Benabderrahmane : «C'est bon, je suis libre !» Ayant décidé de sortir de sa réserve, le président du conseil d'administration, Azzedine Gana, a tenu à mettre les points sur les i, vis-à-vis des éléments récemment relatés par les médias d'abord puis de la situation du club belouizdadi. Il est rare de voir le président sortir de son mutisme, visiblement touché et atteint par tout ce qui a pu être dit et écrit ces dernières semaines. Il a tenu toutefois à rectifier certaines inexactitudes soulevées par les médias notamment le dossier de recrutement qui a fait sortir les supporteurs de leurs gonds. Les explications données par Azzedine Gana semblent convaincre les inconditionnels les plus incrédules, car une réplique des dirigeants visés aurait été aussi incisive que tranchante mais faute de réponse, le doute se dissipe peu à peu, laissant apparaître un sentiment évident que les déclarations de Gana sont loin d'être fausses, sauf si on décide de le contrarier. Notre interlocuteur s'attachait ainsi à éclaircir point par point les accusations dont il a été la cible : «J'ai pu lire que j'avais délégué un proche pour recruter, que les joueurs ramenés ne valaient pas un sou ou encore que mes méthodes étaient gênantes et méprisables, ce que je conteste énergiquement», avait-il énumérer avant de rappeler : «Il y a un an, j'ai été le sauveur de cette équipe. Tout le monde fuyait le club, les joueurs et les supporteurs avaient le moral au plus bas, j'ai été le seul à postuler à la présidence et soutenir le staff. J'en suis fier, même si la suite des événements a été contre moi. Aujourd'hui, ma volonté et mon engagement sont atteints, j'avais souvent affirmé que si les attaques personnelles et les insultes continuaient, je partirais.» Le club est dépourvu de force C'est effectivement l'enjeu de ces dernières semaines, la situation est grave, le sort du club sera scellé mercredi prochain, date à laquelle les membres du conseil d'administration se réuniront à la demande de Gana qui devra présenter officiellement sa démission. Mais avant cela, le conseil aura à effectuer une revue générale de tout ce qui a été accompli précédemment et ce qui reste à faire, car Gana nous a affirmé : «Même si je pars, je laisse un grand projet à mon successeur, j'ai tout élaboré pour faire du CRB un grand d'Afrique, mais malheureusement, on veut enterrer ce club alors que le Chabab compte des centaines de milliers de fans sur tout le territoire national et même au-delà de nos frontières. Ceci n'est pas une menace, mais une réalité à laquelle j'ai dû me résigner», estime le président. Le Chabab n'a pas pu bénéficier des subventions étatiques par la faute d'un laxisme flagrant dans la gestion, comme a tenu à le faire savoir Azzedine Gana : «On m'a informé que le CSA a enfin déposé les dossiers pour bénéficier des subventions de l'APC et de la DJSL. J'ai demandé aux dirigeants du club, il y a de cela trois mois, de faire le nécessaire pour préparer les documents, ce qui a été fait. Je vous informe que le club a perdu la saison précédente plus de 4 milliards de centimes de subventions», et de poursuivre : «Pour l'intérêt du CRB, je ne me suis opposé à rien, je veux juste comprendre la faisabilité des choses. Il ne m'est plus possible d'honorer les deux ans qui me restent, car si on m'avait donné les moyens, j'aurais pu faire quelque chose de grand, mais à chaque rencontre avec les actionnaires, c'est toujours la même réponse de leur part, à savoir qu'ils n'ont pas d'argent à apporter parce qu'ils sont des fonctionnaires. Alors que faire ? Sincèrement, je ne peux plus assumer à moi seul toutes les dépenses du club. Ce n'est pas ce qui était convenu. Au départ, on m'a juste réclamé l'argent pour payer les joueurs, par la suite, je me suis retrouvé à affronter seul tous les problèmes. Je pense que c'est anormal.» ------------------------------------ Benabderrahmane : «C'est bon, je suis libre !» Après une période de doute et d'inquiétude, le défenseur central Farès Benabderrahmane s'est finalement vu remettre sa lettre de libération et pourra ainsi rejoindre la formation de l'ESS avec laquelle il a discuté sur tous les aspects du contrat. La signature devra se faire ce lundi Quelles sont les nouvelles par rapport à la dernière fois ? Très bien, je suis maintenant soulagé, après avoir reçu ma lettre de libération. Il faut dire que ce n'était pas facile à gérer une situation pareille. Quand avez-vous reçu vos papiers ? Aujourd'hui (entretien réalisé samedi), ils sont en possession du manager Saïd Chihab qui devra se déplacer avec moi à Sétif, ce lundi, pour concrétiser mon transfert. Finalement, combien avez-vous payé pour être libre ? J'ai auparavant proposé de céder deux mois de salaires, mais en fin de compte j'ai dû tout laisser, soit 5 mois de mes arriérés. Je n'avais pas d'autre choix, c'est le prix à payer pour être libre et choisir à ma convenance ma destination préférée. Je ne le regrette pas, car je vais rejoindre une autre grande équipe. Comment analysez-vous votre saison ? Je ne suis pas satisfait de mon rendement, car je pouvais réaliser de meilleures prestations et mon rendement aurait été plus convaincant, mais pour des raisons que je préfère garder pour moi, j'ai réalisé une saison mitigée. Vous avez souvent dit que vous n'étiez pas à votre aise au CRB, que devrions-nous comprendre par là ? Effectivement je l'ai et je le redis encore une fois, je n'étais jamais à mon aise au Chabab. Je ne veux accuser personne et je ne voudrais pas m'attarder là-dessus, mais je parlerai de tout cela au moment opportun. Le CRB reste un grand club qui draine des milliers de supporteurs aussi fidèles que connaisseurs, mais certaines choses ne tournent pas rond, c'est tout ce que je peux dire pour l'instant. Comment entrevoyez-vous l'avenir ? Je rejoins une des grosses cylindrées du championnat, en l'occurrence l'ESS. Je souhaite retrouver la joie de jouer et une excellente ambiance, surtout après le départ de plusieurs joueurs et l'arrivée d'autres. Il faut que je retrouve mon niveau lorsque je défendais les couleurs de l'USMH. ---------------------------------------------------- Les joueurs ont perçu une partie de leur argent Tous les joueurs belouizdadis ont touché une partie de leur dû, ce qui leur permettra de passer des vacances, en attendant d'encaisser les chèques en leur possession. Azzedine Gana a affirmé à ce propos : «Nous avons fait l'impossible pour réunir une certaine somme d'argent, afin de permettre aux joueurs de partir en vacances. Il est vrai qu'ils ne sont pas obligés d'attendre la réouverture du compte bloqué pour percevoir leurs salaires, cette situation pourrait encore prendre du temps, raison pour laquelle je me suis débrouillé pour honorer mes engagements envers les joueurs, avec l'aide de mes proches collaborateurs», et d'enchaîner : «Si je n'avais pas apporté de l'argent, croyez-vous que nous parviendrions à finaliser avec les nouvelles recrues et faire prolonger les cadres ? Je tiens à vous informer qu'à l'exception d'un seul élément de l'équipe, tous les autres joueurs ont, avant de parapher leurs contrats, pris chacun une bonne partie de leurs salaires. Il faut savoir qu'en cette période des transferts, seul le nerf de la guerre arrive à convaincre», tenait-il à affirmer. Mais les joueurs ont souvent soutenu le contraire et déclarent à qui veut les entendre qu'ils attendent patiemment qu'on les invite à passer à la banque pour encaisser leurs chèques. --------------------------------------------------- Aoued au MCO, ça se précise Le meneur de jeu Ahmed Aoued est très proche du MCO avec lequel il aurait tout finalisé. Le joueur n'a pas encore signé de contrat avec le club phare de l'Oranie. La raison de sa temporisation réside dans les contacts qu'il a avec un club à Dubaï. Maintenant si la situation ne connaît pas de changement d'ici peu, Aoued a promis aux dirigeants oranais d'optera pour les Hamraoua. Il ne reviendra plus au Chabab Le nouvel entraîneur Guglielmo Arena avait, l'on s'en souvient, demandé voire exigé le maintien dans l'effectif de plusieurs cadres et parmi eux, le meneur de jeu Aoued. Mais le joueur, qui est déterminé à quitter le Chabab, n'est pas revenu à de meilleurs sentiments, car sa décision est irrévocable : «Ma position est claire, je n'ai plus envie de rester au CRB que je respecte, dois-je souligner. Mais le comportement des dirigeants la saison précédente m'a énormément déçu et écœuré. Trouvez-vous normal qu'un joueur reste huit mois sans salaire ?» Concernant son avenir, le milieu de terrain poursuit : «En Algérie, la priorité va bien évidemment au MCO, j'ai d'autres pistes à l'étranger qui sont en exploration, mais d'ici peu, je verrai plus clair.»