«Jouer 5, 10 minutes ou rester sur le banc m'importe peu, l'essentiel est que l'Algérie gagne» «Charles Kaboré est connu, je n'ai pas besoin de le présenter à mes camarades» Foued Kadir revient en sélection avec d'autres ambitions. Dans cet entretien, le buteur du Stade Rennais met en garde contre les conditions climatiques et promet que ses camarades et lui sont prêts à laisser leur vie sur le terrain pour garder leurs chances intactes, avant cette seconde explication prévue le mois de novembre à Blida. Kadir, en confiance depuis quelques matchs avec Rennes, se dit prêt à prendre sa place à n'importe quel moment. De retour en sélection, un mot sur cette convocation ? Je suis très heureux d'avoir retrouvé mes camarades et ma famille en sélection, il ne faut pas oublier que si j'ai quitté l'Olympique de Marseille, c'est pour justement bénéficier d'un meilleur temps de jeu pour pouvoir retrouver mon niveau et du coup ma place en Equipe nationale. J'ai eu une discussion avec le coach avant ma sélection et il m'a expliqué qu'il fallait retrouver du temps et du rythme de jeu, et voilà, je suis à Rennes et je réalise tout ce qu'il a exigé pour revenir. Vous avez joué contre le Mali à Ouagadougou, des appréhensions par rapport à cette pelouse du stade du 4-Août... C'est surtout par rapport aux conditions climatiques qu'on a des appréhensions. On sait que ça va être assez compliqué. On a joué face au Mali à 19h et il faisait super chaud et là, on joue à 16h, assurément qu'il fera aussi chaud. Ainsi, c'est surtout par rapport à cela qu'il faudra être attentif et bien savoir gérer ses efforts. Vous vous attendez à un match similaire à celui livré contre le Mali à Ouagadougou... Pas vraiment, parce que cette fois, on aura en face de nous une équipe du Burkina assistée par son grand public, donc la pression et la gestion du match ne seront pas comme face au Mali. Comment se déroule ce stage de préparation ? On se prépare sereinement. Le groupe s'est complété aujourd'hui (lundi) et on est tous conscients de la mission qui nous attend dans ce match aller contre le Burkina Faso. On est tous motivés et il règne une excellente ambiance au sein du groupe qui vit très bien ensemble. Ce match aller se présente comment pour vous ? C'est un match très difficile. On s'attend à une confrontation très costaud face au vice-champion d'Afrique. A partir de là, l'important est de ne pas trop penser à notre adversaire ; à mon avis, le mieux serait de bien canaliser nos forces pour être prêts le jour J, inch'Allah. Vous évoluez en France, certains joueurs burkinabés jouent aussi en Ligue 1, que connaissez-vous de cette équipe ? On sait déjà qu'on aura affaire au dernier finaliste de la CAN. Après tout, le Burkina Faso est une solide équipe avec de bonnes individualités. Il faudra donc faire très attention. Je connais Charles Kaboré qui est un peu la star de cette équipe, on a évolué ensemble à Marseille. On respecte le Burkina, mais on n'a pas peur de cette équipe. Vous connaissez aussi Pitroipa qui évolue avec vous à Rennes, vous allez certainement donner des tuyaux à vos camarades sur cet attaquant... C'est normal, je vais les conseiller, c'est sûr, mais je pense que tous mes camarades connaissent un peu la qualité des joueurs, comme Kaboré ou Pitroipa, et leur rôle dans cette sélection du Burkina. Même le coach a aussi une bonne idée sur eux. Et avec Pitroipa, ça se chambre un peu ? Pas du tout. Pitroipa est quelqu'un qui ne parle pas beaucoup, il est un peu dans son coin, et qui préfère s'exprimer sur le terrain donc voilà, on a eu certes une petite occasion pour en parler, mais pas plus que ça. Quel est pour vous le scénario idéal pour cette rencontre aller ? Le top, c'est d'essayer de revenir avec une victoire mais bon, l'important dans ce genre de match serait de ne pas prendre de but. Si on ne prend pas de but, on aura effectué la moitié du chemin. L'équipe se comporte bien à l'extérieur, avec cette bonne campagne du mois de juin et ces deux succès arrachés face au Bénin et au Rwanda... Ces victoires-là nous ont été très utiles. Elles nous ont fait gagner en confiance et en expérience. Les matchs à l'extérieur étaient un peu notre point négatif en Equipe nationale, mais depuis quelques mois, ça marche bien, on arrive à gagner et à enchaîner les performances en dehors de nos bases. On a franchi ce cap là, mais ça reste un match très difficile d'autant plus qu'on va jouer à 16h, donc les conditions climatiques ne seront pas en notre faveur, donc, il faudra être méfiants et bien se préparer. Certains de vos camarades n'ont pas assez de temps de jeu, donc ils ne sont pas si compétitifs qu'on le souhaite, cela ne risque-t-il pas de vous jouer un mauvais tour ? Pour ce match-là ? Non, je ne crois pas, parce que ça va se jouer sur 90 minutes. On connaît tous l'importance de ce match, on est prêts à tout donner, le mental va faire la différence. Pensez-vous que c'est le match des joueurs ? Oui, il y a une Coupe du monde au bout qui va se jouer en plus au Brésil. Personnellement, j'ai déjà disputé un Mondial en 2010, et j'aimerais tant jouer un autre au Brésil. C'est le rêve de tout joueur de participer à une Coupe du monde. Vous avez joué une Coupe du monde sans prendre part aux qualifications, c'est l'occasion cette fois pour vous, Mesbah, Medjani et les autres de connaître cet exploit... C'est exactement ça. On a à cœur d'offrir au peuple cette joie de qualifier l'Algérie au Mondial 2014. Ça s'est passé comment les retrouvailles avec vos équipiers ? (Rires) Tout s'est passé naturellement, je reviens dans un groupe que je connais, je ressens exactement ce que peut ressentir quelqu'un qui retrouve sa famille. Il n'y a aucun souci par rapport à ça. Le coach Vahid est certainement content d'avoir retrouvé un joueur compétitif et en confiance, vous a-t-il touché un mot ? C'est sûr que c'est toujours bien de rallier la sélection en ayant beaucoup de matchs dans les jambes. Ça rassure tout le monde quoi, mais on n'en a pas encore parlé. Êtes-vous prêt à prendre votre place ? Si je suis ici, c'est que je suis prêt à prendre ma place. Tout comme mes camarades en stage, je ferai de mon mieux pour convaincre le coach. Après, jouer 5, 10 minutes, une mi-temps ou un match complet, cela m'est égal, l'important est que l'Algérie revienne avec une victoire de Ouaga. Le public algérien sera en nombre important à vous soutenir à Ouagadougou, cela sera-t-il un atout ou une pression supplémentaire ? C'est toujours bien d'être soutenus par ses supporteurs. On connaît les Algériens, ils ne lâchent jamais leur équipe, et croyez-moi, leur présence va nous transcender et nous pousser à puiser au fond de nous-mêmes pour les rendre heureux.