Le CRB risque l'hémorragie Le retour de Mehdi Benaldjia à l'USMA, son club d'origine où il est encore sous contrat d'une année et où il vient de prolonger pour deux autres saisons, c'est-à-dire jusqu'en juin 2016, a interpellé les supporters du Chabab et l'entourage du club qui ne comprennent pas comment on a laissé partir un des meilleurs attaquants de l'équipe, sachant que le joueur aurait bien aimé rester. Une partie de la réponse nous a été donnée par l'intéressé lui-même. «Comme vous le savez, j'étais encore lié à l'USMA pour une autre saison, mais j'aurai voulu rester au CRB comme je l'ai déclaré à maintes reprises. Mais aucun des dirigeants n'a pris attache avec moi à ce sujet. En d'autres termes, on ne m'a pas considéré ; c'est comme si j'étais le dernier de leurs soucis. Et puis, la situation du club n'est pas claire du tout.» «Je ne suis pas payé depuis huit mois, mais je me suis donné à fond pour défendre les couleurs du CRB» Benaldjia s'est étalé avec nous sur ce sujet en nous faisant savoir qu'il a fait preuve de bonne foi tout au long de la saison en se donnant à fond pour le CRB, même s'il ne touchait pas en parallèle ses salaires. Il ne voulait pas décevoir les supporters comme il nous l'a dit, en évitant même de penser à la grève où à quoi que ce soit. «Il faut que tout le monde sache que j'ai terminé la saison avec la même envie et la même volonté qu'en début, alors que je ne suis pas payé depuis huit mois. Malgré cela, je me donnais à fond et je n'ai pas ménagé le moindre effort pour défendre les couleurs du Chabab. J'avais signé pour une année en début de saison, mais je n'ai touché que trois mois et demi de salaire. Cela fait maintenant huit mois que je ne suis pas payé», nous a expliqué le désormais ex-attaquant du CRB. «Les supporters ont leur place dans mon cœur, mais ils doivent me comprendre» Durant la saison qu'il vient d'accomplir avec le CRB, Mehdi Benaldjia a conquis les supporters du club de Laâquiba qui ont fait de lui un de leurs chouchous par rapport à son rendement et à son abattage sur le terrain, sans parler de son efficacité en attaque puisqu'il totalise cinq buts. Les supporters l'ont, en effet, très vite adopté, et c'est la raison pour laquelle il a tenu à leur adresser ce message : «Les supporters souhaitaient certainement que je reste, et c'est ce que je voulais aussi. Je l'avais dit plusieurs fois, mais c'est plus fort que moi. Ils ont leur place dans mon cœur ; j'ai eu beaucoup de plaisir à jouer devant eux. Je les remercie beaucoup de leur soutien, mais il faut qu'ils sachent que ce sont les dirigeants qui n'ont pas cherché après moi. Ils ne m'ont pas payé, et en plus, ils ne m'ont pas considéré.» «Le CRB ne mérite pas ce qui lui arrive» Benaldjia n'a pas terminé sans se montrer désolé de ce qui arrive au CRB. «Franchement, le CRB ne mérite pas ce qui lui arrive. C'est un grand club qui devrait retrouver sa place en se débarrassant des problèmes qu'il vit depuis deux saisons, et surtout cette année. Je souhaite que l'équipe retrouve sa sérénité et fasse une bonne saison l'année prochaine.» Après le deuxième report de la réunion du CA Les supporters exige le départ de Gana et de Kalem Le report pour la deuxième fois de suite de la réunion du conseil d'administration de la SPA/CRB, qui devait se tenir hier à Dar El Beida, semble avoir sonné le glas pour les dirigeants du club, plus particulièrement le président Azzedine Gana et le président du CSA, Mokhtar Kalem qui, selon les supporters, doivent débarrasser le plancher après avoir pris le club en otage à cause de leurs querelles et leurs luttes intestines qui ronger le CRB et qui le plongent ans un état comateux. Les supporters s'attendaient, en effet, à ce que cette deuxième réunion n'ait pas lieu, et c'est ce qui explique le communiqué qu'ils avaient rédigé à l'avance où ils menacent de monter au créneau si ladite réunion sera effectivement reportée. Comme on le sait, lors de la première réunion, c'est Kalem qui a préféré partir après que Gana n'ait pas pu arriver à temps, et lors de la deuxième réunion, c'est une histoire d'invitation à dormir debout. Les deux hommes se donnent en spectacle désolant, ternissant l'image du club, et cela, selon les supporters, ne peut plus durer. Plusieurs fans nous ont fait savoir, en effet, qu'ils sont aujourd'hui convaincus que ni Gana ni Kalem, encore moins d'autres dirigeants, ne se soucient de la situation du club, et que leur seul souci, c'est la présidence du club, «elkoursssi» pour reprendre leurs propos. Ils demandent aujourd'hui, à travers nos colonnes, le départ des deux dirigeants, Gana et Kalem, et de tous ceux qui les entourent. Les supporters interpellent aussi les autorités pour confier leur club à une société nationale pour le gérer. Ils n'ont plus confiance en leurs dirigeants qui se sont montrés tous incapables de gérer le club, incapables d'assurer un seul salaire aux joueurs, incapables d'aménager au moins une salle de réunion au siège du club. Les supporters en ont marre de ce théâtre, en ont marre de dirigeants irresponsables et inconscients, car au point où vont les choses, le CRB finira par mettre les deux genoux à terre et il sera difficile par la suite de se relever. Une histoire à dormir debout Pour revenir à ce qui s'est passé hier, il faut savoir que même si Gana a décidé de reporter la réunion qui était prévue hier matin, Kalem s'est quand même présenté sur les lieux et a rencontré d'autres membres comme Boudoua et Malek Reda, mais la réunion n'a pu être tenue en raison de l'absence de Gana, ce qui a compliqué davantage les choses. Des supporters étaient présents sur les lieux et ont profité de l'occasion pour interpeller Mokhtar Kalem qui a, naturellement, rejeté la responsabilité de ce report, estimant que c'est à cause de Gana que cette réunion n'a pu avoir lieu. Kalem a fait savoir aux supporters qu'il n'a jamais dit qu'il n'allait pas venir et que Gana devait attendre l'heure prévue avant de décider de reporter la réunion. Après cette discussion avec Kalem, les supporters ont faut savoir au président du CSA et aux dirigeants qui étaient présents, qu'ils vont leur donner un délai jusqu'à dimanche. Si la réunion ne se tiendra pas d'ici-là, «vous devez assumer vos responsabilités», s'étaient-ils adressés aux responsables présents à Dar El Beida. Ils ont aussi décidé d'entreprendre une marche de protestation d'une grande ampleur vendredi prochain en allant demander à Gana de démissionner, et d'aller même interpeller Mahfoud Kerbadj qu'ils pointent du doigt comme étant responsable lui aussi de cette situation. Le CRB risque l'hémorragie Il semble que ce que craignaient les supporters du Chabab en cette intersaison est en train de se produire avec le départ des joueurs clés de l'équipe, en raison des énormes problèmes qui secouent le club de toutes parts depuis le début de la saison. Ainsi, après le départ de Pascal Angan qui vient de rejoindre les rangs d'Al Ismaïly, défiant ses dirigeants qui veulent faire croire qu'il n'a pas le droit de quitter le CRB, c'est au tour de Mehdi Benaldjia qui vient de réintégrer son club d'origine, l'USMA, en prolongeant son contrat de deux autres années. Ce sont donc deux joueurs, et pas des moindres, que le CRB vient de perdre en une semaine, sans oublier Sodje qui vient de résilier son contrat à l'amiable en devenant le premier joueur libéré du Chabab. Benaldjia met à nu l'impuissance des dirigeants Bien entendu, les supporters du CRB accusent les dirigeants d'être derrière cette hémorragie qui menace leur équipe en restant impuissants face à cette situation. Ils se demandent, en effet, pourquoi n'avoir rien fait pour retenir Benaldjia en rachetant son contrat alors qu'ils savaient qu'il lui restait une année de contrat avec l'USMA. Ce qui est curieux, c'est que le président Gana refuse de déposer sa démission sous prétexte que cela fera perdre au club son statut de club professionnel, alors qu'il ne fait rien en parallèle pour préserver l'effectif de l'équipe et refuse toujours de négocier avec ses joueurs, encore plus avec les éventuelles recrues qui ne se bousculent pas au portillon. Benaldji a déclaré, en effet, que le club lui doit huit mois de salaires, et c'est certainement la principale raison qui l'a poussé à faire ses valises. Les supporters craignent d'autres départs Pendant ce temps, et au moment où d'autres clubs s'activent pour se renforcer, les supporters du CRB craignent le pire pour leur équipe qui risque de perdre tous ses joueurs suite à ce qui se dit ça et là au sujet d'autres éléments qui envisagent d'emboîter le pas à Angan et Benaldjia, puisqu'ils sont sûrs qu'ils ne seront pas payés du moment que les comptes du club sont bloqués et qu'ils sont vides de surcroît. Ces joueurs n'auront, en effet, aucun souci à obtenir leur lettre de libération dans la mesure où les lois sont claires là-dessus, et ils sont automatiquement libres de tout engagement s'ils ne perçoivent pas trois mois de salaire. Que dire alors des joueurs qui ne sont pas payés depuis sept ou huit mois, voire plus ? Ils n'ont qu'à saisir la commission des litiges pour qu'ils aillent signer là où ils veulent sans la moindre contrainte. Au tour de Slimani ? De toutes les manières, les craintes des supporters sont justifiées. Ce qui se passe actuellement au CRB n'est guère rassurant, et la situation n'encourage pas les joueurs à rester. Ce n'est même pas la peine de parler du recrutement, on ne voit pas comment Gana ou un autre dirigeant pourrait convaincre n'importe quel joueur à venir au CRB dans ces conditions. Alors, on guette à présent le moindre bruit concernant les départs, et à ce sujet, on ne se doute pas que le prochain joueur qui annoncera son départ aura pour nom Islam Slimani. Ce dernier ne rejouera sans doute pas en Algérie cette année. Comment faire pour remplacer tout ce beau monde ?