Halliche : «Nous avons perdu un match, pas la CAN.» L'entraîneur Vahid Halilhodzic a promis des changements et bien il y en aura ce soir face au Togo. Remonté contre certains joueurs qui n'ont pas eu le rendement escompté, Vahid a opté pour une composante d'expérience et résolument offensive. Le driver des Verts est revenu au système 4-2-3-1 qui lui avait permis d'assurer une série de matchs sans défaite avant de passer à un 4-3-2-1 qui n'a pas connu la réussite voulue ce mardi face à la Tunisie, même si les Verts avaient dominé de manière territoriale leur vis-à-vis dans ce derby. C'est l'équipe type qui avait terminé le match contre la Tunisie qui sera reconduite, si, bien entendu, on se réfère à la dernière mise en place tactique d'hier. La défense quelque peu remaniée Ainsi, dans les bois, c'est l'indétournable Rais Ouaheb Mbolhi qui a été reconduit. A droite de la défense, Mehdi Mostefa a retrouvé son poste habituel d'arrière latéral. Sur le flanc gauche de l'arrière-garde algérienne, l'étonnant Djamel Mesbah sera toujours là. L'axe de la défense sera constitué de Halliche et Belkalem, déjà assez rassurants los des deux matchs amicaux disputés ensemble ici en Afrique du Sud. Halliche où les raisons d'un retour attendu Halilhodzic a décidé d'incorporer Rafik Halliche pour donner plus d'assurance au réseau défensif et aussi pouvoir compter sur son excellent jeu de tête. Ayant remarqué que les défenseurs centraux n'ont pas su profiter des multiples situations standards qu'ils se sont procurées le jour du match contre la Tunisie, Halilhodzic a donc donné une chance à Halliche qui remplacera poste pour poste Carl Medjani, moins rassurant. Complémentaires lors des rencontres amicales. Lacen et Guedioura à la récupération Comme cela était de coutume, ce sont les deux porteurs d'eau de l'EN, Adlène Guedioura et Mehdi Lacen, qui seront côte à côte dans la récupération. Cette paire qui a donné entière satisfaction lors des éliminatoires CAN 2013 aura le double rôle de presser haut les joueurs togolais et relancer vite la machine. Kadir, Feghouli et Soudani pour mener les offensives Comme cela était prévisible, le coach de l'Equipe nationale, Vahid Halilhodzic, prendra plus de risques dans ce match contre le Togo. Obligé de gagner pour rester en vie dans ce duel de la dernière chance pour les Fennecs, le driver des Verts a titularisé Foued Kadir sur le couloir droit, et Soudani sur le flanc gauche. Sofiane Feghouli qui a réintégré le groupe hier soir sera à la baguette. Le joueur du FC Valence, un peu diminué en raison d'une blessure à la hanche, contractée face à la Tunisie, sera bien là. Courageux Feghouli a convaincu Halilhodzic lors de la séance d'entrainement d'hier. Confiance renouvelée à Slimani En dépit du fait qu'il n'a pas été décisif face à la Tunisie, Islam Slimani, qui a montré de toutes les couleurs aux défenseurs tunisiens, sera reconduit lui aussi à la pointe de l'attaque algérienne. Déterminé à se surpasser, Islam, qui retrouvera son complice Soudani, sera appelé à concrétiser les actions offensive de l'EN. ---------------------------------- Halliche en acteur d'un remake de 2010 En titularisant Rafik Halliche pour le match de ce soir contre le Togo, Vahid Halilhodzic fait le pari de l'audace. Devant l'urgence de la situation induise par la défaite très évitable concédée à la Tunisie, le coach national convoque d'autres armes : l'expérience, la puissance et la grinta. Cela aux dépens de la stabilité et du principe de compétitivité qui lui étaient chers jusqu'à présent. Halilhodzic a choisi l'expérience pour contrer Adebayor Ce changement, loin de remettre en cause la valeur de Carl Medjani qui en fait les frais, est juste un indice sur la volonté de Halilhodzic de prendre tous les risques qu'il faut pour concrétiser la seule option qui permettra aux Verts de rester en vie : la victoire. C'est avec un gars comme Halliche qu'il a le plus de chances d'atteindre son objectif. D'abord, parce qu'il est le plus expérimenté de tous les défenseurs centraux qu'il a sous la main. Lorsqu'il avait disputé la CAN-2010, Medjani, Belkalem et Rial le regardaient à la télévision. Ne parlons même pas des éliminatoires et de la Coupe du monde 2010. Sans faire insulte aux jeunes, il faut de l'expérience pour contrer un renard des surfaces comme Emmanuel Adebayor. Halliche est meilleur que Medjani sur les balles arrêtées L'autre facteur qui plaide en faveur de Halliche est la qualité de son jeu de la tête. Les balles arrêtées ont été, à un certain moment, l'une des armes de la sélection nationale, mais elle l'est de moins en moins. Le jeu aérien n'est pas le principal atout de Medjani qui, de par sa formation de milieu récupérateur, est plutôt à l'aise dans la relance. D'ailleurs, Belkalem s'est montré un peu plus audacieux que lui dans les airs, surtout sur les corners. Les quelques balles arrêtées que les Algériens se procureront ce soir doivent être exploitées au maximum et le joueur de Académica Coimbra sera là, entre autres, pour ça. En 2010, c'est son but qui avait relancé l'Algérie C'est que Halliche a un précédent qui plaide en sa faveur : alors que la sélection algérienne était donnée pour éliminée lors du premier tour de la CAN-2010 après sa cuisante défaite contre le Malawi 3-0, c'est un but signé de lui qui avait donné la victoire aux siens face au Mali et relancé l'équipe. Comme Halilhodzic est fan d'histoire ces derniers jours et ressasse souvent le scénario de 2010, il a pensé à remettre sur scène les quelques acteurs qui y avaient participé (il ne serait pas surprenant, à ce titre, que même Bezzaz soit de la partie, ne serait-ce que comme joker). Le remake de 2010, avec Halilhodzic comme réalisateur est en marche. Espérons que ce sera un bon remake et non pas un navet... «Nous avons perdu un match, pas la CAN» Tout d'abord, même si vous n'avez pas pris part à ce derby joué contre la Tunisie, ce revers subi en toute fin de match est difficile à avaler n'est-ce pas ? Je ne vous le fais pas dire, c'est une défaite amère. Prendre un but contre le cours du jeu comme ça en fin de rencontre, fait très mal, mais la vie continue. Il faut vraiment se remettre de cette défaite, et ne surtout pas vivre avec. La compétition est encore longue, et si nous parvenons à relever la tête on pourra rebondir. Avouez que cette défaite vous met en difficultés, elle vient compliquer la vie des Verts ? Non, je ne vais pas aller jusque-là. Sincèrement, je n'ai pas envie de dire ça parce que je ne pense pas vraiment qu'on s'est compliqué la vie, pour la simple raison que ce n'est que le premier match. On a bien joué, on a dominé notre adversaire, mais on a manqué cruellement de réussite. La chance n'a pas voulu nous sourire. On doit positiver et discuter entre nous pour trouver les bonnes solutions. Qu'est-ce qui vous a manqué ce soir (entretien réalisé mardi) pour mériter un autre sort dans ce derby ? A mon avis, on n'a pas été du tout mauvais ce soir (mardi). Je crois qu'on a sorti un beau match. On a eu plus d'occasions que notre adversaire du jour, mais la chance nous a tourné le dos. Mais bon, il nous reste encore deux matchs à jouer, il faut garder espoir et se remobiliser pour les aborder avec un moral de vainqueur la prochaine confrontation contre le Togo. La compétition n'est pas finie, on doit bien comprendre cela. On va tout faire pour rebondir. Vous étiez blessé, mais là on vous trouve sur le banc cela signifie que vous êtes bien rétabli... Absolument, je suis d'attaque. Ma mise sur le banc est due à un choix tactique. Hamdoulillah, je ne ressens plus aucune douleur. Je suis rétabli et prêt à répondre présent si le coach décide de faire appel à moi, il n'y a aucun problème. Il a fait ses choix, nous on est aussi là pour les respecter et surtout éviter de commenter dans le vide. Le Togo a perdu, vous êtes déjà sous pression... Non, absolument pas. En tout cas, on savait que tout allait être difficile face à la Tunisie. Si on avait gagné le premier match, on serait aussi obligés de battre le Togo et peut-être même la Côte d'Ivoire, donc rien n'est perdu et que la qualification se joue sur trois matchs, pas uniquement sur le premier. Vous êtes l'un des rares à avoir pris part à la compagne de 2010, ce scénario ne vous rappelle-t-il pas celui vécu après la défaite contre le Malawi ? C'est vrai, en 2010 on avait aussi commencé par une défaite, mais cela ne nous a pas empêchés de passer au second tour et d'aller en demi-finale. Là, on est sereins, soyez sûrs, on sait qu'il nous reste deux matchs pour se racheter et on va tout faire pour rebondir à commencer par cette rencontre importante du Togo. On ne va pas baisser les bras, ça c'est sûr. Tout le monde est décidé à se surpasser pour gagner. C'est notre unique leitmotiv. Qu'est-ce qu'il vous a dit le coach après le match ? Il nous a demandé de ne pas baisser les bras et continuer à y croire jusqu'au bout. Comme vous le savez, on a perdu un match mais pas la CAN. Un dernier mot pour le public ? On sait qu'ils sont abattus tout comme nous d'ailleurs, mais qu'ils sachant, qu'il nous reste deux matchs, et on va tout donner pour leur rendre le sourire.