Conte : «Le mérite revient aux joueurs» «Conte est le meilleur technicien avec lequel j'ai travaillé» «La Juve ? Une vie de succès, de fatigue et d'engagement» Il est forcément l'un des meilleurs gardiens au monde ! Malgré le poids des années, le portier italien Gianluigi Buffon « 35ans», est l'une des figures emblématiques de la planète football. Depuis plus de 15 ans, il est l'incontournable gardien du temple de la Nazionale italienne où il s'inscrit en droite ligne comme l'héritier naturel de Dino Zoff, champion du Monde à 40 ans. Sacré récemment champion d'Italie avec la Juventus pour la seconde saison consécutive, celui qui porte aussi le brassard de capitaine de la Squadra Azzura sera à coup sûr présent pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, en prenant part aussi à la prochaine coupe des Coupe des Confédérations de la FIFA, en tant que finaliste de l'UEFA EURO 2012. Avant ce rendez-vous brésilien, ce grand monsieur du football italien est revenu au micro de FIFA.com sur les grands moments de sa carrière.... Gianluigi, au début de votre carrière, jusqu'à 14 ans vous jouiez milieu défensif. Est-il vrai que ce sont les arrêts effectués par le gardien du Cameroun Thomas N'Kono lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990 qui sont à l'origine de votre vocation de gardien ? Je confirme. C'est Thomas N'Kono par ses arrêts spectaculaires qui m'a fait aimer ce poste. C'est rapidement devenu mon idole et j'ai appelé «Louis Thomas» mon fils pour lui rendre hommage. D'ailleurs, N'Kono m'a ensuite appelé pour me féliciter après la naissance de son homonyme ! On dit qu'un gardien est comme le bon vin qu'il se bonifie en vieillissant. Selon vous, à quel âge un gardien arrive-t-il à maturité ? Je ne sais pas. Bien sûr, le cap des 30 ans est un moment crucial dans la vie de toutes les personnes. Dans le sport, c'est la même chose : une fois passés les 30 ans, on doit aborder les matches, mais aussi les entraînements en se servant de son expérience. Il est nécessaire de travailler beaucoup plus pour rester au même niveau. Après... Un gardien de but peut-il assumer pleinement son rôle de capitaine alors qu'il est loin des principales actions ? Je n'ai jamais pensé que le capitaine était uniquement celui qui arborait le brassard sur le terrain. Le vrai capitaine, c'est celui qui assume un rôle important pour l'équipe sur le terrain mais aussi dans les vestiaires. Indépendamment de la place qu'il occupe sur le terrain. Avec quel défenseur avez-vous eu ou avez-vous encore le plus de complicité ? Sans hésiter, il y en a cinq : Fabio Cannavaro, Lilian Thuram, Andrea Barzagli, Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini. Un arrêt décisif est-il aussi important qu'un but ? Je le pense sincèrement. Un gardien sait que l'on peut difficilement remédier à ses éventuelles erreurs. C'est un poste qui demande une concentration constante et n'autorise aucun relâchement. Quel est l'arrêt le plus important que vous avez réalisé jusqu'à présent ? C'est très difficile de mettre en avant un arrêt en particulier. Heureusement, j'en ai réussi beaucoup ! Mais je crois que celui que j'ai réussi sur le coup de tête de Zinedine Zidane en finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006TM peut être considéré comme le plus décisif. Lors de votre première saison à la Juventus, en 2001/02, vous avez encaissé seulement 23 buts en 34 matches de championnat. Battre ce record constitue-t-il un objectif ? C'est effectivement le meilleur résultat en défense. Cela serait parfait si nous réussissions cette saison à faire mieux qu'il y a 11 ans. En près de 800 matches, dont 126 sélections, quel est l'entraîneur qui vous a le plus marqué, le mieux compris ? Je ne voudrais pas être banal dans ma réponse, mais je pense que tous les entraîneurs ont été déterminants dans ma progression. J'estime cependant qu'Antonio Conte est véritablement le meilleur technicien avec lequel j'ai travaillé. En peu de temps, il a réussi à relancer un groupe qui pendant deux saisons n'avait pas pu faire mieux que la septième place. Et il a gagné tout de suite. Quel est l'attaquant qui vous a posé le plus de problèmes ? Zlatan Ibrahimovic est un très grand joueur qui m'a toujours impressionné et posé des problèmes. Quel défenseur auriez-vous aimé avoir devant vous ? Je n'aurais pas pu mieux choisir que tous ceux avec qui j'ai joué... Que représente la Juventus pour vous ? Une vie de succès, de fatigue et d'engagement. Une famille où j'ai grandi et que j'ai aidé à grandir. En quelque sorte un choix de vie, un style de vie. Selon Andrea Agnelli, la prolongation de votre contrat s'est faite sur un simple regard car vous êtes «une personne correcte» et que «vous êtes chez vous à la Juve».... C'est vrai. Il n'y a pas grand-chose de plus à dire. Quand on arrive à trouver un excellent feeling, comme dans ce cas de figure, les paroles ne servent pas à grand-chose pour trouver un accord. Que pense un capitaine de 35 ans quand il voit débarquer des gamins de 19 ans en équipe nationale ? Que le temps passe pour tout le monde ! J'ai débuté à 17 ans et aujourd'hui, j'en ai 35. Je ne peux freiner les aiguilles de la grande horloge du temps. Mais je suis totalement serein et cela ne me trouble aucunement. Le futur, ce sont les jeunes. J'essaie juste de leur transmettre l'expérience accumulée au cours de ces années. La Nazionale pratique désormais un football plus offensif. Cela s'est-il fait au détriment de la rigueur défensive ? Je crois que grâce à l'excellent travail de Cesare Prandelli, nous avons trouvé un équilibre entre la solidité défensive et l'idée d'un football offensif permettant à nos grands attaquants de mieux s'exprimer. La Coupe des Confédérations est-elle une répétition générale de la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014TM ? Disons qu'il s'agit avant tout d'un excellent banc d'essai. Quelle équipe aimeriez-vous en finale ? Le Brésil, pour son histoire, et parce que défier l'équipe du pays organisateur vous fait ressentir une émotion particulière. Doit-on vous appeler capitaine ou président, depuis que vous avez racheté le Carrarese Calcio, le club de votre ville natale ? Appelez-moi Gigi. Cela suffira ! -------------------- Conte : «Le mérite revient aux joueurs» La Juventus Turin a remporté le 29e scudetto de son histoire, le 2e d'affilée. Au micro de Sky Sports, l'entraîneur de la Juventus Antonio Conte a d'abord voulu rendre hommage à ses joueurs : «Le mérite revient aux gars, qui ont été extraordinaires toute la saison. Ce n'était pas facile de gagner cette année, en étant favoris, ce qui est normal avec le Scudetto sur la poitrine. Et puis, il y avait la fatigue de la Ligue des champions. Mais nous avons été champions en avançant à un rythme incroyable, en étant en tête toute l'année. Les gars ne sont pas présomptueux, après les défaites, ils ont toujours retrouvé la faim.» Fait rarissime, la Juventus Turin n'aura pas lâché une seule fois la tête du classement cette saison (à égalité de points de la 1re à la 3e journée puis de la 5e à la 8e journée). « Je pense rester ici » Annoncé dans le viseur de Man City et même le Real Madrid, l'entraîneur turinois a également évoqué son avenir personnel : «Moi, je suis très bien à la Juve, je pense rester ici. Mais il ne faut pas oublier que nous avons brûlé les étapes, nous avons gagné le Scudetto les deux premières années alors que le projet prévoyait de le gagner l'année prochaine, nous avons eu une progression exponentielle. Maintenant, il faut hausser la mire. En Ligue des champions, nous sommes arrivés parmi les huit premiers, mais n'oublions pas qu'il y manquait d'énormes équipes comme les deux Manchester, qui ont de gros moyens», a tenu à rappeler l'ancien milieu de terrain. ---------------- Del Piero : «La Juve restera toujours dans mon cœur» Malgré son départ en Australie et plus spécialement à Sydney, le désormais ancien buteur emblématique de la Juventus, Alessandro Del Piero reste toujours amoureux de la Vieille Dame. L'ancienne icône bianconera, ayant quitté le Piémont l'été dernier, a tenu à adresser ses félicitations à son club de cœur, qui a décroché dimanche après-midi son 29e Scudetto : «Je voudrais féliciter mes coéquipiers et une équipe fantastique qui restera toujours dans mon cœur. Et un tonnerre d'applaudissements pour Gigi (Buffon) qui mérite de soulever ce trophée en tant que capitaine, a écrit l'attaquant italien sur son site Internet. Je félicite également la direction, le staff technique et tous ceux qui travaillent dans l'ombre. Celui qui connaît bien la Juve sait pertinemment qu'il est impossible de s'arrêter à un seul succès. Il faut gagner encore. Encore et toujours.»