Noticias a vu dimanche «un Portugal de rêve», et un match «incroyable de Cristiano Ronaldo» alors que le Publico parle d'«un Cristiano Ronaldo au meilleur niveau et d'une des meilleures prestations collectives de ces dernières années de la sélection portugaise». Ojogo : «Ronaldo menace le record de Nuno Gomes» Allant encore plus loin dans l'éloge, Ojogo revient sur l'historique des buteurs de la sélection en compétition européenne : «Ronaldo menace le record de Nuno Gomes» (6 buts de l'attaquant de Braga contre 5). A trop le mettre sur un piédestal, la presse ne remarque même pas que son ratio de but par rapport au nombre de frappe reste faible (2 buts pour 12 frappes) et qu'il bénéficie d'une malchance légendaire avec la sélection (deux nouveaux poteaux de plus au compteur). A trop l'encenser, on oublie aussi les prestations remarquables des Pepe, Nani, João Pereira ou F. Coentrão. Et si le Portugal ne parvient pas à éliminer les Tchèques, c'est encore Cristiano Ronaldo qui sera le seul et l'unique responsable.