Halilhodzic «Merci au Bénin pour son coup de main» Après s'être imposée, certes, dans la douleur mais de manière assez convaincante face au Rwanda, la sélection nationale, qui a su profiter du faux pas enregistré par le Mali à Bamako contre le Bénin, validant par la même occasion son billet pour le troisième et dernier tour des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014, est rentrée hier en provenance de la capitale rwandaise, Kigali. Le vol spécial affrété par la compagnie aérienne algérienne, Air Algérie, a atterri à 7h00 du matin à l'aéroport Houari-Boumediène. Les joueurs de l'Equipe nationale, qui avaient décollé de Kigali à 00h30 du matin (heure locale), étaient exténués par ce long et harassant voyage qui aura duré six heures et demie. Dr Tahmi à l'accueil Cette fois-ci, les Verts ont eu droit à un accueil officiel de la part du premier responsable du sport en Algérie. En effet, hier matin, bien qu'il se trouvait depuis quelque temps convalescent, en raison d'une blessure au talon d'Achille, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Dr Mohamed Tahmi, s'est déplacé, en s'appuyant sur des béquilles, au salon d'honneur de l'aéroport Houari-Boumediène pour féliciter et encourager les joueurs, staff technique, médical et administratif de l'EN, après leur magnifique succès ramené du Rwanda. Une victoire qui leur a permis d'assurer leur billet pour le prochain tour des éliminatoires CM-2014, prévu au mois de novembre prochain. Hormis quelques fans, il n'y avait pas foule Même si l'exploit est de taille, les supporteurs de l'Equipe nationale n'étaient pas nombreux à venir accueillir les Verts, ce lundi matin à l'aéroport Houari-Boumediène. Par ailleurs, quelques jeunes garçons, accompagnés de leurs parents, ont pris des photos souvenir avec leurs héros. C'est dire qu'il n'y avait pas foule, hier, au salon d'honneur et qu'on était loin, bien loin de l'engouement suscité jadis par les camarades d'Anthar Yahia et Karim Ziani. Presque tous les pros ont quitté Alger, hier Les protégés de Vahid Halilhodzic étaient très fatigués par ce périple africain effectué au Rwanda. Seulement, pressés de rentrer chez eux pour se ressourcer un peu, plusieurs joueurs professionnels ont quitté la capitale, hier. Les premiers à avoir pris le vol sur Paris sont Brahimi, Taïder, Feghouli et Agouazi qui n'ont même pas rallié le camp des Verts à Sidi Moussa. C'est le cas aussi de Mehdi Mostefa parti sur Marseille. Quant à Faouzi Ghoulam, il a pris le vol régulier Alger-Lyon. Djamel Mesbah, Rafik Djebbour, Carl Medjani, Foued Kadir, Rais M'bolhi et d'autres ont quitté Alger quelques heures plus tard. --------------------------- Halilhodzic s'entretient longuement avec le ministre Tahmi A son arrivée, Vahid Halilhodzic a, comme à son habitude, répondu aux questions des journalistes, avant d'aller prendre place aux côtés du ministre de la Jeunesse et des Sports, Docteur Mohamed Tahmi. Les deux hommes ont longuement discuté. Ils sont surtout revenus sur cette qualification méritée de l'Equipe nationale au prochain tour décisif pour une place lau Mondial brésilien prévu en été 2014. Il a été touché par l'accueil qui lui a été réservé Vahid Halilhodzic est quelqu'un de très émotif, au point où il est très facile de lire ses émotions sur son visage. Hier, après avoir été accueilli comme il se doit par l'ensemble des présents au salon d'honneur, Vahid semblait très fier de cette reconnaissance affichée notamment par les gens de la corporation. Il faut dire que l'ensemble des journalistes présents ont tenu à rendre hommage au travail effectué jusqu'ici par le Bosnien. Cela n'a pas laissé insensible, Halilhodzic. --------------------------- Halilhodzic : «Merci au Bénin pour son coup de main» L'air fatigué mais assez fier et heureux de cette qualification au prochain tour des éliminatoires CM-2014, offerte à l'Algérie, Vahid Halilhodzic revient sur cette belle performance rendue possible aussi par la bravoure des Béninois qui sont allés accrocher les Maliens à Bamako. Halilhodzic estime que même si ce passage aux barrages du mois de novembre prochain demeure mérité, il reste que ce coup de main venu du Bénin aura été salutaire pour ses capés. Il en explique les raisons : «C'est une très belle victoire, la deuxième consécutive, après celle réalisée au Bénin. Je tiens à remercier cette équipe béninoise qui a joué le jeu et qui a réalisé un super match là-bas à Bamako. Ils ont tenu en échec le Mali, ce qui nous a fait énormément de bien et permis de nous qualifier, a une journée de la fin des éliminatoires.» «On doit rester modestes, on n'a encore rien réalisé» Toujours aussi exigeant envers ses protégés, Vahid Halilhodzic les appelle à faire preuve d'humilité, surtout que pour le moment, la route du Mondial brésilien reste loin et difficile à parcourir : «Cette qualification directe pour le dernier tour des barrages va nous faire du bien, puisqu'on va préparer le dernier match du Mali avec beaucoup plus de confiance et de sérénité. Maintenant, il faut rester calmes, lucides et ne pas sombrer dans les discours euphoriques. On doit rester modestes et ne pas trop s'enflammer parce qu'on n'a encore rien réalisé mais je pense qu'on est sur le bon chemin.» «L'adversaire qui nous convient ? C'est celui qu'on pourra battre» Vahid Halilhodzic n'a aucune préférence concernant le prochain adversaire des Verts, lors du dernier tour des barrages. A ce propos il avance : «Ecoutez, moi ma préférence va pour une équipe qu'on pourra battre et ainsi se qualifier au prochain mondial. Maintenant, le mieux pour nous, c'est de savourer ces deux victoires obtenues au Bénin et au Rwanda et cette belle qualification au prochain tour, ensuite, on attendra le tirage au sort tranquillement. Il faut garder notre sang-froid et rester lucides.» «Ce qui me fait peur, c'est l'excès d'euphorie chez les Algériens» Concernant l'équipe qu'il appréhende le plus dans ces éliminatoires CM -2014, Vahid Halilhodzic a été clair : «Rappelez- vous, avant la CAN, on a tenu des propos très euphoriques, on s'est vite enflammés. On s'est vus trop beaux et tout le monde connaît les résultats qu'on a eus. C'est vrai que cette équipe a encore pas mal de marge de progression mais franchement, ce qui me fait peur, c'est cette euphorie qui caractérise les Algériens, après chaque bonne performance. On doit évacuer cette joie et préparer nos prochains rendez-vous avec beaucoup d'humilité.» «La suite ne pourrait qu'être heureuse pour mon équipe» Poursuivant son discours au sujet de l'avenir de la sélection nationale, Vahid Halilhodzic affiche un optimiste mesuré : «Je suis certes très fatigué, mais je dois dire que je suis content et fier de mes protégés. Je suis heureux pour tout ce qu'ils ont réalisé, après plusieurs jours de travail ensemble. Ils ont eu un comportement exemplaire et ils ont beaucoup sué pour en arriver là. Maintenant, la suite ne pourrait être qu'heureuse pour notre groupe. Une chose est sûre, on est sur la bonne voie.» «Les faux pas du Mali ? Un scénario inattendu, je l'avoue !» Voulant savoir si ses protégés et lui s'attendaient à un tel désastre du Mali (tenu en échec deux fois de suite sur son terrain par le Rwanda et le Bénin) avant cette dernière empoignade prévu au mois de septembre prochain à Blida, Halilhodzic répond franchement : «Pour être honnête, on s'est préparés dès le départ pour deux victoires. C'était l'objectif tracé. Bien sûr qu'on savait que c'était un pari difficile à réaliser, surtout pour une équipe d'Algérie qui a toujours éprouvé des difficultés à enchaîner les victoires à l'extérieur. Ce qu'on a réalisé est même historique. Après, bien sûr, on ne s'attendait pas à voir le Mali se faire accrocher à deux reprises chez lui. Là, c'est bien un scénario inattendu. On ne les voyait pas sortir de sitôt.» «Ce qui est arrivé aux Maliens est une leçon pour mes jeunes joueurs» Très précis dans ses analyses et pragmatique jusqu'au bout des ongles, l'architecte de ce succès des Verts dans ces éliminatoires de la CM-2014, Vahid Halilhodzic, qui a pris le temps de répondre à toutes les questions des journalistes au salon d‘honneur, hier, a interpellé de nouveau ses capés à prendre exemple sur ce qui est arrivé aux Maliens éliminés, alors qu'ils étaient bien partis pour se qualifier, après avoir battu l'Algérie à Ouagadougou, deux buts à un : «Il n'y a pas de petits matchs, rien n'est gagné d'avance, c'est une bonne leçon à tirer pour nous, on doit apprendre des échecs du Mali. Surtout pour mes jeunes joueurs.»