Le gardien de but Mohamed-Amine Zemmamouche pointe un doigt accusateur en direction de l'arbitre Boumaâza.. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère pour le fustiger. Après le coup de sifflet de l'arbitre mettant fin à la partie avant son terme, on s'est approché du portier mouloudéen, pour connaître son avis sur ce qui s'est réellement passé à la 72'. Quel commentaire faites-vous sur ce qui s'est passé à la 72' minute de jeu ? Ce qui s'est passé dans les tribunes et sur le terrain est une honte. C'est inconcevable qu'on puisse en arriver là. Tout cela, pour un match de foot. Du sang, des blessés en grand nombre. La pratique du foot est devenue dangereuse. Jamais je n'aurais imaginé un seul instant que j'entamerai la saison de cette manière. C'est une honte Quel est, à votre sens, le responsable de cette fin houleuse ? Etant sur le terrain, je ne pouvais pas suivre ce qui se déroulait dans les gradins. Ce que je peux dire, c'est qu'il n'y avait pas assez d'éléments du service d'ordre pour y faire face. En fait, c'est la conséquence de la désorganisation dans les tribunes. Voulez-vous être plus explicite ? A mon sens, il était inimaginable que les deux galeries se côtoient dans la même partie des gradins. Si nos supporters ont décidé de sauter par-dessus la clôture de séparation de l'aire de jeu, c'est parce qu'il y avait danger de mort. L'accrochage entre les deux galeries dans un même endroit des gradins pouvait mal se terminer. Etait-il nécessaire de rappeler que le sang a coulé ? Laissez-moi une fois de plus dire que la responsabilité de l'arbitre est engagée. Que voulez-vous dire ? L'arbitre Boumaâza a sa part de responsabilité dans ce qui s'est passé. On a frôlé la catastrophe à cause de lui. Que reprochez-vous au directeur du jeu ? Boumaâza aurait dû arrêter la partie, dès le début de l'envahissement du terrain par nos supporters. Il observait le cours des événements, mais il a laissé la partie continuer. L'envahissement du terrain se faisait assez facilement, car le service d'ordre était étrangement absent. Imaginez si Boumaâza avait accordé le but de Senouci. A la place de l'arbitre, j'aurais arrêté immédiatement le match. Les supporters du CABBA prétendent que ce sont les Chnaoua qui ont commencé les hostilités, en leur balançant des fumigènes… Dites-moi si vous aviez vu un seul supporter braidji blessé ? Comment voulez-vous qu'une poignée de nos supporters puisse faire la loi à Bordj. Ils étaient encerclés de toutes parts. Ce n'est pas pour défendre nos fans, mais je n'aime pas la hogra. Ce qui s'est passé me pousse à songer à arrêter ce sport. Je ne veux pas assister à la mort d'homme dans un match. Si l'on parlait foot, quel commentaire faites-vous sur les 72 minutes qu'a duré le match ? Le match était d'un niveau moyen. On a dominé la partie dans tous les sens. Le résultat ne reflète aucunement la physionomie de la rencontre. L'arbitre a influé sur le score. Pourquoi insistez-vous sur la responsabilité de Boumaâza dans ce qui est arrivé ? Je n'ai aucun antécédent avec cet arbitre. Mais dès l'entame du match et l'ouverture du score par la CABBA à la 1', il y avait une faute assez évidente, une charge sur le gardien de but. Ce qui aurait mérité une sanction. Boumaâza a fermé les yeux en accordant le but et il n'a pas cessé de siffler à tort et à travers contre le MCA. Vous persistez à dire qu'il est derrière ce qui s'est passé… L'arbitre a refusé le but de Senouci, sous prétexte que Kial était gêné de manière irrégulière. Je me demande d'où est-ce qu'il a sorti cette faute. En tout cas, des arbitres comme Boumaâza doivent disparaître du monde du football. Quelle sera à votre avis l'issue de ce match ? A ce que je sache, l'arbitre a arrêté la partie à cause du manque de sécurité sur le terrain, non pas à cause de l'envahissement du terrain par nos supporters. Je dois dire que le gain du match devrait revenir à l'équipe qui a été victime de hogra. Je n'ai pas besoin de donner plus de détails. Entretien réalisé par M. L. Il était inconsolable Le portier du Mouloudia d'Alger, Amine Zemmamouche, était l'un des joueurs les plus déçus par la tournure des événements qu'a pris la rencontre CABBA-MCA. En plus des incidents regrettables qui ont émaillé ce duel, le keeper algérois était inconsolable et surtout déçu par la manière avec laquelle il a encaissé son premier but sous ses nouvelles couleurs. Il estime que l'arbitre a fermé les yeux sur une faute évidente commise sur lui, au moment où il s‘apprêtait à s'emparer du ballon, suite à un corner botté par son ancien camarade Ammour. «Il y avait bien une charge sur moi, mais l'arbitre n'a pas voulu la siffler. Je crois qu'il a aussi mis du temps pour mettre un terme à cette rencontre lors de laquelle on ne s'est jamais sentis en sécurité.» Amrous et Zedek dans la même tribune, mais jamais côte à côte Fait marquant, dans la tribune d'honneur du stade du 20-Août de Bordj. Le président en exercice, Sadek Amrous, et son ennemi juré, Abdelhamid Zedek, se sont tous les deux déplacés à Bordj. Ils avaient pris place aux côtés du wali de la ville. Le manager du CABBA, Lakhdar Belloumi, a assisté au match. Il est clair que la présence des deux personnages répond à un souci de s'affirmer comme président du club. Les deux dirigeants n'ont sans doute jamais pensé assister à une fin en queue de poisson. Et leur présence à Bordj devenait problématique. Surtout dès cette fatidique 72' de jeu, quand les esprits se sont échauffés. Fallait-il intervenir ? Comment le faire pour venir en aide aux supporters qui cherchaient par tous les moyens à se sauver du traquenard ? Ces mêmes supporters qui ne sont pas des enfants de choeur, faut-il le souligner. Au même moment, deux autres dirigeants se démenaient comme des diables pour venir en aide aux supporters en grosses difficultés. Ces dirigeants avaient certainement agi en concertation avec leurs responsables. Ils n'ont pas bronchés durant les événements, Bouda siLe président du CABBA, Salah Bouda, n'est pas resté figé après l'envahissement du terrain. Il avait l'oreille collée à son portable. Idem pour son collaborateur Aktouf. Ce dernier, a-t-on appris, aurait contacté à plusieurs reprises le président de la Ligue pour, nous susurre-t-on du côté du Doyen, «mettre tout sur le dos du MCA». Dans l'entourage du club, on reprocherait à Amrous comme à Zedek leur immobilisme. Pouvaient-ils se manifester dans ce milieu qui leur était hostile ? Bouda et Aktouf auraient-ils agi de la sorte si le match s'était joué hors de leurs bases ? Quoi qu'il en soit, cet immobilisme n'a pas été apprécié par les proches du club qui assistaient au matraquage des supporters du MCA. Aucune déclaration, la crainte de la sanction ? Quand on est président de club ou dirigeant, on assume ses responsabilités, comme celles qui consistent à dénoncer le comportement d'une partie des supporters de quelque camp que ce soit dont le comportement était celui de voyous. Le commentateur de la télévision, notre confrère Zouaoui, a eu toutes les peines du monde pour obtenir une déclaration d'un des responsables des Vert et Rouge. Rien, nada, walou. On a assisté incrédules à une course-poursuite entre les journalistes et les responsables du MCA. La télévision et les présents se contenteront de l'avis d'un subalterne. Il n'est pas utile de parler de son rôle au sein du staff administratif. Prise de bec entre Ghrib et Attalah On aura tout vu durant le premier déplacement du Mouloudia. Ghrib et Attalah, le SG, gesticulaient sur le chemin qui mène vers le vestiaire de l'équipe. Il était pratiquement impossible de déterminer l'objet de leurs palabres. Ce qui était certain et au vu de leur façon de se parler, c'est qu'ils ne se disaient pas des amabilités. Zedek : «Ce qui est arrivé est regrettable et je ne peux pas intervenir avant le 26» Abdelhamid Zedek, le principal membre de l'opposition à l'actuel président Sadek Amrous, a bien voulu nous donner son avis sur les événements survenus lors du match CABBA-MCA. «Franchement, ce qu'on vient de vivre est regrettable. Il est inimaginable qu'un simple rencontre de football puisse mettre en péril la vie de jeunes adolescents. Je souhaite que la Ligue Nationale intervienne de la manière la plus énergique. La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur.» «Je rendrai des comptes après le 26 août» «En ce qui me concerne, je me considère président légitime du Mouloudia. Mais je ne peux pas intervenir, car j'attends la date du 26 août prochain qui coïncide avec l'expulsion des locataires actuels de la villa de Chéraga et de mon installation dans mes fonctions de président du club. Suite à quoi je parlerai en tant que premier responsable du club.»