Bougherra : «Nous n'avons pas un Zidane dans l'équipe» De notre envoyé spécial à Glasgow : Farid Aït Saâda Mardi soir, Madjid Bougherra avait rendez-vous «chez lui», à Glasgow, avec un nouveau match de Ligue des champions, après le premier qui l'avait vu inscrire un but à Stuttgart. Si le rendement a été tout aussi important au sein de son équipe, la réussite n'a pas été la même, ni la solidité défensive de l'équipe, d'ailleurs. Face au FC Séville, classé parmi les dix meilleurs clubs européens à l'indice de l'UEFA et large vainqueur le week-end passé de l'Athletic Bilbao sur le terrain de ce dernier (0-4) en Liga, Bougherra et ses coéquipiers ont souffert, avant de s'écrouler en deuxième mi-temps (1-4). Bougherra-Kanouté : je te marque, tu me marques Inutile de le préciser : durant l'échauffement, à l'annonce de la composition des équipes et à l'entrée des équipes sur le terrain, Madjid Bougherra a été le plus applaudi. C'est LE guide, même si le brassard est porté par David Weir, le plus âgé de l'équipe (39 ans). Déjà, dans la salle de presse de l'Ibrox Park, la perspective d'un duel entre Frédéric Kanouté et lui a suscité quelques discussions. Cependant, après quelques minutes de jeu, le positionnement des joueurs a déçu les amateurs de duels : Bougherra n'était pas chargé du marquage individuel de l'attaquant malien. Walter Smith a opté pour la défense de zone, à savoir que chaque défenseur a une zone à défendre et non pas un joueur à marquer. Ce n'était que lorsque le hasard des déplacements de Kanouté l'amenait dans la zone de l'Algérien qu'on pouvait apprécier le duel, comme à la 30' où «Bougui» était à point nommé pour subtiliser le cuir au longiligne attaquant de Séville. C'est surtout sur les balles arrêtées que les deux joueurs africains se marquaient mutuellement, suivant quelle équipe était en situation défensive. Plus même : sur un coup franc en première mi-temps en faveur des Rangers, Bougherra a tenté de se défaire du marquage de Kanouté en zigzagant dans la surface, mais le Malien l'a suivi comme son ombre. Visiblement, il a reçu des instructions strictes en ce sens. Les «Bougui ! Bougui !» ont fusé à… 0-4 S'il a été entreprenant, le défenseur algérien a quand même commis une petite erreur qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses : en voulant dribbler un adversaire dans sa surface après avoir récupéré le ballon, il se le fait subtiliser, mais l'alerte, chaude, n'a pas profité aux Sévillans. Il a eu le mérite de s'excuser auprès de ses coéquipiers. Le public ne lui en a pas voulu car il n'a pas oublié que, quelques minutes plus tôt, le même Bougherra avait sauvé une situation chaude d'un dribble similaire. Et puis, il y a de ces reconnaissances qu'on ne trouve que dans des stades comme Ibrox Park. En effet, peut-on être menés 0-4 sur son terrain et se faire acclamer ? Oui, si on est «Magic». Cela est d'ailleurs arrivé à la 81' lorsque le défenseur algérien a effectué l'un de ses raids habituels et, après avoir dribblé deux adversaires, a démarqué Nacho Novo en le plaçant complètement seul face au gardien de but sévillan, mais Novo a mis le ballon largement au-dessus du cadre. Les «Bougui ! Bougui !» ont alors fusé, comme ils avaient fusé en première mi-temps lorsque l'Algérien a également effacé un vis-à-vis sur le côté droit avant de servir intelligemment Steven Davis qui… perd le ballon. Comme quoi, Bougherra a eu beau se démener, il ne pouvait pas changer l'issue du match à lui tout seul. Décidément, son costume à lui est beaucoup trop grand pour les Rangers. «Kanouté m'a proposé son maillot» Un joueur a compris cela : Frédéric Kanouté, à qui Bougherra n'a laissé aucun espace lorsqu'ils étaient en duel et qui n'a marqué qu'en profitant d'une défense des Rangers lézardée. A la fin du match,il s'est levé du banc des remplaçants, où il était assis après avoir été remplacé, et est rentré sur le terrain pour serrer la main à ses adversaires et, surtout, pour donner l'accolade à Bougherra avec qui il a échangé quelques mots. «Il m'a félicité pour mon match et m'a proposé de nous échanger nos maillots», nous a révélé «Magic» à la fin de la rencontre. L'échange des maillots et des amabilités s'est fait dans les vestiaires. Pressés par le temps, surtout qu'il y avait les médias à affronter pour chacun d'eux, ils n'ont pas évoqué la Coupe d'Afrique des nations et la Coupe du monde, mais il est clair que ces deux-là se retrouveront en Angola lors de la CAN et tout dit qu'ils seront parmi les stars de la compétition F. A-S. ---------------------- Bougherra : «Nous n'avons pas un Zidane dans l'équipe» Madjid Bougherra découvre la Ligue des champions avec toute sa magie, mais aussi avec ses impitoyables exigences. «La clef du match ? C'était l'expérience», nous a-t-il déclaré à la fin de la rencontre, détendu, mais déçu. «A ce niveau de la compétition, cela ne pardonne pas. Nous sommes quatre ou cinq joueurs à disputer la Champions League pour la première fois, alors que le FC Séville participe régulièrement à la compétition et a remporté, ces dernières années, la Coupe de l'UEFA par deux fois.» «Ils ont su gérer les moments clés du match» Le constat de Bougherra est d'autant plus amer que le score paraît assez sévère. «Le résultat ne reflète pas la physionomie de la partie, car nous n'avons pas été ridicules. C'est l'adversaire plutôt qui s'est montré plus réaliste», a-t-il analysé. «Les Sévillans ont su gérer les moments clés du match, notamment en prenant l'avantage juste au début de la seconde mi-temps. Et puis, il ne faut pas oublier qu'ils ont des attaquants de niveau international.» Pour lui, le tournant du match aurait pu être l'action qui a vu Naismith tomber dans la surface de réparation à la demi-heure de jeu. «Je n'ai pas encore vu les ralentis, mais je crois qu'il y avait penalty. Si l'arbitre nous l'avait accordé et que nous l'avions transformé, çaurait été un autre match.» «Nous continuons à apprendre» Philosophe, «Bougui» préfère prendre les choses du bon côté. «Nous avons une équipe jeune qui fourbit ses armes dans cette grande compétition. Nous continuons à apprendre. Ce match a été une nouvelle leçon pour nous afin de nous afin de nous améliorer à l'avenir.» Nous n'avons pas un Zidane chez nous. Nous ne comptons pas sur les individualités. Nous sommes un collectif qui avance petit à petit et qui apprend au contact des grands pour, un jour, devenir grand lui aussi. Moi-même, j'ai beaucoup appris de ce match» «Stuttgart n'a pas gagné, c'est la bonne nouvelle» A froid, la soirée n'a pas été si catastrophique que cela pour les Rangers. Peut-être même que la suprématie avérée du FC Séville dans le groupe est positive. «La bonne nouvelle de la soirée est que Stuttgart n'a pas gagné en Roumanie contre Urdecni (1-1, ndlr). Donc, nous ne sommes pas largués au classement. Nous occupons la troisième place à un point du deuxième, Stuttgart, que nous recevrons chez nous. Donc, si nous parvenons à gagner nos deux matches à domicile qui nous restent (contre Urdecni et Stuttgart, ndlr) et bien négocier notre déplacement en Roumanie, nous pourrons terminer à la deuxième place et nous qualifier pour le prochain tour.» «Contre le Celtic, ce sera une autre histoire» Ce match important est à peine terminé qu'un autre, tout aussi important, se profile : le derby contre le Celtic dimanche prochain. Un derby d'autant plus crucial que les Rangers accusent déjà quatre points de retard sur leurs rivaux éternels. «Ce n'est pas la défaite face au FC Séville qui nous brisera ou diminuera de notre motivation. Contre le Celtic, ce sera une autre histoire. On est motivés naturellement, surtout que nous jouerons à domicile.» Ce sera aussi l'occasion pour Bougherra de jouer un nouveau match de haut niveau. Ce sera une semaine avant Algérie-Rwanda. F. A-S. ---------------------- Bougherra envoyé en premier pour affronter la presse Alors que les journalistes attendaient impatiemment le passage des joueurs dans la zone mixte afin de recueillir leurs impressions, c'est Madjid Bougherra qui a fait son apparition en premier, aussitôt assailli par des confrères, micros et dictaphones tendus. Il est clair que, du fait qu'il a été le seul à avoir été applaudi, donc épargné par les critiques, il a été envoyé en éclaireur pour affronter les journalistes, surtout que la Grande-Bretagne est réputée pour sa presse qui peut parfois être impitoyable. ---------------------- L'entraîneur de Wigan était là pour Bougherra Robert Martinez, l'entraîneur de Wigan, se trouvait mardi à Ibrox Parc pour suivre avec beaucoup d'intérêt la rencontre Rangers-Séville. Selon le journal écossais Evening Times, Martinez était là beaucoup plus pour superviser Madjid Bougherra pour un éventuel transfert en Premier League dès le mercato. Le jeune entraîneur espagnol de Wigan serait prêt à mettre sur la table 6 millions d'euros pour convaincre les dirigeants des Rangers de libérer l'Algérien.