Un gâchis pour l'avenir du club D' aucuns diront que la descente de l'USMBA en Ligue 2 est un aboutissement logique d'une politique moyenâgeuse prônée par une équipe dirigeante aux idées usées. En effet, pour l'opinion sportive bel-abbésienne, le spectre de la relégation planait sur le club depuis l'entame de la saison. Les différents problèmes n'ont pas fini d'accabler la formation unioniste, l'entraînant dans un sable mouvant. En fin de compte, il n'y pas eu de salut pour Bel-Abbès. Il faut reconnaître que l'USMBA n'avait pas d'atouts pour réussir sa saison. L'équipe a laissé filer un nombre considérable de points sur ses terres. Après 18 ans de galère dans les divisions inférieures, les inconditionnels bel-abbésiens ont longtemps espéré que la dérive les lâche, en croyant en sa bonne étoile. Une saison dure, durant laquelle l'USMBA n'a connu que des bas, à tous les niveaux, avant qu'elle ne s'achève par une grande déception. Un effectif qui donne le mal de tête, une foultitude d'entraîneurs, des péripéties aussi inextricables les unes que les autres, un clanisme glouton et des luttes sans merci entre les différentes factions. Et pour couronner le tout, une relégation. Tels ont été les ingrédients d'une USMBA, version 2012-2013, que ses milliers d'amoureux n'oublieront pas de sitôt. L'hécatombe Depuis sa défaite face au MCEE, l'USMBA est, à moins d'un miracle, en Ligue 2.Cet épilogue, pour ainsi dire acté, a affecté non seulement les gens de Bel-Abbès, mais aussi ceux des autres localités de la wilaya. De Boukhanifis à Ben Badis en passant par Sfisef, c'est le même décor. Des milliers de supporters de l'USMBA sont abattus. Leur région n'aura aucun représentant la prochaine saison parmi le gotha de l'élite, puisque leur porte-drapeau a été «descendu en flammes». Le cauchemar des années précédentes au palier inférieur à peine dissipé, voilà que les ultras greens se préparent à nouveau à faire le deuil de la Ligue 1, au moins pour une saison. Si ce dénouement est vécu comme une tragédie par tous les amoureux du «petit Paris», l'Oranie du foot ne reste pas insensible à des absences de ses équipes, dont la renommée a franchi les frontières du pays. Le WAT, le GCM, la JSMT, le RCR, l'ASMO, le MCS et l'USMBA... c'est l'hécatombe. Un véritable arrêt pour l'ambiance... et la recette De cette descente aux enfers, c'est évidemment le public qui manquerait dans tout ça. Beaucoup nous ont fait cette réflexion. L'USMBA est l'une des rares légitimités en termes de supporters. Ce témoignage est d'autant plus louangeur qu'il émane de véritables connaisseurs. En effet, Bel-Abbès est un véritable fief du football, en particulier. Certes, en matière de jeu et de résultats, l'USMBA mérite peut-être le «châtiment», c'est le cours normal du foot, mais dans le cœur, pour son public, c'est très affligeant. Il y a d'autres clubs pour lesquels il existe un engouement occasionnel et circonstanciel. Une vraie désolation pour un club avec un tel public et un passé glorieux, un club-né dans la barbe du colonialisme, avec sa lignée d'hommes et de martyrs, et qui a marqué de ses empreinte l'histoire du football national, de se retrouver dans cette situation. C'est une grosse perte. Même chez les frères ennemis d'Oran, on ne se réjouit pas spécialement de cette relégation de l'USMBA. «C'est sûr qu'on préfère voir l'USMBA en Ligue 1, cela signifierait pour nous que nous jouerons de grandes rencontres. Au-delà de la rivalité sportive, il y a eu toujours du respect de part et d'autre», explique ce puriste d'El Bahia et fan du MCO. Un gâchis pour l'avenir du club A coup sûr, cette relégation est un désastre pour l'avenir du club. L'intersaison, c'est déjà pour «demain», et le mercato sera là. Que faire alors et dans quelles circonstances ? Certains n'hésitent pas à érafler le directoire et ses membres : «Merci à ceux qui se sont occupés du recrutement, ils n'ont pas flairé les bons coups, mais ont accumulé les mauvais... chapeau !» Autre cause, autre mal. Il est certain que les entraîneurs qui se sont succédé à la barre technique de l'USMBA ont leur part de responsabilité. Il faut préciser au passage que Fouad Bouali est parti au bout de quelques journées, en se rendant compte de l'arbre qui cachait la forêt. Les dirigeants sortants avaient promis monts et merveilles, or, ce n'était que de la poudre aux yeux. Et pourtant, l'USMBA avait tout les moyens pour procéder à un bon recrutement et forcer le respect. L'USMBA doit repartir avec de véritables hommes L'USMBA est, désormais, en Ligue 2. La grande question qui filète les esprits de ses supporters est de savoir si le club pourra compter sur des hommes. En effet, Djillali Bensenada, après avoir évoqué un probable retrait des affaires du CA, au départ, aurait, finalement, décidé d'assumer encore ses responsabilité. L'équipe a rétrogradé, mais chacun devra assumer pleinement ses responsabilités. Certains diront que Bensenada n'est pas du type à sauter du bateau. Il sera, certainement, là la saison prochaine ou encore celles qui suivront. C'est ce qu'aurait confié lui-même à ses proches. En tout état de cause, il ne laissera pas son fils, Labri, un jeune sans aucune expérience, seul dans la broussaille de la SSPA.Cela mettrait fin aux rumeurs et lèverait les équivoques. Si les échos l'annonçaient sur le départ du CA, Djillali Bensenada se serait revenu à de meilleurs sentiments, pour ne pas dire rétracté. Il voudrait rester le plus longtemps à la tête du grand club et relever, donc, le défi d'une nouvelle accession en Ligue 1, la saison prochaine. Cependant, quels que soient la situation et les aléas de l'avenir, l'USMBA devra continuer à exister, mais, surtout, à repartir avec des hommes qui l'aiment et sachent la couver. --------