Il était là lors du 5-2 au Caire Nacereddine Kraouche, qui nous raconte ici la période durant laquelle il a galéré après la CAN-2004, espère revenir un jour chez les Verts. Mais avant, il sera un fervent supporter des Fennecs le 14 novembre. * Vous n'avez plus donné signe de vie depuis la CAN-2004. Le le public algérien est à la fois curieux et avide d'avoir de vos nouvelles. Que fait Kraouche aujourd'hui ? Je suis passé par une période très difficile où j'ai vraiment galéré. Les choses ne sont pas allées dans le bon sens pour moi. Après la CAN-2004, je me suis engagé avec TuS Koblenz, un club allemand, mais je n'ai pas été chanceux puisque au bout de quelque temps, j'ai été victime d'un grave accident de la circulation où j'ai failli laisser la vie. Un véhicule m'est rentré dedans alors que je me dirigeais vers Metz pour rendre visite à ma famille. J'ai contracté de graves blessures, un peu partout dans le corps, notamment au genou où j'ai dû subir deux interventions chirurgicales. Par conséquent, j'ai dû m'éloigner des terrains pendant une longue période. Aujourd'hui, après avoir passé une longue période de convalescence et suivi un long programme de rééducation, je commence à récupérer mes moyens. Je suis de nouveau actif, cela fait quatre mois que je m'entraîne tout seul dans l'espoir de retrouver la compétition au plus vite. * Malgré tout ce que vous avez dû endurer, vous n'avez pas perdu espoir… Oui, je n'ai jamais perdu espoir, d'autant que mon état évolue vite et dans le bon sens. Toutes les indications qui me parviennent de mon médecin traitant sont satisfaisantes et encourageantes. J'avais prévu, dans un premier temps, de trouver un club pour le prochain mercato, mais je crois que cela ne sera pas possible. Je ne suis pas tout à fait prêt à retrouver la compétition, et de ce fait, je dois attendre jusqu'à l'intersaison. Le foot me manque beaucoup. L'équipe nationale aussi. * En parlant de l'équipe nationale, comment vous la trouvez dans ces éliminatoires pour la Coupe du monde ? J'avais beaucoup d'appréhensions au début, et contrairement à beaucoup de monde, j'avais plus peur du Rwanda et de la Zambie que de l'Egypte. Car souvent notre équipe nationale ne négocie pas bien ses matches contre des sélections qui ne sont pas très connues. Mais contre les grandes nations, comme le Cameroun ou l'Egypte, elle fait toujours de grands matches et sort le grand football. Personnellement, je n'étais pas surpris par la production de l'EN contre l'Egypte, surtout après m'être rendu compte des grandes qualités de notre attaque. Je crois que la différence entre cette génération et la nôtre réside là. Nous avions une très bonne équipe, mais on n'avait pas cette capacité à faire la différence devant, de créer un aussi grand nombre d'occasions et de marquer autant de buts. * En ce moment justement, les Egyptiens ne cessent de rediffuser les images de votre défaite au Caire par 5 à 2. Que pouvez-vous nous dire de ce match, et avec du recul, comment expliquez-vous cette lourde défaite ? Ce qui est curieux, c'est que nous avions une des très bonnes sélections de l'époque. En tout cas, c'était la meilleure avec laquelle j'ai joué, avec les Benarbia, Belmadi, Tasfaout, Belbey, Meniri et Meçabih qui était à son meilleur niveau. Et avant ce match, les Egyptiens avaient très peur de nous. C'est leur joueur Mido, qui jouait avec moi à l'époque à La Gantoise, qui me l'avait dit. Cette peur des Egyptiens s'est dissipée tout de suite, après le premier but qu'ils nous ont marqué en début de match. C'était ça le déclic, et c'est cela qui les a motivés pour exercer une pression terrible sur nous. L'autre raison, c'est que nous n'avions pas su comment gérer les choses après, et à chaque fois qu'on remettait les pendules à l'heure, on nous marquait un autre but sur des attaques rapides, ce qui les a mis en confiance. Mais je dis aujourd'hui que ce résultat ne reflète pas vraiment la physionomie du match. La preuve, c'est que le quatrième et le cinquième buts nous ont été marqués dans les dernières minutes, c'est-à-dire au moment où nous avions tout mis en attaque pour égaliser. Si j'ai un conseil à donner aux Verts pour leur prochain match, c'est bien d'éviter d'encaisser en début de match. Ils vont devoir faire face à une pression terrible des Egyptiens, mais il faut qu'ils tiennent le coup. Après, tout va bien se passer. Les Egyptiens vont perdre confiance en eux. Ce sera la clé du match à mon avis. Entretien réalisé par Chouaïb K.