Jadis on m'adulait et maintenant on m'insulte Je refuse d'être le bouc émissaire car tout le monde est responsable Je ne suis pas un joueur surcoté, je mérite mes rémunérations Je promets de revenir au plus haut niveau Jadis idolâtré, Samy Yachir est devenu un joueur au centre de toutes les critiques. Le fait que les supporters s'en prennent à lui n'a pas altéré son mental. Le joueur émigré se dit prêt à aller au charbon avec l'ambition nourrie de mettre tout le monde d'accord. Après un week-end cauchemardesque, vous avez vécu une reprise mouvementée avec l'intervention des Chnaoua... Nous avons passé un week-end très difficile. J'ai personnellement eu du mal à dormir le soir car j'avais ce sentiment, au même titre que mes camarades, d'avoir failli à ma mission qui était de donner le sourire à nos supporters. Et sincèrement, on s'attendait tous à l'intervention de nos fans qui étaient dans une colère incommensurable. Par contre, ce que je ne comprends pas, c'est qu'on s'en soit pris à moi avec beaucoup de fermeté alors que nous sommes tous responsables de cette défaite. Pour ma part, il y a une règle d'or qui a toujours guidé et continuera à guider ma carrière : c'est qu'on gagne tous et on perd tous ensemble. Vous semblez très atteint par le traitement très spécial auquel vous avez été soumis ? C'est sûr que cela m'a beaucoup touché car face à l'USMH, j'étais remplaçant. Et lorsque j'ai été incorporé, on était menés au score. J'ai tout donné mais le ballon n'a pas voulu franchir la ligne de but. Il y avait toujours une cuisse, une tête ou un pied pour sortir le ballon. Je ne permettrai à personne de remettre en cause mon intégrité et mon engagement pour le club. Je me suis toujours donné à fond sans compter. Et maintenant, on me reproche de ne pas mouiller le maillot. On vous a reproché de manquer de réalisme et d'avoir négocié à la hausse votre salaire qui n'est pas conforme à vos performances. En d'autres termes, on vous accuse d'être un joueur surcoté... Justement, vous me donnez l'occasion d'éclaircir certains points qui sont essentiels à mon sens. La saison passée, j'avais réussi une deuxième partie de championnat de haute facture. J'ai terminé deuxième meilleur buteur de l'équipe derrière Djallit, ce qui n'est pas rien. Et à ce titre, j'ai revendiqué une augmentation au manager général d'alors, Kaoua. C'est tout le monde et pas uniquement Yachir qui a réclamé une revalorisation de son salaire. A juste titre, j'ai obtenu gain de cause car je le mérite bien au vu de ce que je donne au club. Certes, je n'ai marqué que deux buts mais j'ai donné plusieurs balles décisives. Je me bats comme un lion sur le terrain à chaque fois que le coach fait appel à mes services. Je sais ce que je vaux et je sais aussi que je mérite amplement mon salaire. Je ne suis pas un joueur surcoté. Je voudrais ajouter une chose à ce propos... Allez y... Que ce soit Bracci, Rabier, Bira, Liewig lors des matches tests et Geiger m'ont tous fait jouer comme titulaire. J'ai toujours fait partie de leur onze type. Est-ce que tous ces entraîneurs se sont trompés sur mon compte ? C'est donc grâce à mes qualités et ma combativité que je me suis imposé et pas autre chose. D'ailleurs, il y a quelques mois on scandait mon nom dans les stades et maintenant on me bombarde d'insultes et d'injures. C'est aussi cela tout le contraste qui caractérise notre championnat. Les supporters vous ont-ils demandé à quitter le club ? Il est certain que je ne vais pas partir. Je suis un accrocheur qui se bat jusqu'au bout. J'ai tout donné au club et je continuerai de le faire. La colère des supporters est légitime car je comprends leur frustration. Je sais que sous l'emprise de la colère, on devient incontrôlable. Je sais aussi que je vais réagir. Et j'entends bien revenir au très haut niveau afin de rendre le sourire aux Chnaoua. Je vais vous faire une confidence : lors du mercato estival, j'avais reçu des offres bien plus intéressantes du CSC et l'ESS. Mais j'ai refusé. J'ai aussi reçu une proposition qui ne se refuse pas d'un club du Koweït. On m'a proposé 1 million de dollars pour deux ans de contrat, mais ma réponse n'a pas changé. Je voulais rester au Mouloudia qui m'a tant donné. Je promets de revenir au premier plan. ---------------------------- Saïfi : «Je suis disposé à venir en aide au Mouloudia» Pressenti au poste d'entraîneur adjoint, Rafik Saïfi restera à jamais le chouchou des Chnaoua. L'ex-attaquant des Verts se dit disposé à venir en aide au club qui lui a permis de prendre une dimension internationale. «J'ai entendu cette rumeur mais jusqu'à présent aucun dirigeant du Mouloudia ne m'a contacté. Personnellement, je ne peux refuser de venir en aide au club qui m'a permis de jouer à l'étranger. Et même sans cela, je resterai éternellement redevable à ce club mythique. D'ailleurs, je suis de très près l'actualité du Mouloudia.» «Au vu des moyens, l'équipe aurait dû être mieux classée» A propos de la position du club au classement, Saïfi émet un petit bémol. «Certes, il n'y a pas péril en la demeure car l'équipe n'est qu'à quatre longueurs du leader. Cela dit, j'avoue qu'au vu des moyens financiers et humains dont dispose le Mouloudia, l'équipe aurait dû être mieux classée. Ils ont perdu des points contre l'ASO, l'USMA, le CABBA et l'USMH.» «Geiger a une très grande responsabilité dans la défaite face à l'USMH» Par contre, Saïfi n'a pas manqué de pointer un doigt accusateur sur Geiger, critiquant le choix prôné lors du derby qui a été fatal à l'équipe : «Moi je dis que Geiger a une très grande part de responsabilité dans la défaite subie face à l'USMH. Il a pris le risque de dégarnir son milieu de terrain, permettant à l'adversaire de remporter la bataille du milieu. Les attaquants étaient privés de ballons. Il aurait dû incorporer des joueurs comme Daoud et Moumen qui attendent d'avoir leur chance. Cela ne veut pas dire que les joueurs n'ont pas eux aussi leur part de responsabilité». «Un entraîneur d'envergure avec une forte personnalité s'impose» L'ex-attaquant de Troyes préconise un coach à la très forte personnalité pour gérer un club du standing du Mouloudia avec tout ce que cela comporte comme pression : «Pour moi, le fait de nommer un nouvel entraîneur pourrait créer le déclic tant recherché. Il faudra au Mouloudia un entraîneur d'envergure avec une très forte personnalité. Il faudrait aussi l'aide de tout le groupe car le coach n'a pas de baguette magique». «Hachoud et Zeghdane sont les joueurs qui ont marqué mon esprit» Suivant l'actualité du club, Saïfi à tenu à faire un petit clin d'œil aux deux joueurs les plus en forme selon lui : «Je suis très content pour Hachoud qui est revenu à son meilleur niveau. Zeghdane constitue la révélation de ce début de saison. C'est un joueur d'avenir qui possède un gros potentiel». «Les Chnaoua n'ont fait qu'exprimer leur colère» Aimé et adulé par les Chnaoua, Saïfi a toujours entretenu des rapports privilégiés avec le public du Mouloudia. Et forcément, Saïfi a pris fait et cause pour les supporters dont les revendications sont totalement légitimes et compréhensibles : «Les supporters se sont rendus à l'entraînement pour exprimer leur mécontentement. C'est leur droit le plus absolu. La force du Mouloudia réside dans son formidable public qui est un fin connaisseur.» «Le plus important, c'est que ce mouvement de contestation reste dans un cadre pacifique puisque l'intégrité physique de tous les joueurs n'a pas été touchée», dira l'un des grands architectes du titre de champion remporté en 1999 par le Doyen. -------------------------------- Ils l'ont annoncé via les réseaux sociaux Les Chnaoua entendent bien boycotter les matchs face au MOB et Saoura Après avoir déversé leur colère sur leurs joueurs qui en ont eu pour leur grade, les supporters n'entendent pas s'arrêter là. Afin de montrer leur mécontentement, un appel au boycott a été lancé via les différents réseaux sociaux. Pas question cette fois de faire les déplacements en masse pour soutenir les Vert et Rouge, et cette mesure d'austérité prendra effet dès la prochaine journée avec le déplacement à Béjaïa pour affronter le Mouloudia local. Ce mouvement de contestation ne fléchira pas d'un iota puisque les Chnaoua sont bien décidés à déserter même l'enceinte de Omar-Hamadi à l'occasion de la venue de la JS Saoura pour le compte de la 13e journée du championnat. Bien que Saoura soit redoutable hors de ses bases, les supporters ne veulent plus fournir de gros efforts comme ils l'ont fait ces derniers mois. Refusant d'être le dindon de la farce face à des joueurs qui n'ont aucune considération pour leur club et pour leurs supporters, le boycott reste une forme d'expression souvent utilisée dans les pays européens. Au lieu de venir au stade pour déverser toute sa colère, le boycott aurait un impact plus fort sur les joueurs qui ont une sainte horreur de se produire devant des gradins qui sonnent creux. Il y a un célèbre proverbe qui dit : qui sème le vent récolte la tempête. Ce précepte s'applique parfaitement à Bouguèche et consorts qui ont, face à l'USMH, dépassé les bornes. ----------------------- Le staff médical sera maintenu Alors que le Mouloudia est actuellement à l'heure du changement, le staff médical sera maintenu. Mustapha Mahiouz et Moussa Seddiki qui sont en train de faire de l'excellent boulot, devront à juste titre poursuivre leur mission. Une bonne nouvelle pour Bouguèche et les siens qui sont bien encadrés par un staff très méticuleux dans son approche.