«je suis ici juste pour discuter» Comme prévu, l'entraîneur français Roger Lemerre est depuis hier soir à Constantine sur invitation de la direction du CSC qui souhaite lui confier la direction technique de l'équipe première dans un projet étalé sur plusieurs années avec, comme finalité, de faire de la formation constantinoise un grand club d'Afrique. Il a foulé le tarmac de l'aéroport Mohamed-Boudiaf en fin de journée après avoir transité par l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger. Arrivée à Alger à 16h55 C'est avec un retard de 20 minutes, soit à 16h55, que l'avion de la compagnie Air Algérie en provenance de Bruxelles a atterri sur l'aérodrome de l'aéroport d'Alger avec, à son bord, Roger Lemerre. Ce dernier a trouvé à son accueil le manager Abdelaâli Achouri qui a fait le nécessaire pour accélérer les formalités administratives au niveau de la police des frontières afin de ne pas rater le vol Alger-Constantine prévu à 18h30. Cependant, il y a eu un retard dans la livraison des bagages, ce qui a contraint l'entraîneur français à attendre de longues minutes devant le tapis à bagages. Longue séance de photos en attendant les bagages Ce qui est certain, c'est que Lemerre n'est pas passé inaperçu. Beaucoup de gens ont reconnu l'entraîneur champion du monde en tant qu'adjoint d'Aimé Jacquet en 1998, champion d'Europe en 2000 et champion d'Afrique à la tête de la Tunisie en 2004. Il y a eu une longue séance de photos à laquelle Lemerre s'est soumis très volontiers, surtout que ses bagages ont tardé à arriver. Une dame algérienne résidant à Paris l'a même abordé pour l'informer, en lui citant des noms et des détails, qu'elle le connaissait bien. Une fois les bagages récupérés, Achouri a emmené rapidement son invité vers l'aéroport intérieur où, fort heureusement pour eux, ils ont pu régler les formalités administratives juste à temps pour prendre le vol sur Constantine. Un millier de Sanafir avec des fleurs à son accueil à Constantine A l'aéroport de la capitale de l'Est, Lemerre a pu mesurer la popularité du CSC puisqu'il a trouvé à son accueil une troupe folklorique et près d'un millier de supporters de ce club, les fameux Sanafir. Tous scandaiennt son nom et réclamaient le titre de champion pour la saison prochaine. Le Français avait entendu parler de la passion des supporters algériens, mais il paraissait agréablement surpris par l'enthousiasme qu'il venait de découvrir. D'ailleurs, il a été reçu avec des fleurs et une écharpe aux couleurs du CSC, comme si sa signature au profit du club n'était qu'une simple formalité. La direction du CSC présente en force Pour cette grande première au niveau national (c'est la première fois qu'un entraîneur champion d'Europe est pressenti pour exercer en Algérie), le bureau directeur du CSC était présent en force à l'aéroport Mohamed-Boudiaf. Outre Boulahbib, il y avait Fersadou, Boukhadra, Souilah et autres Haddad. Tous ont souhaité la bienvenue à Lemerre, tout en exprimant leur fierté d'avoir réussi à faire venir, ne serait-ce que pour négocier, l'un des entraîneurs les plus émérites du football européen, au palmarès riche que beaucoup lui envient. Ne serait-ce que pour cela, le pari est réussi. En tout cas, les discussions avec Lemerre ont été entamées hier soir. Un accord est attendu pour aujourd'hui, lequel serait suivi par la signature du contrat. «je suis ici juste pour discuter» Votre présence en Algérie confirme-t-elle votre prochaine collaboration avec le CS Constantine ? Disons que je suis juste en escale à Alger. Je vais rencontrer quelques personnes à Constantine puis on verra. Cependant, on parle de votre engagement officiel avec le CSC... Ce qui paraît officiel est tout juste officieux pour moi. Je viens découvrir un petit peu et discuter avec les responsables du club et ça s'arrête là. Vous intéressez-vous au football algérien ? Oui, heureusement que je m'intéresse quand même au football algérien, surtout à Alger et Tizi Ouzou. Constantine n'est pas très loin de la Tunisie où je suis resté 6 ans. On avait donc des relations assez particulières avec le football algérien. Et puis, j'ai eu beaucoup de ressortissants et de natifs algériens comme joueurs, le plus prestigieux d'entre eux étant évidemment Zinédine Zidane. Que représente pour Zidane la présence de Roger Lemerre à Alger ? Je pense que c'est une grande fierté pour lui et pour son pays de sang et c'est quelque chose d'important. C'est un homme gigantesque. Bien entendu, l'Algérie a la capacité d'enfanter d'autres Zidane, c'est clair. Maintenant, pour l'égaler, c'est une autre paire de manches. Finalement, allez-vous prendre la direction technique du CSC ? Il n'y a absolument rien pour le moment. Il n'y a ni réflexion ni rien du tout. Je suis venu prendre contact avec le sol algérien, puisque j'y suis, et avec les différentes personnes que je vais rencontrer. Il n'y a aucune confirmation pour l'instant. Quelles sont vos conditions pour accepter l'offre du CSC ? Il n'y a aucune condition. Je vais simplement rencontrer des gens et discuter avec eux sur leur projet. Cela pourrait aussi être intéressant. J'ai trouvé que le fait qu'ils prennent contact avec moi en fonction de ce qu'ils ont envie de faire est une démarche tout à fait correcte et c'est pour cela que je me rends à ce rendez-vous. En plus, je suis sur le marché en permanence. On avait parlé, à un certain moment, d'un contact entre vous et la Fédération algérienne de football pour prendre en main la sélection algérienne. Est-ce vrai ? Absolument pas. Cela dit, je suis l'actualité du football algérien. Vous avez un sélectionneur de grande valeur, Halilhodzic. Vous allez rencontrer la Libye, ce qui ne va pas être facile. Je souhaite vraiment que Vahid réussisse pleinement dans son entreprise et que, surtout, le football algérien réussisse. Quelles sont les chances de vous voir accepter le projet du CSC ? Je ne présume de rien. Je viens prendre connaissance du projet. Je ne sais pas quand une décision sera prise. Demain, après-demain... Je n'en ai aucune idée. Le plus important pour moi sera le challenge sportif.