«Bougherra et Yebda nous ont raconté les moments exceptionnels vécus en 2009» «Sincèrement, je ne m'y attendais pas, je voulais tellement aider mon pays» «Je ne connais pas les conditions de jeu en Afrique, mais les gars ont fait un match plein à Ouaga» Ishak Belfodil, qui nous a chaleureusement accueillis au centre d'entraînement Angelo-Moratti de l'Inter, a accepté, après un long mutisme, de s'exprimer sur sa non-convocation en pour le match aller face au Burkina Faso. L'attaquant de l'Inter de Milan a fait montre d'une grande maturité dans ses appréciations, se mettant de nouveau à la disposition de son pays pour le match du 19 novembre, celui que tout le peuple algérien attend avec impatience. Comme l'actualité, c'est aussi sa vie à Milan au milieu des stars intéristes, Belfodil a également accepté d'en parler. Ishak, merci d'avoir accepté de nous recevoir au centre d'entraînement de l'Inter de Milan... Il n'y a pas de quoi. Vous êtes toujours les bienvenus. Ce samedi, vous faites votre retour à la compétition face à Livourne... Effectivement, j'ai purgé mes deux matchs de suspension. Je suis très content d'être de retour parmi le groupe. Désormais, je suis d'attaque. Reste à savoir maintenant si mon coach, Walter Mazzarri, me fera jouer. En tout cas, je suis prêt. Vous avez raté deux matchs. Des regrets ? Beaucoup de gens ont dit que le carton rouge dont j'ai écopé était trop sévère. Il faut savoir que, sur le terrain, il ne s'est pas passé grand-chose, sauf que, parfois, on ne se contrôle pas. Bref, je pense que je suis encore jeune, c'est une leçon pour moi. Cela va me permettre d'apprendre. De telles choses te font rater des matchs pour rien et, du coup, l'équipe et moi sommes pénalisés. Cela fait déjà quatre mois que vous êtes à l'Inter. Quel bilan pouvez-vous dresser aujourd'hui ? Concernant le temps de jeu, c'est différent par rapport à Parme. L'an dernier, par exemple, j'avais beaucoup plus de minutes dans les jambes, mais petit à petit, je commence à m'imposer. Avant de prendre le carton rouge, je commençais à jouer régulièrement. Donc, les choses s'améliorent pour moi. Dommage qu'il y a eu ce carton ! Cependant, en général, je suis satisfait. Sur le terrain, j'essaye toujours de marquer des buts ou de délivrer des passes à mes coéquipiers. C'est mon rôle d'attaquant. Vous avez la chance d'être en compagnie de votre ami, Saphir Taïder. Comment cela se passe-t-il avec lui ? Vous savez, je m'entends à merveille avec Saphir, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je pense que cela ne peut qu'être bénéfique et pour nous et pour le club. Il y a une grande complicité entre nous. Vraiment, nous avons la chance d'être ensemble, qui, plus est, dans un grand club. Qu'en est-il de vos rapports avec votre coach, Walter Mazzarri ? Sincèrement, j'ai d'excellents rapports avec mon coach, comme tous les autres joueurs, d'ailleurs. Notre entraîneur veut qu'on travaille beaucoup pour être au sommet et être en forme chaque week-end pour pouvoir gagner nos matchs et atteindre nos objectifs. Je pense que c'est tout à fait normal. N'importe quel entraîneur agirait de la même façon. Vous nous avez déjà dit que jouer aux côtés des stars de l'Inter comme Diego Milito et Javier Zanetti vous permettra d'apprendre. Alors, ça marche bien avec eux ? Cela fait deux ans et demi que je suis ici, en Italie. Je pense que c'est une expérience très bénéfique pour moi. Cela m'a permis d'apprendre beaucoup de choses. C'est vrai, évoluer aux côtés des joueurs que vous venez de citer est très important pour un jeune comme moi. Vous savez, pour nous, les jeunes, c'est une chance d'évoluer aux côtés des joueurs d'une telle envergure qui ont tout gagné durant leur carrière. En écoutant leurs conseils, on va deux fois plus vite dans sa carrière. Parlons maintenant de la sélection nationale. Vahid Halilhodzic avait décidé de ne pas vous retenir pour le match aller face au Burkina Faso. Ça vous avait-il surpris ? Pour être honnête avec vous, oui et non. J'étais surpris car je voulais vraiment faire partie du groupe afin de prendre part à ce match capital et aider l'équipe nationale, sachant que la rencontre était difficile. Non parce que je ne faisais pas partie de la liste, et je n'étais pas le seul. Il faut donc respecter ceux qui ont été retenus. Si Vahid a décidé de les convoquer, cela veut dire tout simplement qu'ils méritaient de l'être. Vous respectez donc la décision du sélectionneur... Evidemment. C'est lui qui décide, c'est le premier responsable technique. Vous avez sans doute suivi le match ? Effectivement, j'ai suivi la rencontre à la télévision. Comment avez-vous trouvé l'équipe ce jour-là ? Franchement, je ne connais pas encore les conditions de jeu en Afrique noire. Je n'ai fait jusqu'à présent que deux apparitions avec les Verts, et c'était au stade Tchaker de Blida, dans des conditions vraiment exceptionnelles. On m'a dit qu'il faut prendre en considération les conditions climatiques, l'état de la pelouse et beaucoup de choses. Donc, il est difficile de faire un constat. Mais sur le plan technique, l'équipe a fait un très bon match, sincèrement. Et l'arbitrage ? Je ne veux pas parler de l'arbitrage. C'est tout le monde qui a vu le match et qui a fait son commentaire. Ce n'est plus la peine d'y revenir. En vue des conditions difficiles en Afrique, pensez-vous que les deux buts inscrits à Ouagadougou seront un avantage pour nous ? Le fait de marquer un but à l'extérieur constitue déjà un avantage pour l'équipe qui reçoit après. En Afrique, marquer deux buts avant la deuxième manche, c'est intéressant et rassurant à la fois. C'est de bon augure. Vous êtes prêt pour le match retour ? Je suis prêt à apporter un plus à la sélection. Pour être honnête avec vous, j'attends toujours la publication de la liste pour savoir d'une manière officielle si je suis retenu ou non. Vous êtes optimiste pour pouvoir battre le Burkina Faso ? Bien évidemment. L'Equipe nationale prendra le dessus sur le Burkina Faso, j'en suis sûr. D'abord, parce qu'on a inscrit deux buts à l'extérieur, ce qui n'est pas rien. Ensuite, on aura le soutien de notre public, qui va faire la différence. Certes, on a des absences, mais sélectionneur a des solutions de rechange. Presque à chaque poste, il a des doublures. Alors, point d'inquiétude. Vous pensez à cette Coupe du monde ? Il faut penser tout d'abord au match du Burkina Faso avant d'évoquer la phase finale du Mondial. On est à un match du bonheur, il faut se donner à fond pour se qualifier, un point c'est tout. Le 19 novembre prochain sera une journée pas comme les autres en Algérie avec le souvenir d'Oum Dourmane dans les esprits. Après avoir vécu cet événement à la télé, souhaitez-vous être un acteur de la qualification des Verts ? Et comment ! J'ai vécu l'épopée de 2010 presque de près. Je me souviens de ces moments exceptionnels. D'ailleurs, deux de nos coéquipiers, à savoir Madjid Bougherra et Hassan Yebda, les ont vécus intensément, ils nous ont raconté beaucoup de choses passionnantes. Ils nous ont fait rêver de bonheur. J'espère avoir la chance d'être, comme vous dites, un acteur de la qualification des Verts et de vivre ces moments exceptionnels. Je sais qu'avec l'apport de nos supporters à Blida, la qualification ne doit pas nous échapper. Un dernier mot pour le public algérien... Je lui demande de bien soutenir l'Equipe nationale le 19 novembre, d'être derrière elle car c'est un moment important, pour ne pas dire historique. De notre côté, nous promettons au peuple de nous donner à fond afin de décrocher cette qualification et rendre heureux tous les Algériens.