Kaci-Saïd : «Le troisième but leur avait coupé les jambes» Eliminatoires Coupe du Monde-86 06.10.1985 Stade : El Menzah (Tunis) Arbitre : Schoeters (Belgique) Buts : Madjer (24'), Menad (43', 87'), Kaci-Saïd (67') (ALG) ; Rekbaoui (16') (TUN) Tunisie : Tunisie : Sebaï, Cheriti, Jaziri, (Braham), Chergui, Benyahia, Zouaoui, Hergal, Maâloul, Rekbaoui, Mountasser (Houarbi), Bessam. Entraîneur : Zouaoui Algérie : Drid, Sadmi, Mansouri, Korichi, Guendouz, Kaci-Saïd, Madjer (Yahi), Maroc, Menad, Belloumi, (Chaïb), Assad Entraîneur : Saâdane -------------------- Kaci-Saïd : «Le troisième but leur avait coupé les jambes» L'avant-dernier match que nous consacrons à la rétrospective des rencontres de légende de la sélection des Verts est ce fameux 4 à 1 à El Menzah face à la Tunisie. * On a voulu donner la parole à l'un des meilleurs acteurs de cette rencontre face à la Tunisie remportée par l'Algérie à El Menzah 1-4 «Avant ce match, on était en confiance. On venait d'éliminer la Zambie 1-0 à Lusaka et 2-0 chez nous à Alger. Cette équipe de la Zambie venait d'éliminer le Cameroun de 82. Je me rappelle que le match face aux Tunisiens coïncidait avec la fête de l'indépendance de Tunisie. Mais il y avait aussi un autre événement, celui- là malheureux. * De quel événement s'agit-il ? Un haut responsable palestinien a été victime d'un attentat à Hammam Lif. Il s'agissait de Abou Nidal, si mes souvenirs sont toujours bons. * Un attentat imputé au Mossad… Le contexte était un peu spécial et on était gênés d'aller jouer un match de qualification de Coupe du monde dans un tel contexte. * La Tunisie, dès le premier quart d'heure, ouvre la marque. C'est exact, à la quinzième minute, Rekbaoui marquait pour son équipe. Mais la réaction de l'équipe nationale ne s'est pas fait attendre. Le but de la Tunisie nous a fait tout de suite réagir. Madjer égalisait et Menad marquait un second but avant la mi-temps. Lorsque la Tunisie avait ouvert la marque, un journaliste s'était empressé d'aller recueillir les déclarations de Saâdane, en interpellant l'entraîneur sur la possibilité de l'élimination des Verts. * Et qu'avait répondu le coach ? Après la rencontre, on m'avait raconté que Saâdane était resté de marbre, se contentant de dire : ‘'J'ai des hommes capables de réagir. Je ne m'en inquiète pas. Il avait raison, car personne ne s'était affolé sur le terrain. On avait su maîtriser nos nerfs. Il ne faut pas omettre de signaler que c'était aussi un derby et les Tunisiens pensaient réussir à nous provoquer. Ils étaient passés à côte de la plaque. Quand on élimine la Zambie qui avait étrillée le Cameroun 4-0, on devient invulnérables. Plus aucune équipe ne pouvait nous barrer la route du Mondial mexicain. * Vous avez été l'auteur d'un des quatre buts de notre sélection. J'avais marqué le troisième but. Je reçois une passe de Mustapha (Madjer). Je sollicite Menad à la limite du hors-jeu. C'est un spécialiste dans le domaine. On joue en une-deux, Mustapha fait écran, je me retrouve seul face au gardien de but tunisien. Je marque le but du KO. Les Tunisiens étaient groggy. A deux à un, il y avait une lueur d'espoir pour que les Tunisiens reviennent au score. Mais à 3 à 1, les jeux étaient pratiquement faits. On leur a coupé les jambes. * On avait laissé entendre que c'était votre meilleur match lors des qualifications et que vous aviez pris une revanche sachant qu'on vous a écarté du Mondial espagnol… Dire que c'était mon meilleur match, c'est aller un peu vite en besogne. Ce n'était pas mon meilleur match. Il y avait Algérie-Zambie qui était de loin l'un de mes meilleurs matchs. Nous venions d'un séjour dans l'ex- URSS. Menad, Drid avaient joué contre la Zambie. Les pros n'étaient pas mis dans les mêmes conditions au match retour. J'ai donc eu à supporter le match. Vers la fin de la partie, j'avais demandé à Menad de me donner un coup de main, car je ne sentais plus mes jambes. * Pourquoi ne vous avait-on pas convoqué au Mondial espagnol ? Seuls les responsables de l'équipe d'alors pourront répondre à cette question. J'avais vingt ans et j'étais triste à l'idée de ne pas faire partie de l'aventure de Gijon. Dans ce même contexte, je tiens à rendre hommage à Lacen qui joue à Santander d'avoir déclaré dans votre journal qu'il ne voulait pas prendre la place des autres, lui qui n'a joué les qualifications. Vous savez, faire partie du groupe qui a disputé les qualifications pour ensuite ne pas faire partie de la sélection du Mondial m'a fait très mal. J'ai joué pratiquement tous les matchs, ensuite on raye mon nom de la liste. Après la Coupe du monde 82, j'ai quand même répondu aux convocations de la sélection. * Avant le Mondial-86, vous étiez devenu un élément incontournable. Mais avant le Mondial espagnol, on polémiquait sur votre participation ; qu'en pensez-vous ? Je reste persuadé qu'à cette époque, beaucoup de monde confondait les rôles entre Alilou (Bencheikh) qui était un artiste et moi-même. En fait, Bencheikh portait le numéro 6, ce qui ne voulait rien dire. On disait que nous jouions tous les deux dans le même registre. Grossière erreur que de le penser. Bencheikh, que je salue au passage, était un milieu offensif. A la fin de ma carrière, d'autres joueurs sont arrivés, comme Tchico Meftah, Cherif El Ouzzani. Je me rappelle même que le ministre de cette époque-là venait assister à l'entraînement et s'entretenait avec Rogov * Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien se dire ? Par la suite, j'ai appris qu'il voulait savoir si j'allais faire partie du onze au prochain match. Quand Rogov répondait par l'affirmative, le ministre se montrait rassuré. * Vous voulez parler de Djamel Houhou ? Tout à fait. * Le ministre était un grand monsieur de football. Les stades OPOW dans chaque wilaya, c'était lui. Est-il vrai qu'il lui arrivait de ramener sa chaise et d'assister à l'entraînement ? Il le faisait assez souvent, il savait se montrer gentil, mais il sévissait quand il le fallait. Même Bouchama avait fait de bonnes choses après lui. * On ne vous implique plus dans les affaires de l'EN ? Si, on nous a invités à une séance d'entraînement qui s'est déroulée sur le gazon du stade Mustapha Tchaker. On nous a présentés aux joueurs et on leur a passé le témoin. Une chose est sûre, ils sont en mesure de nous qualifier au prochain Mondial. Entretien réalisé par Mouloud B. -------------------- Cela s'est passé ce jour-là * Halilou recevait sa première consécration La comédienne Dalila Halilou recevait sa première consécration en tant que comédienne. C'était à l'occasion du premier festival du Théâtre professionnel qui s'est déroulé au TNA. * Le petit train du 1er-Mai s'est arrêté de siffler El Moudjahid dans ces pages intérieures parlait du petit train qui était un pôle d'attraction pour les enfants des quartiers de la place du 1er Mai, ex-Chamaneuf, en vérité Champ de manœuvre. Aujourd'hui, cet ancien lieu de jeu est à l'abandon. N'est-ce pas monsieur le maire de Chamaneuf ? * Laalegue (les Sangsues) au TNA La pièce de feu Abdelkader Aloula passait au TNA.